Le serpent menotté [FanFic Drarry - BDSM - -18ANS]

Chapitre 10

La nuit était tombée depuis longtemps. La lune brillait paresseusement dans le ciel, jointe rapidement par les étoiles. Quelques nuages se promenaient, couvrant la lumière de temps à autre. La ville était calme. Par la fenêtre ouverte, Harry pouvait sentir le vent frais se glisser sous le drap qui les couvrait.

D'une formule, il referma la fenêtre, et remonta leurs draps sur leurs corps nus. Draco bougea dans son sommeil, avant de soupirer, et de se rendormir. Harry caressa les cheveux blond tendrement.

La nuit qu'ils venaient de passer, et au delà de ça, ces quelques jours ensemble. Tout avait été tellement vite qu'il n'était même pas certain de savoir comment tout avait commencé. Enfin, il le savait bien sûr. Mais il ne comprenait pas à quel moment il avait décidé que Draco n'était plus ce méchant garçon de Poudlard, mais un être humain à part entière, qu'il souhaitait protéger. Pourtant, il savait qu'il ne pouvait pas s'imaginer sans lui pour le moment. Il ne dirait pas encore qu'il était amoureux, ou qu'il ne se voyait plus vivre sans lui.

Juste que pour le moment, il aimait sentir son souffle sur son corps, et sentir les battements de son cœur. Il se rendait doucement compte d'à quel point Draco avait pu souffrir, que ce soit durant leurs années d'études, ou depuis l'emprisonnement de ses parents.

Si les deux hommes avaient vaguement abordé le sujet, Harry avait encore de nombreuses questions. Pourquoi il en était arrivé là ? Pourquoi il avait ressenti ce besoin de le protéger ?

Draco n'était plus ce gamin énervé, plein de préjugés qu'il avait connu. Il ne savait pas à quel point il avait changé durant ces années. A quel point il avait été marqué par les événements de sa vie de ces dernières années. Il savait que ses parents étaient morts, et que cela l'avait le plus marqué. Mais la perte de sa fortune devait aussi avoir été une épreuve pour ce gamin de riche. C'était une vie qu'il avait toujours connu, et maintenant devoir dépendre du bon vouloir des autres se retrouver à travailler. 

Et comment il en était arrivé à cette vie ? Qui avait bien pu lui donner sa première dose de drogue ? Quelle quantité lui a-t-il fallu pour réussir à écarter les jambes la première fois ? Qui avait prit sa virginité ? Pourquoi s'était-il donné à des hommes en premier lieu ? Etait-il gay ou étais-ce tout simplement plus facile ?

Les questions lui tournaient dans la tête, et il ne pouvait y trouver de réponses. La seule personne qui aurait pu soulager son insomnie était actuellement en train de ronfler entre ses bras. Il regarda une nouvelle fois le profil de Draco. De sa main, il dégagea une mèche blonde qui lui tomber sur les yeux.

-Il va falloir que tu répondes à quelques unes de mes questions tu sais. Je ne veux pas être indiscret, mais je vais avoir besoin de réponses. Je veux te comprendre.

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Les jambes repliées sous lui, Draco regardait son thé brûlant, alors que Harry l'observait de l'autre côté du salon. Les canapés blancs étaient confortable, et l'atmosphère chaleureuse. Juste pour le plaisir, un feu sans chaleur avait été allumé dans la cheminée. Harry aimait voir les flammes se balancer, et entendre le craquement des branches.

-Tu n'es pas obligé de répondre à toutes mes questions tu sais.

-Mais tu veux des réponses, répliqua la voix douce de Draco.

Il ne savait pas si il devait faire son Malefoy, et envoyer son nouvel ami sur les roses, se protéger comme il l'avait toujours fait, ou si il devait lui faire confiance, totalement. Si il voulait que la relation continue entre eux, il ne pouvait pas seulement lui faire confiance qu'avec son corps, il devait aussi lui ouvrir son cœur, et il le savait.

-J'ai des questions pour toi aussi tu sais.

-Et je répondrais à tout. Mais je ne veux pas que tu t'en serves pour esquiver les miennes.

-Tu es gay ?

Harry l'observa un moment, avant de répondre dans un sourire.

-Bi, en fait. Ginny et Cho me plaisaient vraiment à Poudlard. Mais il se trouve que Dean Thomas aussi.

-Dean ?

Le brun ricana au souvenir.

-Oh, il ne s'est jamais rien passé entre nous. Mais oui, Dean aussi. Et toi ? Comment tu te définis ?

-Pansexuel je suppose. En fait, je n'ai jamais vraiment réfléchi à la question. Du temps de mon père et de Voldemort je n'avais pas d'autres choix que d'être hétéro. Je devais même épouser Astoria, avant que la honte sur ma famille la fasse fuir. Et puis, à Poudlard, j'ai découvert quelques nouveaux intérêt. J'ai vu des couples en tout genre se former autour de moi, et j'étais jaloux de ne pas pouvoir être aussi libre qu'eux. Et la drogue m'a permis de me libérer. Je pense que le premier homme avec qui j'ai été, c'était surtout pour me venger de mon père. Sauf que j'ai aimé ça. Et, je ne sais pas pourquoi, mais il y a plus d'hommes qui font appels à des prostitués que de femmes.

Draco serra les lèvres. Harry ne fit aucun commentaires. Il sentait que la blond avait parlé plus qu'il ne l'avait voulu, et il lui laissait le temps de décider si il voulait continuer à se confier ou non.

-Je ne me souviens même pas de mon premier. Je ne pouvais pas expérimenter à Poudlard, mon père l'aurait su. Même être avec une femme était impossible. Chez les moldus, c'est la femme qui doit être vierge. Chez les sang pur, l'homme doit l'être aussi. On  ne peut pas risquer de voir débarquer des bâtards à n'importe quel moment.

-Ce n'est plus vrai.

-De ?

-La femme vierge chez les moldus. A une certaine époque c'était obligatoire, pour éviter les bâtards. Mais maintenant ils peuvent déterminer la paternité, avec un simple test. Alors ce n'est plus vrai. Vas-y, continue.

-D'accord.

Le silence s'installa. Draco bu une gorgée de son thé, son regard se perdit dans les flammes qui dansaient devant ses yeux. Harry sentait qu'il était parti loin dans ses souvenirs, à la recherche de ce qu'il pouvait, ou non, dévoiler.

-La première fois que j'ai prit de la drogue, je suis sorti. Et un homme m'a trouvé. Il m'a amené dans une ruelle, et il m'a prit contre le mur. Je me souviens pas de son visage, ni même de ce qu'il s'est passé exactement. Je sais juste qu'il était là, et qu'il m'a prit, et que j'ai joui. Pour la première fois depuis longtemps. Et j'ai recommencé. Je ne sais pas pourquoi, mais je me souviens aussi de la violence, de la haine dans ses gestes, et dans son regard. Peut-être un sorcier je ne sais pas. Mais la libération, la liberté, la douleur qui s'évanouissait enfin. C'était trop bon pour que je puisse y renoncer. Alors j'ai recommencé.

Une larme roula sur sa joue, qu'il essuya distraitement. Il n'avait même pas remarqué que le brun s'était approché de lui, le regard meurtri parce qu'il venait d'entendre.

-Tu n'es pas obligé de continuer tu sais.

-Si, je veux tout te raconter.

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