traumatismes, soins et souvenirs (part 3)

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Le jeune garçon frappa à gros coups sur la porte devant le regard perdu de Zoélia. Soudain, on entendit le son d'un haut parleur se mettant en route. Il s'éloigna de la porte écoutant le grésillement du haut parleur avant de se mettre à crier :
- Eh! Je sais que vous nous voyez! Et que vous nous entendez ! Vous comptez nous laisser mourir dehors ?
Le jeune baissa la tête et ne dit plus un mot.
Il la releva en souriant et dit :
- Vous ne pouvez pas nous ignorer. Vous le savez bien.
Il se mit à rire.
- Que se passerait il si on retrouvait deux cadavres devant les portes de la citadelle. Des corps d'enfants qui plus est.
Il ne s'arrêta de rire qu'au moment où il entendit les portes grincer et le mécanisme d'ouverture se mettre en route. Il regarda Zoélia, sourit et entra.
Zoélia le suivit incrédule de ce qu'il venait de se passer. Elle venait de voir un garçon de son âge faire quelque chose d'utile. On lui avait appris à ne pas trop prononcer sa présence, ses idées et tout ce qui montrait quelle était une personne à part entière, mais ce garçon venait de forcer la citadelle à ouvrir ses portes à 2 enfants, inconnus, sans combinaisons, restés dehors depuis plusieurs heures.
Zoélia continua d'avancer en suivant son nouvel ami. Effrayée, je petite reprit la main du jeune garçon et ils s'enfoncèrent tous deux dans ce couloir sombre.

Les deux enfants ne savaient pas vraiment où ils allaient mais le jeune restait en tête devant Zoélia qui elle se réfugiait derrière ce mystérieux enfant. Elle se disait qu'elle pouvait avoir confiance en lui vu qu'il lui avait sauvé la vie. Les deux enfants continuèrent d'avancer en écoutant le silence s'installer dans le long tunnel sombre. Aucune lumière ne passait a travers la porte de l'entrée fermée désormais. Le sol devint différent et passa de terre battue a un sol lisse, comme eu carrelage. Soudain, dans un grand bruit le couloir s'illumina de dizaines de spots lumineux aveuglants. Au loin les deux enfants entendirent des bruits de pas réguliers et synchronisés. Le jeune garçon regarda Zoélia et serra sa main comme pour la protéger et il s'arrêta de marcher.

Les deux enfants virent arriver trois personnes portant de longues blouses blanches et des masques à gaz. Sous le bras chacun avait une plaquette en plastique sur laquelle était fixée une feuille et des stylos.
Cela faisait longtemps que ces outils avaient disparus de l'utilisation quotidienne des gens mais le papier avait toutefois des avantages que n'avait pas la technologie.

Derrière les trois blouses blanches, une femme, ne portant pas de masque à gaz, apparut.
La femme était grande et portait elle aussi ne blouse longue et blanche sur laquelle un badge avec son nom était épinglé. La femme s'arrêta à la hauteur des deux enfants et s'accroupit devant eux.
Le jeune garçon restait devant Zoélia qui se cachait derrière lui en lui tendant le bras. Il regarda la femme droit dans les yeux d'un air méfiant.
La femme sourit et d'une voix calme et rassurante dit :" Mais que faites vous ici les enfants ?"
Zoélia relâcha légèrement la pression qu'elle exerçait sur le bras de son sauveur inconnu alors que ce dernier semblait se durcir à nouveau.
- Je me présente.
La femme se remit à sourire et tendit la main vers les enfants comme pour leur serrer la main.
- Je m'appelle Déborah.
Le regard de la femme se porta sur Zoélia semblant passer à travers le corps du petit garçon.
À l'arrière, les trois blouses blanches prenaient des notes de ce qu'il se passait en discutant furtivement entre eux de manière inaudible. La prénommée Déborah tourna la tête vers eux avant de recommencer à parler. Elle regarda Zoélia avant de reprendre:
- Toi je sais très bien qui tu es. Tu es la fille de Maureen.
Déborah eut à peine le temps de prononcer ce prénom que Zoélia la reprit:
- Non! Il faut l'appeler "madame". Pas maman et pas Maureen. Sinon elle est très fâchée après.
Zoélia regarda le sol après s'être emportée par reflexe. Déborah tenta de poser sa main sur l'épaule de la.jeuke fille qui avait lâché le petit garçon en vain. Zoélia s'agrippa de nouveau à son ami.
Déborah posa ses yeux sur la petite fille d'un air triste et compatissant. Elle esquissa un mouvement pour mettre sa main sur l'épaule de Zoélia avant de se raviser et de poser sa main sur sa cuisse. Elle baissa la tête et d'une voix semblable à celle d'une mère rassurant son enfant elle reprit doucement:
- Ma pauvre... Ta mère a beau être une personne importante, cela ne justifie pas la façon dont elle t'a traitée. Nous avons beaucoup de dossiers sur toi et savons ce qu'elle te fait subir. Aucun enfant ne devrait être traité comme cela par sa mère ou qui que ce soit d'autre.
La petite fille regarda Déborah une lueur de tristesse dans les yeux et voulu la serrer dans ses bras comme sa mère, mais on lui avait strictement interdit de se comporter ainsi alors elle se ravisa et se contenta de regarder le sol comme elle l'avait souvent fait face à sa mère.
Déborah regarda le petit garçon avec un grand sourire aux lèvres avant de commencer à lui parler a lui aussi :
- Et toi, tu dois être le jeune Jay. Toi aussi j'ai beaucoup entendu parler de toi.
Le garçon leva la tête une lueur de défi dans le regard.
- Tu es le jeune Paris. Hum... Jay ?
Déborah regarda le jeune garçon et sourit de nouveau.
- Oui c'est bien ça. Jay Paris. Toi aussi tu es très connu au ministère.

Les blouses blanches eurent un mouvement d'étonnement et se regardèrent avant de recommencer à noter les faits et gestes des deux enfants. Leurs rapidité était telle qu'on aurait cru qu'ils analysaient même les respirations des jeunes.

Zoélia regarda Déborah d'une mine boudeuse moue aux lèvres. Après un léger recul de stupéfaction et de questionnement Déborah demanda à l'enfant :
- Mais que ce passe-t-il pour que tu nous fasses une tête pareille ma grande ?
Zoélia tourna la tête et croisa les bras.
- Pourquoi tu l'a appelé par son prénom et pas moi ?
Déborah eut un petit rire qui perturba la jeune enfant. Elle se remit à sourire.
- J'ai beau en connaître beaucoup sur toi, ta mère a toujours fait en sortes que ton nom n'apparaisse dans aucun dossier mais je me ferais un plaisir d'être là première à connaître ton nom et je suis sûre que les amis du département derrière moi seront ravis aussi d'enfin connaître ton nom.
Déborah s'approcha de Zoélia et lui murmura au creux de l'oreille :
- Tu es un peu une star pour nous.
La petite recula étonnée et eut pour réponse un clin d'œil de la part de Déborah qui la fit rire.
Zoélia regarda Déborah avec une petite moue boudeuse en prononçant son prénom.
- C'est bon je te pardonne alors c'était pas méchant. Je m'appelle Zoélia.
La petite se remit à sourire et accepta la main tendue de Déborah.
Zoélia regarda le dit Jay et lui sourit en lui faisait un mouvement de tête ayant l'air de dire viens suit moi. Jay lui prit la main et les deux enfants suivirent Déborah et les 3 blouses blanches dans le long couloir blanc.

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