Chaque sourire est un adieu

Partie 3: Ewan Louis Turner

Je suis tombé amoureux.

Mais pourquoi pour certain je n'ai pas le droit d'aimer ? Pourquoi je n'ai pas le droit d'aimer cet homme ? Pourquoi les gens font-ils une guerre à l'amour ?

Je regarde le visage endormi de mon amant, il est encore tôt mais je dois aller travailler. Je suis dans mon peignoir prêt à m'habiller mais je reste un instant à détailler son visage. Ses beaux yeux clos avec un petit grain de beauté sous l'œil gauche. Lorsque ses yeux sont ouverts, il possède un regard qui s'illumine pour les plus petites choses. Quand je lui apporte des fleurs, un livre ou encore un nouveau disque. Son visage fin avec des traits de la même finesse que ceux d'un ange. Ses magnifiques cheveux roux, bouclés, retombant sur son front. Son sourire qui s'éveille pour tout, mais qui est le plus beau après nos baisers.

C'est avec moi que cet homme exceptionnel à décidé d'être. C'est moi qui suis avec Maynard depuis bientôt 12 ans. Je passe ma main dans sa nuque rasée pour le réveiller doucement car il ne se réveille pas au bruit. Il a peur de chaque bruit qui peut le surprendre et le faire sursauter. Alors je le réveille délicatement. Il fronce les sourcils et me regarde de ses beaux yeux bleus. Il sourit doucement. Je souris aussi et me lève pour aller choisir mes vêtements et le laisser se réveiller, lui qui a besoin de temps.

Je vais face à l'armoire et prends mes vêtements de monsieur tout le monde. Un pantalon noir, un t-shirt blanc. Je soupire légèrement tandis que je m'habille. Ça ne sert pas vraiment à quelque chose que je prenne du temps à m'habiller alors que je vais devoir porter mon uniforme de chirurgien. Je prends mes lunettes rondes que je mets dans la poche, juste sur l'avant de mon haut et vais vers la salle de bain. J'attache mes cheveux décoloré, blond avec un début de racine noire car May n'a pas eu le temps de m'en faire une nouvelle. Je les attache en une petite queue de cheval s'arrêtant juste au-dessus de ma nuque. Je me maquille légèrement, juste un peu de fond de teint pour avoir une peau lisse et moins blanche que la mienne et par la même occasion faire ressortir mes yeux gris bridés. Je mets mes lunettes et me regarde dans la glace. J'ai encore l'apparence d'un adolescent alors que j'ai 28 ans. Maynard, quant à lui à l'air d'un homme mûr, mature. On peut facilement deviner qu'il a 30 ans de par son assurance et son doux visage.

Je tourne la tête vers le lit, il n'y est plus. Je souris pour moi-même, il est en bas. Nous vivons dans un petit appartement sympathique en duplex au-dessus du bar, avec deux chambres et deux petites salles de bain à l'étage, puis en bas une pièce à vivre avec la cuisine. Je mets ma bague de fiançailles qui était posée sur ma table de nuit et vais rejoindre Maynard. Une jolie bague en argent avec un liseré bleu pour avoir constamment son regard sur moi. Il est en pyjama en train de faire couler du café, il a posé sur la table deux verres de jus d'orange avec des tartines de confiture.

Je vais vers lui et l'embrasse doucement en souriant, il me sourit aussi et prend ma main. Que demander de plus dans une vie quand nous pouvons juste avoir des moments de joie et de partage comme ceux-là? Nous nous asseyons à table avec nos tasses de café. Maynard sourit comme à son habitude et me demande:

« Aujourd'hui c'est une longue journée pour toi?

- Oui, je rentrerais tard... Mais je ne travaille que jusqu'à 15 heures demain.

- Dans ce cas je laisserais le bar ouvert plus longtemps ce soir et demain nous sortirons. Cela fait longtemps que nous ne sommes pas sortis ensemble à cause du travail.

- Oui c'est vrai, profitons en dans ce cas, je souris doucement en le regardant boire son café.»

Maynard est vraiment tolérant vis à vis des horaires compliquées et aléatoires de mon travail. Il s'est toujours montré compréhensif et trouve toujours des moyens pour que nous soyons ensemble. Chaque petit moment de la vie devient un souvenir, nous nous arrangeons pour tout garder dans notre mémoire, chaque instant à deux, car il n'y que lorsque je suis avec lui que j'arrive réellement à vivre.