CHAPITRE 04

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Le silence était si palpable que l'on aurait pu le toucher du bout des doigts. Chaque coin du camp était enveloppé de cette atmosphère pesante, amplifiant l'impact de ses mots sur moi. Ils résonnaient en moi sans relâche, se répétant en boucle comme un écho retentissant. C'est elle que je veux, avait-il affirmé d'une voix ferme.

Mes mains se crispèrent sur l'accoudoir du siège tandis que j'observais ma sœur se lever, l'expression de surprise sur son visage témoignant de sa confusion. Le camp, qui était resté calme jusque-là, se transforma en un véritable brouhaha. Les murmures se transformèrent rapidement en un tumulte bruyant, les voix s'élevant de plus en plus fort.

Mon esprit était en ébullition, cherchant désespérément à comprendre ce qu'il se passait. Entre le bourdonnement incessant des conversations et les exclamations de surprise qui fusaient de toute part, je m'efforçai de garder mon calme. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, tandis que je tentais de canaliser mes émotions.

     — Silence ! S'exclama durement mon père, son regard se fixant d'abord sur moi, puis sur l'alpha de la meute sanglante. Alpha Weiss, ajouta-t-il avec une tension palpable, ce n'est pas ce qu'il a été convenu.

Un sourire narquois se plaça au coin des lèvres de l'alpha Weiss alors qu'il savourait l'effet de surprise et de contrôle qu'il exerçait sur mon père.

    — Il a été convenu que j'épouse l'une de vos filles pour celer notre union et rétablir la paix entre nos deux meutes. Or, à aucun moment, vous n'y moi n'avions précisé laquelle, dit-il d'une voix grave et ferme.

Il resta stoïque, ne montrant aucun signe d'intimidation face à la colère grandissante de mon père. Sa stature imposante et son regard perçant en disaient long sur sa détermination.

Les deux alphas décidèrent d'un commun accord de se métamorphoser instantanément, puis ils se dirigèrent vers la forêt sombre pour discuter à l'écart des regards.

En cet instant précis, tous les regards tournèrent vers ma sœur et moi. Tania se dressa, son visage déformé par une colère intense, ses mains crispées sur sa magnifique robe blanche. Les traits de son visage semblaient sculptés par une rage bouillonnante qui donnait une tout autre dimension à sa beauté. Chacun de ses muscles était tendu, elle semblait prête à exploser à tout moment.

Les minutes semblaient s'étirer en heures et chaque seconde supplémentaire accentuait l'anxiété qui pesait sur mes épaules.

Après une attente interminable, ils revinrent enfin. Mon père affichait des traits crispés, en revanche, le visage de l'alpha Weiss était impénétrable, rendant difficile de deviner ses pensées ou émotions. Son regard, pourtant perçant était impossible à décrypter.

Mon père me fixa avec un regard sérieux et grave. Il me fit signe de le suivre, s'éloignant ainsi du camp actuel. Mes jambes n'étaient plus que des branches fragiles, se dérobant sous moi par la peur, mes mains étaient si moites que j'eus du mal à les garder fermes. Mon anxiété était à son comble, tourbillonnant dans mon estomac et dans ma tête.

Il prit la direction de ma tanière, je le suivis sans oser prononcer un mot. Chacun de mes pas était incertain, comme si le sol lui-même semblait trembler sous la pression de mon anxiété.

Arrivés devant ma tanière, mon père fit signe de s'arrêter. Il posa durement sa main sur mon épaule, un geste inquiétant. Ses doigts se crispèrent sur ma peau, m'envoyant une décharge électrique de nervosité dans tout le corps.

Je pouvais sentir les battements frénétiques de mon cœur résonner dans mes oreilles, faisant écho à l'atmosphère pesante qui s'était abattue sur nous.

La meute sanglante: l'éveil (Bientôt en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant