Milles vies - Baji Keisuke

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Lyanne ne pu s'empêcher de rougir de gêne devant la réaction du garçon face à elle, se demandant si son visage était si repoussant que ça.

Mais du côté de Baji, un profond désespoir semblait prendre contrôle sur lui à la vision de la jeune fille.

Son cœur battait la chamade, son ventre lui donnait la nausée, ses jambes semblaient être faites de coton alors que son cerveau bouillonait d'étranges souvenirs brumeux.

Shinichiro rattrapa de justesse l'enfant qui semblait tourner de l'œil devant lui face à toutes ses choses qu'un gamin de 11 ans ne pouvait comprendre.
"Hey ! Ça va petit ?"

"Qu'est-ce que tu as encore fais Lyanne ?" Ria Mickey de son côté.

"Mais tais toi ! J'ai rien fais !" S'énerva-t-elle morte de honte en frappant le blond à l'épaule.

Une fois son corps calmé, Baji se recula des mains rassurantes de Shinichiro.
"Je... je dois y aller."

"Mais attends !" Reprit l'aîné totalement perdu mais le noireaud avait déjà prit la fuite à toute vitesse pour retourner à son chez lui, loin de celle qui le rendait fou.

Ce ne fut que le 28 mars de ses 18 ans qu'un déclic sembla se faire en lui.

Alors qu'il se trouvait tranquillement sous la douche le soir venu, un visage ce dessina dans sa tête.

Le sourire de Lyanne, sa voix et sa chaleur ne le quittait plus comme si elle avait toujours été là près de lui, pourtant dieu sait que Baji ne la connaissait pas.

Son corps céda sous cette pression lorsque la scène de son premier meurtre c'était à son tour dessiné dans son esprit suivit de toutes les émotions qu'il avait vécu à cet instant précis.

A genoux sur le carrelage de la douche alors que l'eau tentait de le rincer de toutes ses impuretés et larmes, le reste de son ancienne vie continua à défiler.

Le meurtre et le viole qu'elle avait vécue, son suicide et pour terminer son meilleur ami qui lui tirait en plein ventre.

L'eau chaude lui rappelait la chaleur du sang de Lyanne se déversant dans ses bras, d'un geste rapide et maladroit il actionna l'eau froide qui lui crispa chaque muscles de son corps souffrant.

Tout était clair dans sa tête, comme si les deux Baji c'étaient enfin rencontrés, il était fou amoureux d'elle même si elle ne savait même pas qui il était.

Une fois recontenancé et séché, Baji fonça au sanctuaire qu'il avait tant connu avant.

Tout était vide et à l'abandon, les traces de pneus des motos qu'il visualisait n'existait pas, tout comme le toman.

Il se rappella ainsi qu'il avait été derrière cette idée de créer le gang, sans lui, Mickey n'avait jamais été chef.

Une autre information traversa son esprit, si il n'avait jamais rencontré Mickey alors Shinichiro devait être vivant... et Lyanne aussi.

Seul dans la légère brume du sanctuaire, Baji éclata de rire à s'en tenir le ventre alors que ses cheveux perlaient encore de quelques gouttes de sa sortie précipitée de la douche

Peut être avait-il enfin réussit ? Il était lui même la cause du désastre des Sano.

Son rire se stoppa doucement, se laissant glisser au sol et observant le ciel couché dos à la pierre froide du pavé.

Son amour était à présent à sens unique et toutes ses années de souvenirs ne pouvaient être rattrapés sans passer pour un fou devant elle.

Sa main serrée sur sa poitrine, il avait mal... mal à en crever.

40 ans, un grand cap dans une vie.
Baji avait travaillé dur depuis sa jeunesse, à présent directeur d'un refuge pour chiens et chats, son passé de délinquant était très loin de lui.

Il devait avouer que cela lui manquait souvent, les virées en bandes en moto, l'adrénaline d'un bon combat sans armes... juste la force de son poing faisant effondrer chaque personne sur son chemin.

Sur son chemin il avait croisé l'amour à quelques reprises mais ne tenait jamais longtemps car un visage particulier ne le quittait jamais faisant rire ses collègues le comparant à un don Juan.

Alors que ses bougies venaient d'être soufflées empilées sur quelques cupcakes fait par le réceptionniste du refuge, Baji souriait d'être ici à cet instant, entouré d'un travail qu'il aimait et de personnes aimantes.

Que ce soit le réceptionniste, la secrétaire, le technicien de surface, les bénévoles et travailleurs en tout genre, tous avaient eu une petite pensée ou un geste pour son anniversaire.

"Tiens Keisuke !"

Le directeur tourna son regard vers le technicien qui lui tendait un bouquet.

"Ne crois pas que je te drague mais je sais que tu apprécies les fleurs !" Ria-t-il chaleureusement face à son regard interrogateur.

"Oh merci." Répondit-il en prenant le bouquet dans ses mains.

"C'est rare un homme qui apprécie les fleurs, tu dois être un grand romantique." Répondit une bénévole habituée des lieux.

Baji souria en observant les fines pétales face à son regard.
"Je n'y connaisait rien et je dois avouer encore connaître peu... mais quelqu'un m'a donné un jour envie de comprendre cet univers."
Dit-il d'une voix chaleureuse.

"Moi je t'avoue que je n'y connais rien du tout, c'est ma femme qui a choisit les fleurs avec les conseils de la vendeuse." Reprit le technicien.

"Où les avez vous achetés ?" Demanda Baji curieux.

"Euh je sais plus trop, c'est de l'autre côté de la ville... y a le nom sur l'étiquette je crois."

Son regard s'attarda sur une petite étiquette accroché à la corde qui retenait les fleurs entre elle.

Son cœur rata un battement à la lecture.

"Pépinière Sano..."

"Oui voila ! C'est une femme qui gère ça avec son fils je crois, elle était très gentille et de bons conseils... euh Keisuke ? Ça va ?" Demanda-t-il surprit devant le regard rêveur du directeur perdu dans ses fleurs un léger sourire en coin.

"Où as-tu dis que c'était ?" Répondit-il comme si de rien était.

"De l'autre côté de la ville, près de la sortie 12, tu peux pas rater y a un gros panneau publicitaire devant."

Le noir de cheveux attrapa un cupcake en croquant à pleine dents dedans.
"Bien, merci pour la petite fête mais je dois aller quelque part !" Reprit-il enjoué de la nouvelle en quittant le bâtiment sans attendre réponse de ses collègues.

Même si elle avait homme et enfant il s'en fichait.
Il voulait voir, voir de ses propres yeux le rêve qu'elle avait enfin réussit à réaliser.