Lérya Might

Chapitre 19

Musique : I like the way you kiss me d'Artemas

***

J'ai chaud, beaucoup trop chaud! Ma jambe gauche et mon bras du même côté tous les deux hors de la couette, je grommelle. Il a pris toute la couette ou quoi? J'ouvre finalement les yeux et les referme directement.

Merde!

Tu m'étonnes que mon corps à chaud..  Je suis littéralement collée à Loïs qui est par ailleurs quasiment à poils! Seul son slip et mon pyjama nous couvrent. Purée, dans quoi je me suis embarquée? Je réouvre un œil avant d'ouvrir le deuxième, il dort encore, ouf. Tout son corps est tourné vers moi, tout comme le mien vers lui, son bras droit posé sur mon corps. Ses yeux sont complètement fermés ce qui me permet de le détailler sans qu'il ne le remarque.  Ses traits sont paisibles quand il dort, il semble plus doux, plus adorable, comme un petit garçon que l'on vient réveiller. Ses longs cils noirs me donnent envie d'y toucher tellement ils sont beaux, j'en suis jalouse! Sa respiration est douce tout comme sa peau. J'ai envie de le toucher, de sentir sa peau douce sous mes doigts tout comme ses cheveux. Ses beaux cheveux noirs, ils m'attirent comme de l'argent! Ils sont si soyeux, si brillants et ont l'air tellement doux, j'ai envie d'y plonger la main.
Je sursaute au mouvement de son corps et ferme instantanément les yeux. Je ne sais pas s'il s'est réveillé mais je n'ose plus bouger. Les secondes passent et aucun mouvement, je m'apprête à réouvrir les yeux mais je me stoppe au touché de ses doigts sur ma joue. Il l'a caresse délicatement avant de placer l'une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille. Qu'est-ce qu'il fait?
La seconde d'après, sa main se détache de ma peau et le lit bouge sous son poids. Je comprends qu'il est occupé à se relever. Je mine d'être réveillée par son mouvement et m'étire en ouvrant doucement les paupières.

Mon regard vient s'ancrer au sien.

- Bonjour, je souffle, la voix encore endormie.

Loïs me regarde sous ses longs cils avant d'acquiescer simplement et de partir. D'accord. Le retour du Loïs l'horripilant..  Je soupire et me lève à mon tour. Son comportement est vraiment un énorme point d'interrogation, hier il agissait comme quelqu'un de doux, d'aimant et il lui suffit d'une petite nuit de sommeil pour retrouver son comportement débile. Mes joues se mettent à chauffer rien qu'au souvenir de la veille quand ses lèvres se sont posées sur les miennes, quand il a répondu à mon baiser, quand il m'a agrippé comme si sa vie en dépendait. Instinctivement, mes doigts viennent frôler mes lèvres mais mon petit nuage est très vite balayer par le regard sombre de cet homme glacial. Pas un mot, seulement un regard noir. Je ne lui montre rien et pars m'enfermer dans la salle de bain. Ça devrait être moi qui devrait le regarder d'une telle façon pour les mots qu'il m'a dit hier. Je devrais le fusiller du regard, l'insulter au lieu de repenser au contact de ses lèvres.

Une fois prête, je fais mes affaires en silence sans lui adresser le moindre regard. Qu'il aille se faire foutre! Moi  aussi je peux jouer à ce petit jeu débile. C'est limite si je préférais pas nos joutes verbales et ses actes cruels, presque.
Je le suis quand il sort de la chambre et encore lorsqu'il va prendre son petit déjeuner. Je le suis partout, toujours en train de penser à la mission, moi. On mange tous les deux en silence, les autres n'étant pas encore présents.

- On s'en va à quinze heures.

J'opine de la tête et continue de déjeuner. Il s'agit des vingts minutes les plus longues de ma vie, j'ai déjà peur du trajet retour. Plusieurs heures en sa compagnie rien que ça! Vivement le retour dans ma petite chambre universitaire.

- Pourquoi tu râles encore? Je lance en le voyant grogner.

Il me fusille du regard, ce que je lui rends bien gentiment.