Tu vas nous manquer Evan

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C'est aujourd'hui. Je n'arrive pas à le croire. Je n'arrive pas à me rendre compte que je m'habille d'une robe noire pour un enterrement d'une personne qui m'est très cher. Encore... Et je n'aurais pas cru m'habiller d'une robe noire pour lui. Je le cherche toujours quand je suis à la maison ou au restaurant. Et j'ai toujours l'impression de le voir du coin de l'œil. Je suis encore dans le déni. Quand j'ai appris que son cœur s'est arrêté à l'hôpital, j'ai eu besoin de le voir avant de verser une larme. Et encore, celle-ci est tombée à cause des pleures tout autour de moi. Michael était anéanti. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Quand on est arrivé à l'hôpital, il ne parlait plus et on avait beau lui adresser la parole, il ne répondait pas. C'était comme s'il n'était pas là. Puis quand on a vu le corps de son frère inanimé, il s'est écroulé. Ses cris et ses pardons au milieu de ses sanglots bruyants de culpabilité m'ont perforé le cœur. Sa mère s'est accroupie pour l'enlacer et son père retenait toutes émotions négatives. Sa mâchoire serré retenait ses larmes qui risquaient à tout moment de couler sur ses joues. C'était tellement irréaliste. Moi, mes yeux ne voyaient que des souvenirs d'Evan quand je regardais son corps.

Je suis aussi triste que Michael, ça c'est sûr. Mais je suis aussi en colère. Si je pleure c'est contre le ciel qui a pris une âme beaucoup trop jeune. Cette injustice que je ressens au fond de moi. Je suis triste de ne plus jamais revoir Evan mais je suis surtout en colère qu'il soit parti aussi tôt. Et je pense que cette colère vient aussi du déni qui m'a englouti.

La maison est silencieuse. Quand je me suis réveillée, ni monsieur ou madame Afton étaient présents. Peut être partis pour organiser la cérémonie ou prendre l'air. Michael n'est même pas descendu pour prendre le petit déjeuner. Il sombre petit à petit. Enfin prête, je décide de toquer à sa chambre pour savoir comment il va.

« - Michael ? Je peux entrer ?

- Oui...

Ouvrant la porte, je le vois devant le miroir, vêtu d'un costume noir et fixant sa silhouette sans bouger.

- Tu es prêt ? Tes parents ne sont toujours pas rentrés mais il va falloir y aller sans eux si on ne veut pas être en retard. Ils doivent nous attendre là-bas justement, dis-je en me mettant à côté de mon ami.

- Amy ?

- Oui ?

- Comment tu as pu m'aimer ?

- Quoi ?

- Comment as-tu pu aimer un monstre comme moi ? J'ai tué mon petit frère. Je l'ai toujours harcelé et j'ai fini par le tuer à cause de mes conneries.

- ... Tu sais Michael, je ne t'ai jamais aimé. Du moins jamais cet adolescent mal dans sa peau qui devait rabaisser les autres pour se sentir supérieur. J'ai aimé ce garçon attentionné et sensible, celui qui m'a forcé à me confier sur mes problèmes pour m'aider, celui sociable et drôle quand on est tous ensemble, celui qui rassurait son frère quand il faisait des cauchemars, je continue à dire tout en ajustant son costume, celui qui faisait tout pour réussir malgré les obstacles, celui qui était là quand j'avais besoin d'aide, celui qui m'a d'ailleurs prêté sa chambre quand je n'avais plus rien et qui m'a offert un foyer et de l'amour. Mais je l'aime toujours ce garçon, tu sais ? Et il est toujours là. Je l'aiderai à mon tour à franchir cette épreuve.

- Oh Amy. Mais... Comment peux-tu être aussi gentille avec moi après ce que j'ai fait ?, me dit-il en retenant ses larmes.

- Parce que ce n'était qu'un accident Michael.»

Nos yeux remplis de tristesse, je le sers fort dans mes bras pendant que ses larmes finissent enfin par couler pour libérer la pression. Nous finissons par s'écrouler par terre, blottis l'un contre l'autre, enlacés pour se donner du courage à se relever et partir pour cet événement auquel personne ne veut assister.

Five Night At Freddy's : Amy SchmidtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant