Ma mère

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Mardi 27 juin 2023
Nîmes, 30000

Cher Lily 2
Aujourd'hui j'ai décidé de te parler de ma mère...
C'est assez dur pour moi mais il faut bien que j'en parle à quelqu'un, alors qui de mieux que toi, la seule qui me comprend vraiment.
Comme tu est moi et que je suis toi, tu sais déjà ce que je vais raconter. Mais cela n'a pas d'importance, on va faire comme si...

C'était il y a moins de 2 ans, le 8 décembre 2021. J'était au collège, on m'a appelée à la vie scolaire car mon père avait appelé. Je me souviens avoir pris le téléphone sans comprendre, mon père m'avait dit de sa voix tremblante "Ma chérie.......    Ta mère est morte; je viens te chercher". Pendant quelques instants j'ai cru a une blague mais sa voix m'a convaincu, elle était tremblante et faible comme si elle aussi c'était éteinte avec ma mère, le peu de mots qu'il a employé semblaient s'être échappés, il ne savait pas quoi dire.  Je me souviens avoir lâché le téléphone puis plus rien; le vide total jusqu'à mon arrivée chez moi. On m' a dit après coup que, après avoir fait tomber le téléphone, mon regard est devenu vide, je n'ai pas pleuré mais pas parlé non plus, certain m'ont décrite comme un zombie sans âme. Et c'est comme ça que je me sentait. Je suis arrivé chez moi et mon père m'a tout expliqué, elle était morte de La dissection aortique, pour faire court c'est une lésion de l'aorte qui est la plus grosse artère du corps humain. C'est arrivé a son travail, son supérieur a immédiatement prévenu mon père et l'a emmenée au urgence, malheureusement il était trop tard..

Après ça je suis rester chez moi deux semaines, ce n'est que 3 jours après sa mort que j'ai pleuré pour la première fois, pour la première fois je réalisais vraiment ce qu'il c'était passé, ce jour là et ceux qui  ont suivis j'ai pleuré encore et encore comme si un torrent coulait de mes yeux. Mon père qui était aussi dévasté que moi tentait tant bien que mal de garder la face et de me consoler. Mais je ne voulais pas être consolé ! Je voulais vivre cette peine comme un hommage, comme la preuve de mon amour pour elle. 

Pendant cette semaine j'ai reçût tellement de message de condoléance, de consolation. Ces messages, si j'avais pu, je les aurait brûlés. Ces messages ils ont beau être gentils se ne sont pour la plupart que des messages de politesses sans âme . Des messages qui ravivaient le souvenir de sa mort et qui dégoulinaient de pitié, pitié qui me faisait honte. 

Au bout de ces deux semaine je suis retournée en cours. Tout me semblait fade, je ne riais plus, ne pleurais plus, ne parlais plus. Mes amies ont tout fait pour me rendre le sourire;  mais c'était impossible. J'était  de nouveau un zombie sans âme. 
Mais ça, c'était le jour.
La nuit, je me réveillais de ma torpeur et je pleurais encore et encore dans mon oreiller  jusqu'à m'endormir d'épuisement. Ainsi pendant plusieurs semaines, mois.
Jusqu'à ce que, un soir, les larmes aient raison de moi. Ce soir là, je n'en pouvais plus, j'ai vu touts mes souvenirs avec ma mère, je n'en pouvais plus de cette torpeur dans laquelle je m'enfonçais tel dans des sables mouvants, je n'en pouvais plus du monde sans elle.
Alors, dans un etat second, je me suis dirigé vers la salle de bain, j'ai ouvert l'armoire de la salle de bain, j'ai pris les anciens somnifères de ma mère, je me suis allongée dans la baignoire, j'ai avalé tout les cachets de la boite, un par un et je me suis endormie.
Quand je me suis réveillée j'était à l'hôpital, mon père était à mon chevet au coté d'une dame en blouse blanche qui est maintenant ma psy, Mme Courteau.    

La suite de cette histoire tu la connais. Alors je ne m'épancherai pas plus dessus.
A bientôt

Lily (1)

Cher moi du futurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant