"Bonjour, est-ce que je peux vous aider ? L'a-t-elle accueilli joyeusement. Oh ! Elle dit après l'avoir reconnu. Bonjour Monsieur... mmh.. Michael !
- Bonjour Olivia.
- Que puis-je faire pour vous ?
- Oh. Je me suis perdu, et je me suis dit que je pourrais passer. C'est le pire mensonge que l'on ai jamais entendu. Il s'en est rendu compte bien trop tard.
- Je doute que vous vous soyez perdu dans un endroit que vous connaissez tant. Elle lui a répondu si assurément.
- C'est vrai. Je voulais venir voir l'avancée des travaux.
- Dans un but purement professionnel, je suppose ?
- Évidemment. Vous supposez bien.
- Sans votre mallette ?
- Eh bien... Elle s'est délectée de le voir ramer.
- Un dimanche soir ?
- Je suis grillé.
- Sauf votre respect, vous êtes un très mauvais menteur.
- C'est ce qui fait de moi quelqu'un d'honnête.
- Par dépit.
- Effectivement. Veuillez m'excuser.
- Seulement si vous me dites réellement pourquoi vous êtes ici.
- Je voulais vous voir.
- C'est direct.
- Pardonnez ma franchise... par dépit, évidemment. Il rajoute un petit sourire en coin.
- Je vais être obligée de vous demander de sortir de ma boutique. Elle l'a laissé ruminer quelques secondes. Je quitte dans trente minutes. J'espère que je vous verrai à ma sortie.
- Je serai là." Il a dit avant de la laisser seule.
Il était parti faire un petit tour dans le centre ville en attendant l'heure. Il s'était dit qu'attendre impatiemment devant une boutique de lingerie l'aurait fait passer pour un pervers. Et il ne l'était pas, en tout cas, pas auprès des inconnus. Cinq minutes avant l'heure, il était revenu devant - tout de même un peu éloigné - il l'attendait.
Elle est sortie avec son petit sac à main sur son épaule. Elle se retenait de le chercher du regard. Pendant un court instant, elle a cru qu'il était parti. Elle a dit au revoir à ses collègues, puis elle l'a vu. Elle s'est sentie apaisée une fraction de seconde avant de se demander ce qu'elle s'apprêtait à faire. Et puis une boule s'est formée au creux de son ventre. "À quoi je joue ?" A-t-elle pensé.
Ils se sont rejoints. Il lui a demandé comment elle se sentait. Elle a dit qu'elle allait bien. Elle a demandé comment s'était passé sa journée. Il a répondu qu'il ne savait pas encore à quoi s'attendre.
Ils ont d'abord été boire un verre, puis en vrai gentleman qu'il était, il l'a invité au restaurant.
C'était leur premier rendez-vous. Elle a vu qu'elle aimait bien être en sa compagnie. Il a remarqué qu'elle égayait ses journées.
"Alors, cette journée ? Elle lui a demandé avant de se quitter.
- Excellente. Et j'espère que ça ne sera pas la dernière.
- On se reverra pour la fin des travaux. Je pourrais vous emmener dîner après. Ou je pourrais vous surprendre avant, selon votre consentement.
- Surprenez-moi.
- À bientôt Michael.
- Passez une bonne soirée.
- Et si on se tutoyait ?
- Bien. Je suis impatient de te revoir Olivia."
Et c'est comme ça, qu'une semaine plus tard, ils s'étaient vu pour la deuxième fois dans un cercle privé. Puis la semaine d'après pour la troisième fois. Et ainsi de suite jusqu'à ce jour, après le chantier fini.
C'était plusieurs mois après leur rencontre. Ils s'étaient vu plusieurs fois, ils avaient beaucoup échangé, d'abord par mail, puis par sms. Ils sont tombés. Ça avait pris du temps pour qu'ils se le disent ouvertement. Tous les deux inhabituellement timides. En sortant du restaurant, ils s'étaient rapprochés maladroitement. On pouvait voir dans leurs yeux que tout cet amour était réciproque. Le premier pas a été difficile, pour ne pas dire désastreux.
"Olivia...
- Michael... Ils se draguaient ouvertement depuis le début, mais faire face à leur sentiment les rendaient impuissant.
- Tu me fais perdre toute mon assurance.
- Ça sonnait mieux dans ma tête, quand j'ai imaginé ce moment.
- Tu y as pensé ?
- Pendant des jours et des semaines.
- Et comment c'était... dans ta tête.
- Ça ressemblait plus à ça." Elle a dit avant d'attraper sa tête de ses mains douces.
Il y a eu un petit instant d'hésitation. Elle avait perdu tout son courage. Elle l'a rapproché de son visage. Et on ne sait pas qui a fait le premier pas, peut-être qu'ils s'étaient liés ensemble comme des aimants face à face.
Ils se sont embrassés pour la première fois. C'était mi-figue mi-raisin entre mignon et ridicule. À cet instant, ils n'en avaient que faire. Ils en ont rigolé bien plus tard.
~ ~
Ils étaient à l'intersection après le château d'eau. Ils partageaient leur bonheur réciproque lorsqu'une voiture leur est rentrée dedans. L'homme d'une vingtaine d'années n'avait pas vu le stop. Alors qu'il répondait à un sms probablement important, il ne s'est pas arrêté. Il ne les a pas vu arriver.
On a d'abord entendu des pneus crisser. C'est ça qui a dû alerter le jeune conducteur. Il a essayé de freiner, lui aussi, mais c'était trop tard.
Olivia a crié, car en tant que passager, elle ne pouvait rien faire d'autre. Michael a essayé de limiter les dégâts. Sur le moment, ils ont vu le temps ralentir. En réalité, il ne s'est passé qu'une fraction de seconde. Et rien n'aurait pu les aider. Même à l'instant, il était déjà trop tard.
Le choc de l'accident a fait fuir les oiseaux alentour. La ferraille qui s'entrechoque leur a fait prendre conscience de la réalité de l'impact. Et les vitres qui se brisent ont été la dernière chose qu'ils ont entendus avant un lourd et long silence.
Doucement, une agitation s'est formée autour d'eux. Les secours ont été contactés. On voyait la fumée s'échapper du moteur de l'Opel. La voiture s'était retournée et des débris étaient éparpillés par-ci et là.
Les secouristes sont arrivés, ainsi que la police. Ils ont sécurisé les lieux, et ont commencé à faire un rapport des dégâts. On entendait brièvement les commentaires entre leurs bruits de pas, leur radio, les sirènes et les chocs délivrés par le défibrillateur.
"Jeune homme dans un état critique"
"Homme de 30 ans, conscient."
"On l'intube !"
"On réessaye !"
"Allez ! Accrochez-vous !"
"Monsieur, est-ce que vous savez où vous êtes ?
- Sauvez-le. On l'entendait à peine.
- Monsieur, on s'occupe de tout le monde. Est-ce que vous savez qui vous êtes ?
- Sauvez-le.
- Monsieur, est-ce que vous vous rappelez de votre prénom ?
- Michael...
- Très bien Michael. On va vous sortir de là.
- S'il vous plaît, sauvez-le..." A-t-il murmuré avant de perdre connaissance. Puis il a été emmené dans la deuxième ambulance.
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Une fraction de seconde
RomancePersonne ne sait qui de l'autre a joué de son charme pour se séduire. Ils savaient, depuis le tout début. Ils savaient qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Olivia était la première femme qu'il présentait à ses proches. Michael était le premier...