Une si belle histoire (Maxime et Djilsi)

Maxime

Encore une fois, Maxime avait trop chaud. Pas à cause du match, mais à cause de son voisin qui n'avait pas trouvé meilleure occupation que de le fixer, scrutant ses moindres réactions. Dans un élan de confiance donné par l'ambiance électrique dans le stade, il avait osé faire une réflexion, avant de se prendre une réponse qui avait failli décrocher son cœur. Il s'était alors reconcentré sur le match, en tentant d'oublier le regard brûlant posé sur lui.

Il savait que ce n'était qu'un jeu innocent, un petit flirt amical, que ça amusait Sid d'essayer de le déstabiliser quand il n'avait rien d'autre à faire, ce qui avait été vrai aussi dans l'autre sens, jusqu'au soir du GP. Parce que maintenant, il ne trouvait plus ça si drôle, le jeu n'étant plus du tout équilibré.

Il avait tenté en lançant sa réflexion d'agir comme avant, mais il avait été incapable de surenchérir, les mots restant coincés dans sa gorge.

La première mi-temps terminée, il en profita pour aller chercher des bières et s'éclipser, cherchant désespérément une atmosphère plus respirable. L'angoisse de la nuit qu'ils allaient passer était de plus en plus présente dans son esprit. Même si il était globalement plus détendu qu'hier et que ce matin, il n'était absolument pas prêt pour ça.

Il revint s'installer et donna sa bière à Sid, qui le transperçait encore du regard, bien trop fier de lui, avant de lui dire:

- Alors ça donne quoi? Qui gagne?

Il se foutait ouvertement de sa gueule. Maxime dut se retenir pour ne pas sourire. Il pouvait très bien jouer aussi, il se soucierait des conséquences plus tard.

- Je sais pas j'étais trop occupé à mater le cul des joueurs.

Sa réponse eu l'effet escompté, puisque son adversaire ouvrit grand la bouche, incapable de rétorquer quoi que ce soit. 1 partout.

Plusieurs abonnés présents dans le stade leur demandèrent des photos qu'ils firent avec plaisir, et très vite le match reprit, le regard de Sid toujours pas tourné vers la pelouse.

Ils arrivèrent à l'hôtel assez tard, épuisés par leur journée. Ils montèrent dans leur chambre et s'écroulèrent sur le lit. Le stress de la nuit a venir était remonté d'un coup et Maxime ne se sentait pas bien. Il tremblait, et son cœur battait encore trop vite. Beaucoup trop vite. Il prit donc l'initiative d'aller se doucher.

Une fois seul avec le pommeau, il tenta de se calmer, essayant de respirer profondément. Mais c'était peine perdu. La situation lui échappait, il le sentait. Il aurait dû se taire, ne pas faire de remarque pendant le match, jouer l'abruti qui n'avait pas remarqué. Non, au lieu de ça, il avait lancé les hostilités, détruisant la dernière petite barrière qu'il avait tenté en vain d'imposer entre eux.

Une partie de lui était ravie de la situation. Parce que même si ça allait finir par le blesser, il le savait, il était seul avec celui qu'il aimait, et ils se tournaient autour. Pour rire, certes, mais c'était déjà ça. Cette partie de lui avait envie de pousser la blague, de tester les limites de ce petit jeu, de goûter à l'interdit.

Mais il n'était pas tout seul. Et il ne voulait surtout pas mettre en péril une relation si spéciale. Mais depuis le début ils étaient deux à jouer, non? Si l'un des deux avait été mal à l'aise, ils se seraient arrêtés. Alors il n'y avait pas de mal à vouloir aller plus loin, pour voir jusqu'à où ils étaient prêts à aller, l'un comme l'autre.

Il sortit de la salle de bain en pyjama, intimidé à l'idée de dévoiler un peu trop son corps. Alors qu'il rangeait ses habits dans son sac, il sentit une présence juste derrière lui. Il se retourna, signant ainsi son propre arrêt de mort. Sid le surplombait de toute sa hauteur, les yeux fixés dans les siens.

- La salle de bain est libre?

Encore une fois, il se foutait de lui. Évidement que la salle de bain était libre. Maxime voulait rentrer dans son jeu, faire monter la tension déjà bien trop palpable. Mais il était paralysé, incapable d'aligner deux mots sans bégayer. Ils étaient trop proches. Beaucoup trop proches. Il pouvait sentir son souffle sur son visage, envoyant valser le peu de contenance qu'il avait réussi à garder depuis le début de cette journée.

- Hmm hmm.

Ce fut le seul son que son corps réussit à produire, accompagné d'un hochement de tête hâtif. Aucun d'eux ne fit le moindre mouvement. Cette situation allait rapidement devenir ingérable, il le sentait. Son regard était attiré par les lèvres entrouvertes qui s'offraient à lui, et si leur propriétaire ne se décidait pas rapidement à aller se doucher, il allait finir par les sceller avec les siennes.

Après quelques secondes qui avaient semblées durer une éternité, le plus grand le délivra enfin pour aller se laver. Il s'installa sur le lit, attendant avec impatience que l'eau arrête de couler pour qu'il puisse admirer un spectacle qui, il le savait, allait être mémorable. Parce qu'ils n'avaient pas la même conception d'un pyjama, et qu'il en était plus que ravi.

La porte se déverrouilla et Sid sortit en caleçon, comme l'avait prédit Maxime. Ce dernier ne se gêna pas pour observer chaque détail de ce corps si enivrant, en profitant pour se venger du match.

- Ça va je te dérange pas trop?

Il sourit, sentant le rouge lui monter aux joues.

- Non ça va, franchement je m'attendais à mieux.

Quel mensonge. Il était tellement perturbé par ce corps, et par la chaleur qu'il faisait monter en lui qu'il avait eu du mal à articuler. Son interlocuteur haussa les sourcils, un petit sourire en coin plaqué sur le visage.

- Ah ouais? Bah heureusement que c'est pas mieux parce que je sais pas dans quel état t'aurais fini.

Touché, coulé.