Mon cœur battait la chamade depuis la violente altercation qui avait eu lieu quelques minutes avant. Je ne me sentais pas prête à collaborer avec ce taré, mais je n'avais pas réellement le choix.
Je me dirigeais en direction de la salle 404, où j'interrogerai le premier suspect. Alors, sous le regard malveillant du dénommé Aaron, je respirais profondément, toquais une fois, et entrais, alors que celui-ci s'éloignait.
Face à moi se trouvait un homme plutôt rondelet, affichant un maigre sourire. Il me rappelait étrangement Laurent, avec son regard innocent. Cependant, quand il baissa les yeux, je lui percevais une tristesse profonde.
"Lana, ne te fie jamais aux apparences. Les plus innocents sont souvent les plus redoutables", me rappelais-je intérieurement.
Je devais réussir cette mission, coûte que coûte. Je m'avançais donc vers la chaise en face du suspect que je me devais d'interroger, et m'asseyais calmement sous son regard indiscret.
_Bien, commençais-je. Je vais devoir vous poser quelques questions. Répondez honnêtement, et vous pourrez partir.
Il hochait frénétiquement la tête, se mordant la lèvre inférieure, signe qu'il était terrorisé par ce qui arrivera.
N'aurais-je pas démasqué le coupable ? Mais il était bien trop tôt pour se réjouir. Après tout, il était totalement normal d'être effrayé quand on était soupçonné d'avoir kidnappé un grand criminel.
_Commençons, dis-je, coupant le silence mort. Puis-je savoir où vous étiez à une heure trente du matin la nuit de la semaine dernière ?
Ma question pouvait sembler stupide, mais elle ne l'était pas, car c'était ce soir-là que Richard avait disparu. Et le suspect n'oserait pas me mentir, sachant qu'il avait affaire à une vraie professionnelle.
Grâce à de petits mouvements apparemment insignifiants, je pouvais savoir s'il disait la vérité ou pas.
Ce dernier prit quelques secondes pour assimiler la question, puis me fixa, tentant de me déstabiliser, ce qui ne fonctionna pas du tout.
_Chez moi. Je n'ai rien à voir avec tout ça, bafouilla-il terrorisé.
Je restais quelques secondes muette face à sa réponse, puis rétorquais d'un ton ferme :
_Vous n'êtes pas là sans aucune raison. Vous avez sûrement dû faire quelque chose pour en arriver là. Et je peux vous assurer que vous ne sortirez pas d'ici tant que je n'aurai pas eu les réponses que je veux.
Il cessa tout de suite de s'apitoyer sur son sort et rétorqua d'un air assuré :
_J'ai certes les réponses à toutes vos questions de merde, mais je ne suis pas un lâche. Je n'avouerai rien, même si vous me menacez à mort. Je ne dirai rien qui pourrait compromettre notre mission. Mais ce que je peux vous assurer, c'est que je ne suis pas le coupable.
Votre mission ?
Tu en as déjà trop dit, abruti.
_Vous pouvez disposer, lui répondis aussi sèchement que tout à l'heure.
Il me regardait scandalisé, ne comprenant pas pourquoi je lui intimé l'ordre de sortir.
Je me levais aussitôt et le détachais. Il me regardait toujours aussi abasourdi. Il devait certainement se demander si je l'avais vraiment laissé partir.
_Je ne vais pas me répéter deux fois. dis-je d'un ton glacial, mettant fins à ses réflexions.
Il se levait, pressé de s'en aller. Quelques secondes plus tard, il n'était plus dans mon champ de vision. Je me penchais un peu et le vis courir à travers les marches, en direction de la sortie.
Fière d'avoir accomplie ma tâche, je ressortais d'ici pour ensuite envoyer un message à Aaron.
Je remis alors mon portable dans ma poche, toute fière d'avoir réussie à tirer quelque chose de mon interrogatoire en si peu de temps.
Je recevais aussitôt la réponse d'Aaron, celui-ci m'envoya le numéro de la salle dans laquelle il se trouvait.
Salle 666. Rien que le numéro de la salle ne me disait rien qui vaille. Je passais devant un nombre innombrable de portes à la recherche de cette dernière.
Bingo. Me voilà devant celle-ci, je ne pris pas la peine de toquer et entrais en trombe. Et ce que je vis me surprit terriblement.
Ce sadique l'avait attaché, les mains du gars étaient attachées grâce à plusieurs cordes nouées à une barre métallisée collée au plafond, qui normalement ne devait être utilisé qu'en cas d'urgence.
Le spectacle qui se déroulait sous mes yeux était insoutenable. Aaron continuait de cogner le suspect sans relâche, transformant le sol en une macabre toile rougeâtre. Le visage du détenu portait les stigmates de la violence infligée, avec une lèvre inférieure ensanglantée, un nez qui coulait en cascade, et une arcade sourcilière ouverte. La brutalité des coups le laissait au bord de l'inconscience, et la sinistre percussion des côtes cassées résonnait dans la pièce. Putain de bordel de merde.
Quant à moi, j'étais figé, sidéré par l'horreur de la scène. Le désir d'intervenir était présent, mais la force et la volonté semblaient m'avoir abandonné. L'alternative était claire : Si Aaron persistait, la vie du détenu serait irrémédiablement engagée.
_MAIS PUTAIN, ARRÊTE ! TU VAS LE BUTER ! hurlais-je dans l'espoir que mes cris parviennent à percer la cacophonie des gémissements de la victime.
Cependant, Aaron demeurait sourd à mes supplications, continuant sa furie meurtrière jusqu'à ce que le détenu s'effondre, le son sec du "crac" indiquant la fracture de ses côtes.
Le regard sadique d'Aaron pivota enfin vers moi, dégageant une aura de menace palpable.
_Il m'a énervé, l'enflure, lâcha-t-il, comme si cela justifiait son déchaînement de violence.
_Et tu l'as tabassé pour ça ? T'es vraiment taré, m'écriai-je, mêlant colère et incrédulité.
Son regard, empreint d'une lassitude méprisante, me fixa comme si j'avais commis une faute impardonnable.
_La discussion qu'on a eue tout à l'heure ne t'a pas suffi ? lança-t-il, faisant référence à notre altercation précédente où il avait failli m'étrangler. Un euphémisme que d'appeler ça une "discussion".
_Tu veux parler du moment où tu as failli m'étrangler, gros con, répliquai-je sans mâcher mes mots.
Les deux derniers mots étaient une provocation de trop. Il se rua vers moi, me poussant violemment contre un mur. La douleur fusait dans mon crâne, et je ne pus réprimer un gémissement de douleur.
_Tu me manques de respect encore une fois, et je te bute sans hésiter, menaça-t-il, son rire sadique résonnant dans la pièce.
Par réflexe, je baissai les yeux vers le sol, constatant que le liquide écarlate coulait de l'arrière de mon crâne. Une putain d'ouverture dans mon crâne.
Un mélange de terreur et d'incompréhension m'envahit, et mes cris de douleur emplirent la pièce. La dernière image avant de sombrer dans l'inconscience fut le regard sombre d'Aaron Black.
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Une Alliance Forcée
RomanceLana Miller, et Aaron Black sont deux jeunes détectives. Ils seront chargés de résoudre la même affaire. Leur deux agences décident qu'ils serait mieux de collaborer pour en finir. Eux se détestant vont avoir beaucoup de mal à travailler ensemble. P...