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Mon réveil sonna, je l'éteignis rageusement avant de rabattre la couverture sur moi, espérant dormir encore un peu. Mais tous mes espoirs s'envolèrent à la simple vue de l'heure, il est presque 13 heures. Putain de bordel de merde.

Je n'ai aucune envie de me lever, mais je n'ai pas réellement le choix. Je dois vite aller m'habiller et me préparer à affronter cette journée. J'en ai encore moins envie, maintenant.

Je me levais alors en direction des toilettes, et me regardais un moment dans le miroir, je fais peur à voir, et la glace que j'avais appliquée hier soir, n'a pas fait dégonfler mes yeux bouffis par la fatigue et le stress.

Parfois, je déteste mon teint clair, qui laisse entrevoir mes cernes quand je semble dépassé. Ce qui arrive très souvent depuis l'arrivée de ce lunatique-égocentrique-narcissique-sadique qui ne fait que jouer avec mes nerfs, comme un pianiste avec son instrument. Un surnom assez long, je l'avoue, mais qui lui va comme un gant.

Je prenais donc une douche, me nettoyais le visage et m'attellais à l'application d'une crème pour le visage afin de paraître plus présentable. Après avoir achevé ma toilette et mon maquillage, je retirais mon pyjama pour revêtir mon uniforme : une chemise blanche au décolleté plongeant, une veste en cuir et une jupe assortie. Charles semble sérieusement penser que s'habiller ainsi me permettra d'amadouer les suspects et de récolter des informations plus rapidement ? Quelle naïveté.

Je récupère mon portable, avant de quitter la villa. Je vois au loin une berline extrêmement luxueuse, attendre. Le chauffeur fumait tranquillement son cigare et quand son regard croisa le mien, il me fit signe d'approcher, ce que je fis sans broncher. Soumission, bonjour.

Une fois à son niveau, il me demanda si j'étais bel et bien une Miller. J'acquiesçais lentement, et voyais son regard s'adoucir à travers ses lunettes de soleil. Il me demande aussitôt de monter à l'intérieur de l'habitacle, et je fis ce qu'il me dit sans ciller.

L'odeur neuve de la berline me fit me sentir en sécurité. Même si je ne connaissais absolument pas ce type, je savais que lui, me connaissait. C'est dingue comment l'humain peut faire confiance en quelqu'un sans même réfléchir aux conséquences ? J'espère seulement qu'il ne m'a pas tendu un putain de piège pour ensuite m'emmener au cœur d'une forêt, me torturer, rien que pour le plaisir de me voir souffrir, et me laisser pourrir là-bas.

Cette horrible pensée m'arracha un frisson. Et je passai en revue les pires scénarios dans lesquels j'étais malmenée, torturée, ou même... violée.

Le viol était pire qu'un meurtre. Il tuait la personne mais la laissait vivante. Dans ma vie j'ai hélas été victime de cet acte monstrueux.

Mon propre géniteur m'avait fait vivre ce traumatisme éternel pour.. ? Un plaisir passager ?

Je pensais à ça sans lâcher une seule larme. Je me rappellais encore quand j'essayais de lui échapper, je errais dans les couloirs et me cachais afin qu'il ne puisse pas me trouver. Mais je me fatiguais pour rien, car il finissait toujours par me retrouver, et me faisait regretter de m'être cachée. J'avais donc arrêter de me débattre car ça ne servait à rien. J'ai finie par me laisser faire.

J'avais de la peine. J'avais de la peine pour ma propre personne. Mais je m'étais relevée. Et nous, les victimes de cet acte inhumain, sommes plus forts que tout ce qui puisse exister, car nous avons survécu et nous avons tenu jusqu'au bout. J'avais tellement pleuré que maintenant ça ne m'atteignait même plus. Enfin, c'est ce que je faisais croire aux autres. Mais la réalité est tout autre.

J'étais brisé. Mon soit-disant père m'avait brisé. Ce cauchemar avait commencer avec lui. Tout était sa putain de faute.

Je fus tirée de mes pensées par un bruit strident. Une sorte de vrombissement. Le véhicule venait de démarrer. Je regardais donc le paysage qui s'offrait à moi, sans cesser de repenser à ce que j'avais vécue. Je m'étais laissée faire comme une grosse merde. J'étais épuisée et je faisais pitié, fait chier.

Une Alliance ForcéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant