Une Alliance Forcée

05

Alors que je me frayais un chemin à travers le labyrinthe des couloirs de la prison, le malaise était présent. Les événements s'étaient précipités, laissant une traînée de chaos derrière moi. Soudain, une porte claquante attira mon attention, et je tournai brusquement dans un corridor étroit.

C'est là que je le vis, Aaron, apparaissant comme une bouffée d'air frais au milieu de cette prison oppressante. Nos regards se croisèrent, exprimant le mépris mutuel qui imprégnait notre collaboration forcée des deux derniers jours. Une putain d'hostilité tacite persistait entre nous.

_Qu'est-ce que tu viens foutre ici, Aaron ? crachai-je, alors que j'étais dans une merde sans pareille, et que pour une fois j'étais bien contente de le voir. J'avais bien trop d'ego pour me permettre de le lui dire.

Aaron haussa les épaules avec nonchalance, un sourire moqueur étirant ses lèvres. 

_Charles semble convaincu que nos talents combinés sont la clé pour résoudre ce foutu problème. Apparemment, il pense que nous sommes le duo dynamique de l'enfer.

Notre partenariat imposé était devenu un fardeau difficile à supporter, mais face à l'évasion de Ryle, la nécessité de coopérer persistait malgré notre haine réciproque.

_Évite de me ralentir, et peut-être qu'on survivra à cette journée. répondis-je avant de m'enfoncer dans l'obscurité de la prison. Aaron me suivant de près, notre antipathie palpable à chaque pas.

Alors que nous nous enfoncions davantage dans les méandres de la prison, l'atmosphère était tendue, chargée du poids de notre collaboration forcée. Les murmures des détenus résonnaient dans les couloirs sombres, ajoutant une dimension sinistre à notre quête.

Aaron marchait à mes côtés, son expression indifférente contrastant avec le mépris évident dans nos échanges verbaux. Chaque pas était une danse délicate entre la nécessité de coopérer et la répulsion mutuelle qui menaçait de faire surface à tout moment.

_Ryle doit être dans un coin sombre de cette prison. Il ne peut pas être loin, marmonnais-je, ma voix trahissant une pointe d'agacement.

Aaron leva les yeux au plafond, l'air désintéressé.

_Tant que Charles continue de tirer les ficelles, nous n'avons pas vraiment le choix. Essayons d'en finir rapidement, répliqua le con de service, sans m'adresser un seule regard.

Le sarcasme teintait chacun de ses mots, mais je ne répondis pas. La situation délicate exigeait que nous mettions de côté nos querelles personnelles, du moins temporairement.

Alors que nous approchions d'une intersection sombre, un bruit soudain attira notre attention. Des pas étouffés résonnaient dans l'obscurité, créant une tension palpable. Nos regards se croisèrent, un accord silencieux sur la nécessité d'être sur nos gardes.

Un groupe de gardiens apparut au détour du couloir, l'air grave.

 _Vous deux, là ! Vous n'avez rien à faire ici. Évacuez immédiatement la zone ! ordonna l'un d'eux, d'un ton autoritaire. 

Notre mission était compromise, mais la présence de ces gardiens indiquait quelque chose de plus grand à l'œuvre dans les profondeurs de la prison. Nous nous regardâmes brièvement, une question muette planant entre nous : devions-nous obéir ou forcer le passage pour trouver Ryle avant qu'il ne soit trop tard ?

Nous échangions un regard hésitant, la tension entre nous augmentant à mesure que les gardiens nous pressaient de quitter la zone. Mais la nécessité de trouver Ryle, avant qu'il ne s'échappe définitivement, l'emporta sur notre raison.