Chapitre 7

66 4 6
                                    

Ce fut un insolent rayon de soleil qui me tira de mon sommeil. Je grommelai et me retournai, dans l'espoir de me rendormir. Sans succès, je soupirai. Le sommeil m'avait bel et bien fui.

Intriguée par l'absence de ronflements à mes côtés, je roulai sur le flanc pour voir où était passé Arden. Au cours de notre arrangement, le garou s'était révélé être un incurable lève-tard. Je haussai un sourcil devant l'emplacement entièrement dégagé, là où aurait dû se trouver le lit de camp de mon colocataire d'infortune.

Mes yeux se tournèrent vers l'espace cuisine-salon-salle à vivre. L'avantage de vivre dans un dix-huit mètres carrés était que je pouvais tout inspecter en un coup d'œil. Pas une seule trace de ma boule de poil ambulante favorite...

Pas un seul bruit non plus. Il était... parti ?

Je me maudis de ressentir cette découverte comme une trahison... Puis ma rancœur laissa place à l'incrédulité, alors que je réalisais tout ce que le départ du velu impliquait.

Je n'avais pas de nausée. Ni migraine. Ni aucun symptôme...

Une vague de joie m'envahit.

Est-ce que les effets du mélange s'étaient dissipés avec le temps ?

Je m'agitai dans ma couette pour attraper mon téléphone et en informer Al, lorsque ma main tomba sur une étoffe bien connue.

Le foulard d'Arden.

Posé sur mon oreiller.

La déception se mélangeait à la perplexité. Le problème n'était peut-être pas réglé, mais il semblerait que mon très cher garou ait fait une découverte majeure... Je déverrouillai mon téléphone et me hâtai de lui en faire part.

De : Célène, 9:41 Hey, le poilu. Je crois que tu as oublié ton foulard sur mon oreiller...

La réponse ne tarda pas.

De : MonsieurCaniche, 9:42 Content de voir que mon idée a fonctionné et que tu n'es pas morte.

De : MonsieurCaniche, 9:42 Je suis à la superette, pour acheter un ptit dej *décent*. Tu veux quelque chose ?

J'avais une réponse grossière au bout des doigts mais décidai qu'il était encore trop tôt pour lancer les hostilités.

De : Célène, 9:44 Non, rien, merci.

De : MonsieurCaniche, 9:44 Comme tu veux. À tout de suite !

Je reposai le téléphone à côté de moi et laissai ma tête retomber dans mon oreiller. Depuis quand est-ce que nos échanges étaient devenus aussi... confortables ?

~

– Tu as l'air bien en forme...

Je grimaçai sur ma bouchée de céréales. Bien-sûr, il avait fallu qu'Arden gâche ce petit déjeuner paisible avec une de ses questions à la con sur mon bien-être. Il en avait de plus en plus, ces temps-ci, ça commençait à devenir inquiétant...

Mais le plus inquiétant, c'était que ça me démangeait de l'interroger sur son bien-être en retour...

J'avalai ma bouchée avant d'agiter ma cuillère dans sa direction.

– Tu sais que tu deviens flippant, à te soucier de moi, là ?

– Excuse-moi d'essayer de faire la conversation. T'es aussi causante qu'un troll, le matin...

– Tu sais ce qu'il te dit, le troll ?!

Un large sourire éclaira son visage à ma réponse. Mon cœur loupa un battement et je détournai le regard.

Musique et élixirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant