Chaque sourire est un adieu

Chapitre 23.1

Partie 1: Benedict

2 heures.

2 heures que j'attends dans le parc, à cet endroit où je l'ai amené la première fois.

Cela fait maintenant 2 heures que je l'attends, 2 heures que je suis là, sur ce banc, à essayer de l'appeler sans réponse.

A attendre là, sur ce banc froid, une bague dans la poche intérieure de ma veste.

Ce n'est pas comme ça que je m'imaginais demander sa main. Je me lève et part vers la rue adjacente, dans l'espoir de la trouver.

« Au final ce n'était peut-être pas encore le bon moment.»

Je compose encore une fois son numéro, ça sonne mais personne ne répond. Encore une fois. La boule qui était déjà bien présente dans mon ventre s'intensifie d'autant plus.

Quelque chose est arrivé. J'en suis sûr. Elle prévient toujours quand elle arrive en retard. Toujours. Elle n'a jamais été en retard à quoi que ce soit, ou quand c'était le cas elle m'envoyait un message pour me prévenir ou me répondait. Là, c'est le vide. Rien.

« Putain!»

Je serre mon téléphone si fort dans ma main qu'à n'importe quel moment j'aurais pu le briser. La colère me consume au plus haut point. Je suis certain que quelqu'un lui a fait du mal. Elle serait déjà là sinon. La personne qui à oser poser juste un doigt sur elle peut se considérer déjà morte. Il décroche:

« Ewan. Aide-moi. Tout de suite.

- Que se passe-t-il ?

- Je.... C'est Anh?

- Elle va bien?

- Elle a disparu.

- Pardon?

- Je t'en supplie, aide-moi à la retrouver.

- J'arrive de suite! MAYNARD, ON DOIT PARTIR.

- Dépêche toi, ça fait des heures que je l'attends, elle n'est pas venue à notre point de rendez-vous. Je la cherche partout, elle ne répond pas. Je n'arrive à rien! Je...

- On va la retrouver, appelle la police

- Je fais ça de suite.

- Où es-tu?

- Au parc derrière l'hôpital.

- Ok, on part!

- Faites vite.»

Il raccroche. Je continue de courir dans les rues, à la chercher partout. Que ce soit les grandes rues ou les ruelles. Il n'y a pas d' endroit où je ne regarde pas. Je la cherche partout. Mais elle n'est nulle part.

Je lui envoie un dernier message, j'espère qu'elle le verra et qu'elle pourra me répondre. Mon dieu, sauvez là.

J'ai un mauvais pressentiment qui me torture les entrailles. Grand Dieu, que se passe-t-il?

Je compose rapidement le 911. Pourquoi mettent-ils toujours autant de temps à décrocher? Surtout dans des moments comme ça, ou je sais que ma douce Anh est en danger. Que quelque chose se passe. Quelque chose de mauvais.

Et personne ne décroche.

Putain. Je vais péter un câble.

La peur et la colère me consume. La peur parce qu'elle a disparu, je ne sais pas où elle est, si elle va bien, ce qui lui est arrivé et parce que je sais que les hommes sont dangereux. Elle s'est déjà faite accoster par des hommes alors que j'étais là, alors qui sait ce qui peut lui arriver si elle est seule. La colère parce que je suis impuissant. Je ne peux rien faire sans savoir où elle est. Je ne peux même pas savoir ce qui la retient. Peut-être que c'est quelque chose de banal, un retard de bus, elle a aidé un enfant perdu. N'importe. Sa route était plus rapide que la mienne, déjà j'étais en voiture et le parc est à 5 minutes de mon travail. Putain, je n'aurais pas dû la laisser venir seule, comme elle le voulait. J'aurais dû insister et venir la chercher. Je suis trop con. C'est de ma faute.