Chapitre 4 : Madness

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Dazai





L'ambiance était lourde. Il faisait chaud à mon goût, les murs gris de la pièce n'étaient pas des plus joviales et mon siège était décidément bien trop inconfortable. Sans même parler des personnes assises autour de la table : Mori, en bout de table, le coude appuyé contre la table, semblait complètement lessivé et en attente d'une réaction de ses hommes, Koyo n'avait cessé de taper nerveusement du pied sur le sol en guise d'agacement depuis le début de la réunion et me lançai des regards à tuer sur place n'importe qui et Verlaine, les jambes croisées dans son calme habituel, aiguisait d'une main experte son poignard qu'il serrait d'une main de fer comme pour s'empêcher de me le lancer au visage. Chuya quant à lui, les jambes croisées sur la table et son chapeau enfoncé sur le crâne, fixait le sol depuis bien trente minutes et n'avait pas décroché un seul mot depuis qu'il avait mit les pieds dans cette salle. Mori avait convié tous les capitaines pour l'annonce officielle de mon retour afin de remettre au point quelques petits détails et ainsi faire face aux reproches que lui réservaient Koyo et Paul. "Mieux vaut qu'ils me blâment maintenant que plus tard.", avait-il déclaré. Quoi qu'il en soit, depuis sa déclaration cinq minutes auparavant, aucun mot n'avait été prononcé. Bien sûr, ni Koyo, ni Chuya, ni Verlaine ne s'opposeraient directement ou même volontairement au Boss, mais le silence parlait de lui-même.

Alors que je roulais des yeux, Mori dit, lassé:

"Dites, j'ai conscience que personne ici ne se réjouit de cette nouvelle mais vous pourriez au moins faire semblant non ?"

Koyo fronça les sourcils et pesta silencieusement:

"Faire semblant de quoi, d'être content que ce traitre revienne parmi nous ? Et puis quoi encore ?

- Koyo...

- Il a déserté comme si de rien n'était et maintenant qu'il veut revenir on doit le soutenir dans son idée ? Je ne remets pas en question votre décision, il est simplement hors de question que j'esquisse le moindre petit sourire face à lui."

Le parrain soupira et appuya son visage contre la paume de sa main. Au vu de l'atmosphère et quelque peu agacé que la discussion n'avance pas, je ressentis le besoin de me faire remarquer. Peut-être que mon comportement enjoué apaiserait les troupes. Peut convaincu de mes propres pensées, je dis en haussant le ton:

"Pfff, ces réunions sont toujours aussi déprimantes. Vous aviez dit que ça ne durerait pas plus d'une heure Boss et j'ai l'impression que ça en fait trois !

- Ça ne fait même pas trente minutes...

- Seulement trente minutes ? En même temps, enfermé avec Kikyo Zoldyck, un Paul Mirabel anémique et Gimli fils de Gloín, comment voulez vous que le temps s'écoule normalement ? "

Je sentis le rouquin se tendre près de moi et un rictus fendit mes lèvres alors que Koyo me fusillait du regard, élégamment cachée derrière son éventail. Oh si un regard pouvait tuer, je serais déjà mort une centaine de fois depuis le début de cette réunion. Sans parler de Verlaine qui avait brutalement cessé d'aiguiser son couteau et qui semblait littéralement m'étriper du regard. J'avais intérêt à faire attention en sortant de cette salle. Or, toujours provocateur, je continuais :

"Mais bon à quoi je m'attendais à part à deux cadavres et une limace sérieusement ? J'aurais mieux fais de rester dans mon lit ce matin.

- Dazai..."

Ignorant la mise en garde de Mori, je me tournais vers mon partenaire :

"Bah alors Chuya, tu n'as rien dit depuis ce matin. Tu n'as pas mangé ta salade aujourd'hui ?"

Some Things Can't be Changed {Soukoku}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant