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Il était midi lorsque Baji entendait un claxon venant du bas de la tour,  il pensait au début que cela devait être simplement un petit conflit entre conducteurs comme il pouvait souvent y avoir dans le centre-ville.

Mais le bruit incessant semblait être clairement autre chose, quelqu'un s'amusait clairement à attirer l'attention en contrebas en appuyant sans s'arrêter sur son volant.

Baji sortit de son bureau et croisa Mickey et Draken qui semblaient eux aussi déranger par ce son.

"Tu ne devrais pas descendre Mickey, c'est dangereux." Rala Draken qui tentait de retenir le blanc de cheveux devant la porte de l'ascenseur.

"Je vais défoncer l'enfoiré qui m'a dérangé en plein repas."

"Laisses le, qu'est-ce que tu veux qu'il lui arrive." Soupira Baji.
"Allons-y tous les trois, on va calmer ce connard ensemble, ça fait longtemps que je ne me suis pas défoulé." Reprit-il en faisant craquer ses phalanges avec son sourire carnassier.

"A l'ancienne alors." Répondit Draken qui semblait enfin de bonne humeur en montant dans l'ascenseur alors que Mickey était déjà entrain d'appuyer frénétiquement sur le bouton du rez-de-chaussée.

Une fois dehors, Baji fronça les sourcils en observant une décapotable rouge flash toute sauf discrète devant la porte avec un attroupement entrain de s'énerver autour.

"Chef ! On s'en occupe, ne vous dérangez pas pour ça." Expliqua nerveusement un garde.

"Mais c'est..." commença Mickey en ignorant son subordonné à côté de lui.

"La grosse blague, c'est qu'il a une sacrée paire de couilles l'enfoiré." dit Baji avec un grand sourire.

"Heeeelloooo !" Commença Sanzu en les saluant de la main et en stoppant enfin ce bruit infernal.

"Je peux savoir ce que tu fais ici ?" Demanda Mickey moins rieur que Baji.

"Je venais vous remercier pour le petit cadeau que vous nous avez fait, vous êtes des chiques types enfaîte." Continua le rose de cheveux avec un air enfantin.

"Comment ça ?" Demanda Draken en s'avancant près de sa voiture.

Sanzu fouilla dans la poche de son costume lavande pour en sortir une photo qu'il tendit vers le grand blond face à lui.

Draken l'attrapa sans la moindre délicatesse, l'arrachant presque de ses mains avant de légèrement écarquiller les yeux en observant Takemichi au sol les mains attachés par une corde sur la photo.

Il passa la photo derrière lui pour montrer à ses deux amis faisant enfin stopper le sourire de Baji.

"Je vais me répéter mais qu'est-ce ce que tu veux ?" S'impatienta Mickey.

"Oooh no stress... je vais bien m'en occuper de votre toutou hein, il est à nos ordres maintenant comme vous le vouliez." Répondit Sanzu.

"On pourrait te tuer sans la moindre hésitation, tu n'es pas en position d'ouvrir ta sale gueule." Pesta Baji.

"Si vous le faites votre Takemichi ne reverrait jamais sa chère et tendre.. ce serait dommage."

"Enfoiré." Cracha le noir de cheveux.

"Oh oh oh... je vous rappelle que c'est vous qui me l'avez donnés, vous avez joués avec le feu mais ne vous inquiétez pas, vous pouvez venir lui rendre visite, on est pas des monstres non plus."

"Pardon ?" Demanda Draken déboussolé.

"Vous devriez venir un jour à Osaka, on a des Taiko-manju à tomber par terre, la pâte d'haricots est faite maison en plus." Sanzu lança sa carte de visite au sol devant les 3 garçons.
"Et je suis certain que les filles sont à votre goût." Ria-t-il de sa blague que seul lui pouvait comprendre.

"Mais il se fout de notre gueule ?" Demanda Baji à son tour.

"Oulah vous avez vu l'heure ?" Rajouta Sanzu en observant sa montre.
"Elle va me tuer si j'arrive en retard à notre rendez-vous." Continua-t-il pour lui même.

"Elle ?"

"Bon les amis, à bientôt j'espère !" Dit-il en démarrant à pleine vitesse sur la grande rue, faisant claxonner plusieurs voitures sur la route par sa dangerosité.

Baji et Draken se tournèrent vers Mickey qui semblait fulminer dans son coin.

"Je vais tous les tuer... ils se foutent de notre gueule ses connards d'Osaka... "

Aucun de ses deux amis n'osaient le contredire, sachant que ses colères pouvaient se montrer dévastatrices depuis quelques années, n'hésitant pas à tout détruire sur son passage.




"Où étais-tu ?" Demanda Lyanne assise à une table avec son visage découvert.

"Eum .. j'étais partit faire un tour." Répondit Sanzu en s'installant à table face à elle.

"Ne te moques pas de moi, tu mens comme tu respires." Dit-elle à nouveau avec un air sérieux qui semblait le mettre mal à l'aise.

"J'ai été voir les maîtres de notre nouvel ami... j'étais curieux..."

"Tu as fais quoi ?! Et arrêtes de parler de lui comme si c'était un chien."

"J'ai rien fais de grave, je te jure ! J'ai été sage comme une image."

"Sanzu..."

"Je leur ai juste dit pour Takemichi... et qu'ils étaient la bienvenu ici pour lui rendre visite..."

Lyanne soupira, plaçant sa tête contre sa main appuyé sur la table.

"Tu m'en veux ?" Demanda-t-il d'une voix enfantine.

"Ne prends pas cette voix avec moi petit con."

"Lyanneeeuuuh..." Reprit-il sur le même ton.
"Je voulais juste t'aider."

"C'est bon... c'est bon mais tu as intérêt à te tenir à carreaux maintenant."

Le téléphone de Sanzu se mit à vibrer un instant le faisant le prendre pour regarder le message qu'il venait de recevoir.

"Un numéro inconnu." Dit-il à son amie.

"Rien de grave ?"

"Eum... ça dépend du point de vue."

"Où veux-tu en venir ?"

Sanzu passa son téléphone à la jeune femme, la laissant regarder à son tour le message.

"Certains du Tokyo Manjikai vont passer demain après-midi."

Lyanne était en un instant devenue pâle, presque livide face à cette nouvelle.

"C'est ce que tu voulais non ?" Demanda-t-il.

"Je... oui..."

"Ça va ?"

Elle se releva de sa chaise observant un point inexistant au loin.
"Peux-tu me laisser seule s'il te plaît ? J'ai besoin de réfléchir."

Sanzu se leva à son tour.
"Pas de soucis, tu sais que tu peux me sonner à n'importe quelle moment si tu en as besoin." Dit-il en posant rapidement ses lèvres sur le front de son amie.

"Je sais, merci." Dit-elle à son tour en souriant puis en le raccompagnant à la porte.

Une fois seule, Lyanne se laissa tomber sur une des chaises de bureau de la salle de réunion, ses pensées se perdant dans d'innombrables beaux souvenirs de son enfance avec son frère, de ses sentiments avec Baji, de ses milliers de fous rires avec tous ses amis mais malgré cela, au fond d'elle restait un sentiment qui la rongeait jusqu'à l'os, la haine qu'elle avait pour eux et pour ce qu'ils lui avaient fait ne pouvait disparaître avec le temps.

Même si elle devait avouer au fond d'elle préférer rester dans sa vie loin d'eux, loin de ses souvenirs comme si le déni était plus facile mais sans agir, sa boule au ventre ne partirait jamais, sa conscience ne serait jamais apaisée.

Elle devait avancer et battre les démons de son passé, remettre enfin sa vie au clair.

Milles vies - Baji KeisukeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant