Une Alliance Forcée

13

Charles me lança un regard insistant, suivi d'un regard qui disait clairement : « dégage, je dois lui parler », j'acquiesçai vaguement de la tête avant de sortir de la pièce.

Bordel, en y repensant, je n'avais aucune envie d'être confronté à « des organisations criminelles » ou je ne sais quoi. L'histoire de Ryle et de ce Arthur Jones me torturait déjà l'esprit et absorbait toute mon énergie.

J'attendais donc sagement que Charles finisse son interminable discussion en compagnie d'Aaron pour me communiquer l'ordre de venir. Une première.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur Aaron qui affichait un sourire malveillant. Je sens que je suis dans une sacré merde.

_Lana, mon cœur. Ce soir, je vais pouvoir t'appeler comme ça toute la soirée. Loin que l'idée me plaise-

Il raconte quoi, lui ?

_Tu veux quoi, bouffon ? l'interrompis-je, froidement.

_Va voir Charles, il va t'annoncer une superbe nouvelle, répondit-il, le ton plein d'ironie.

Une bonne nouvelle ? Mon œil oui.

J'ignorai Aaron qui riait de mon malheur, et entrai avant de fermer avec fermeté la porte derrière moi.

Je m'approchai du bureau de Charles où celui-ci allumait tranquillement un cigare.

_Tu me voulais ? demandai-je, l'air blasé.

_Évidemment, prends donc place, répondit t-il en m'invitant à m'asseoir.

Je sentais déjà les mauvaises nouvelles s'abattre sur moi comme une pluie battante.

Je m'installais sous le regard scruteur de mon supérieur avant de prendre la parole.

_Je t'écoutes, commençai-je, d'une voix à pleine audible.

Charles piocha une bouteille et renversa du scotch dans son verre, avant de tirer une taffe.

L'odeur de l'alcool et de la fumée emplissait mes narines, me donnant par la même occasion envie de vomir mes tripes.

_Commences déjà par me remercier, répliqua t-il, la poitrine gonflée de fierté.

Il est sérieux lui ?

_Explique pourquoi je suis censée te « remercier », lançai-je d'un ton tranchant.

Il me lança un regard haineux avant de répondre plus sérieusement :

_Ce soir, tu vas devoir assurer, d'accord ? Je ne veux pas que tu me déçoives. Ni moi, ni personne d'autre.

Où voulait t-il en venir ?

_Tu te rappelles de Noah Johnson ? questionna-il en crachant de la fumée.

_Le type que t'as envie de voir mort et enterré ? Ouais, j'ai entendu parler de lui, déclarai-je, vaguement intéressé.

_Figure toi qu'il prépare une grosse fête, il l'a planifié par ses propres moyens, elle aura lieu ce soir.

_Une fête ? Sérieusement ? On a pas le temps de faire la fête, répondis-je sur mes nerfs.

Et puis quoi encore ? On a un travail fou, et ce con me dit d'aller faire la fiesta ? C'est ça ?

_Je connais Noah depuis des années, et ce salaud ne prépare des fêtes que quand il a quelque chose derrière la tête. Une manie de merde qu'il a gardé depuis ses six ans. Johnson est tellement prévisible... lança t-il, la voix pleine de sous entendu.