Chapitre 8

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Musique: What you waiting for? De Gwen Stefani

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Deux jours sont passés depuis la séance confessions avec la rouquine qui partage ma chambre. Deux jours où je me creuse la tête pour mettre mon plan à exécution sans nous faire tuer. Quarante huit heures où je note de nombreuses idées à faire surgir. De nombreuses minutes à l'insulter, à le détester et à le visualiser énervé ou encore mort. C'est le meilleure côté de ces deux jours, le pire est tout autre. Je recommence les cauchemars, je revisualise les serpents, je vois ma mère se faire tuer.
Je me réveille mal, très mal, à deux doigts de vomir mes tripes. Je ne comprends pas pourquoi je fais ce genre de rêves, je n'en avais que très peu eu auparavant. Serais-ce parce que j'en ai parlé? Dans tous les cas ça m'énerve, je ne peux pas avoir un plan parfait si je dors aussi mal.

- Cette nuit était mieux?

A la vision de mon visage et de mon expression renfrognée, Anna secoue la tête et serre les lèvres en signe de compassion.

- Ça finira par passer.

Bizarrement, entre Anna et moi c'est devenu.. simple et.. cool? On agit comme de bonnes amies maintenant, enfin, ça dépend le sujet.

- Ça passera quand j'aurais enlevé toute trace de gang de ma vie, je souffle, visualisant déjà ma victoire.

Ma coloc souffle.

- Pour moi, tu vas plus t'enfoncer dans ce monde qu'autre chose mais bon, bornée comme tu es, fais ce que tu veux tant que je ne suis pas impliquée dans tes conneries.

Je grimace derrière son dos et ne dis rien. Ce n'est pas une connerie!

Une fois prête, je sors de la chambre sous un « bonne journée » de ma colocataire. Ouais, ce sera une bonne et chouette journée aujourd'hui.
Mon plan? Simple. Je veux que ce Loïs ne soit plus prisé comme il l'est, qu'on arrête de le prendre pour un Dieu, que lui et son gang deviennent plus bas que terre, qu'ils aillent tous en enfer. Je veux qu'ils soient pathétiques, que les rumeurs les tuent un par un pour que tous les citoyens de l'Ohio vivent tranquillement sans devoir penser aux gangs, aux meurtres, au sang et j'en passe.
En y pensant, c'est peut-être une connerie oui, je vais peut-être le regretter mais je suis déjà lancée alors tant pis. Ma première attaque est lancée depuis ce matin, depuis cette nuit même. J'ai réalisé une espèce d'affiche en deux-trois mouvements où j'ai dénoncé certains points que j'ai sois disant appris. Évidemment, tout est faux. Cependant, je rentre dans mon rôle de sois disant fille du gang et arrive dans l'université. Comme je le voulais, les gens me fixent avec des yeux remplis de crainte en disant je ne sais quoi. J'avance en faisant style de m'en foutre, de ne pas les regarder et de m'y être habituée alors qu'au fond, j'ai envie de hurler de regarder ailleurs. Enfin, j'arrive près de l'énorme tableau où l'on dépose toutes les publicités, demandes,.. Plusieurs étudiants se trouvent devant, l'air abasourdi. Je m'y avance petit à petit, les étudiants s'en allant sur mon chemin.

Chers étudiants, 

Ravi de vous apprendre que j'ai découvert de chouettes choses sur les flammes rouges.La 1ère est que Loïs est gay. Le pauvre.. Il ne voulait pas l'avouer par peur de ne plus être terrifiant. Personnellement, je l'ai toujours vu comme un bisounours qui fait genre. Je vous dirais pourquoi plus tard, faut bien garder un peu de suspens.Quand vous le voyez avec de la gente féminine, il fait genre. Il a été jusqu'à faire une partouze pour ne pas dévoiler son plus gros secret! Compatissez, montrez-lui qu'il peut se laisser aller et se dévoiler, il vous en remerciera. Á bientôt.

Lérya MightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant