Une si belle histoire (Maxime et Djilsi)

Maxime

Il était 3h du matin, et Maxime ne dormait pas. Il fixait le plafond légèrement éclairé par les lumières de sa rue, perdu dans ses pensées. Dans quelques heures, il allait partir à Lyon, avec Sid. Un trajet de 5h, rien que tous les deux.

Ils s'étaient revu la veille pour un live avec Doigby, la première fois depuis le GP explorer 2. Ils avaient tous les deux été occupé par leurs projets, passant ainsi plusieurs semaines loin l'un de l'autre. Et qu'est ce que ça avait été dur pour lui.

Il avait ressenti le manque laissé par Sid dés la fin du GP. Le soir, seul dans sa chambre alors que les autres fêtaient l'événement, il n'avait souhaité qu'une chose : retrouver les bras de celui qui avait réussi, après le désastre qu'avait été sa course, à lui redonner le sourire et à le faire relativiser. Certes cette fin avait été rude, mais ça n'enlevait rien à l'aventure extraordinaire qu'il avait vécu, et surtout aux rencontres qu'il avait faites.

Ce soir là la réalité lui avait explosé au visage: ce petit jeu qu'ils avaient, ces baisers volés pour les caméras, tout ça n'avait plus du tout la même saveur. L'absence de Sid le pesait trop pour que ce ne soit qu'une simple blague. Il s'était senti con. Comment avait-il pu laisser ça arriver? Lui qui avait sans cesse besoin d'avoir le contrôle, lui qui ne lâchait que très rarement prise, il s'était fait avoir.

Il aurait dû le voir venir. C'était évident qu'il allait finir pas succomber. Le grand brun était bien trop beau, bien trop attentionné, bien trop parfait, et lui avait accordé bien trop d'attention pour qu'il ne se sente pas privilégié, spécial.

Alors depuis cette nuit blanche pendant laquelle tous les doutes qu'il avait inconsciemment tenté d'enfouir étaient devenus des certitudes, il avait redouté autant qu'il avait rêvé le moment où il allait de nouveau croiser le regard devenu si pesant de l'homme qui avait renversé son monde.

Pourtant, lorsqu'il l'avait revu la veille, ses angoisses s'étaient tues. Ils s'étaient comportés comme deux amis, comme ils l'avaient toujours fait. Il avait tout fait pour ne pas dire ou faire quelque chose qui aurait pu trahir ses sentiments. Et il avait réussi. Sid lui avait demandé si il voulait qu'ils s'embrassent pendant le live, ce à quoi il avait répondu non, prétextant que ça correspondait pas trop au mood du live.

Il aurait pu profiter de l'occasion, mais c'était encore trop frais, trop dur. Il avait besoin de prendre ses distances, d'essayer tant bien que mal de se détacher de tout ça, au risque de perdre celui qui était devenu en si peu de temps un des piliers de sa vie.

Il n'arrivait même plus à se souvenir de l'époque où ils ne se connaissaient pas. Une période qui paraissait maintenant si fade, si terne.

Étendu là, dans son lit, il redoutait la journée du lendemain. Parce qu'il savait qu'il allait être tendu, et qu'il avait peur de perdre le contrôle de la situation, de déraper. Comme si un trajet en voiture en tête à tête ne suffisait pas, ils allaient devoir passer la nuit ensemble, ne pouvant pas rouler toute la nuit pour rentrer. Et évidemment, Sid avait réservé une chambre pour deux, probablement avec un seul lit, ne se doutant absolument pas du combat intérieur qu'il menait en sa présence.

Son réveil sonna, le réveillant en sursaut. Il avait dormi 1h30. Il se prépara, faisant attention à chaque détail, obsédé par l'idée de plair à celui qu'il allait retrouver. C'était stupide, il le savait, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Une fois prêt, il s'assit sur son canapé, en attendant le message de Sid qui lui dirait de descendre. Il était perdu dans ses pensées, les yeux posés sur les trophées de la veille qu'il n'avait pas remportés mais qu'il s'était retrouvé à devoir ramener, bien trop épris pour dire non à leur propriétaire.

Son téléphone sonna enfin. Il se leva, les jambes tremblantes, les mains moites. Il était perdu, à mi chemin entre la peur et l'excitation. Si il voulait survivre à cette escapade, il allait devoir se ressaisir, et vite.

Il descendit les marches de son immeuble, essayant vainement de faire ralentir son rythme cardiaque, devenu bien trop rapide. Le souffle lui manquait, et en arrivant face au responsable de son état qui riait de la situation en mettant son trophée dans le coffre, il avait la sensation d'avoir couru un marathon poursuivi par un clown tueur.

Ils s'installèrent et la torture commença pour Maxime. Le parfum qu'il aurait pu reconnaître entre mille avait envahi la voiture, rendant l'air irrespirable pour lui. Il essayait de se concentrer sur leur conversation, mais chaque mouvement de son voisin le faisait réagir. Il ne controlait plus ses réflexes, s'accrochant bêtement à son siège, rendant la scène presque comique. Il avait bien trop chaud, son cœur battait bien trop fort, tellement fort qu'il l'entendait résonner, l'empêchant de reprendre ses esprits.

Au bout de 10 minutes, après avoir plus ou moins réussi à reprendre le contrôle de son corps, il tourna la tête pour la premier fois du trajet, pour rire d'une blague, et croisa le regard de son bourreau. Quelle mauvaise idée. Ses joues s'enflammèrent si vite qu'il aurait pu allumer la flamme des jeux olympiques.

- Ça va Maxou? T'as pas l'air bien, tu veux que j'ouvre la fenêtre?

Maxou. Il allait s'évanouir. Évidemment que ça n'allait pas, et évidemment que Sid l'avait remarqué.

- Non t'inquiète ça va, tu m'as pas raconté, c'était comment le voyage avec Manas?

Sa question ressemblait plus à une supplication. Il avait besoin de l'entendre parler, qu'il lui raconte son aventure au Sénégal, juste pour pouvoir se concentrer sur sa voix. Une voix si douce, devenue sa mélodie préférée, rayant de la compétition son top titres Spotify.

Après 1h de trajet à discuter, pendant lesquels il avait soigneusement évité de tourner la tête, Maxime était épuisé. L'énergie qu'il avait dépensée à se concentrer, ajoutée à sa courte nuit, l'avaient achevé. Il s'excusa donc auprès du conducteur et s'endormit, bien plus rapidement que la veille.