Lorsque Lena m'avait appelé hier soir, mon sang s'était glacé. J'avais vraiment cru qu'il lui était arrivé quelque chose de grave.
La personne qui avait fait ce sale coup allait le payer. C'est sûr que c'était un sbire de son père et cela me mettait énormément en rogne. Moi qui pensais qu'il ne pouvait pas oeuvrer ici en Amérique, il faut bien croire que je m'étais trompé.
J'avais laissé à Henrique le soin de me trouver des gardes du corps qui seront là vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Certes je voulais être avec elle tous les jours mais le fait que son père ait pu monter ce petit coup ici ne me rassurait guère et il fallait que je presse la vente de la machine à l'État. Ce genre de choses pouvait aller jusqu'à des mois, car il fallait performer le dispositif à son niveau maximal.Je dormais dans ma chambre, jusqu'à ce que j'entende des bruits. Je croyais que c'était la télévision ou quelque chose d'autre mais le bruit se fit encore plus fort. Je sursautai, regardai l'heure dans mon réveil posé sur la table de chevet. Il était trois heures dix-huit. Encore un autre bruit. J'étais en boxer, je n'ai pas eu le temps d'enfiler un pantalon que je fonçais vers la chambre de Léna.
Elle était à genoux, sur le lit, entrain de crier mais ses yeux étaient fermés. Elle faisait un cauchemar. Je ne savais pas quoi faire tellement j'étais tétanisé. Elle avait l'air d'agoniser, se tordant à chaque instant. Je pris mon courage et lui touchais l'épaule :- Lena? Lena? Ce n'est qu'un cauchemar ma chérie, réveille-toi.
Je murmurais, ne sachant quoi dire. C'était la première fois que je voie quelqu'un face à un cauchemar, entrain de crier.
Je la pris dans mes bras et je décidais de lui chuchoter des mots d'apaisement dans ses oreilles.- Ne pleure plus Lena, je suis là. Réveille-toi, ce n'est qu'un cauchemar. Tu es avec moi, rien ne peut t'arriver maintenant, tu es en sécurité.
Ses sanglots commençaient à baisser, son corps était secoué de spasmes.
Quelques secondes après, elle se tut, et ouvrit les yeux.- Matteo?
Sa voix me déchira le cœur, elle était tellement apeurée. Sa voix tremblait et je ne supportais pas la voir ainsi.
- Oui je suis là, ma chérie, tu n'es plus dans ton cauchemar, tu es avec moi.
Ses yeux s'emplirent de larmes à nouveau et elle pleura silencieusement. Je ne savais pas quoi faire, alors je me mis à la bercer, lui disant des mots doux à chaque fois qu'elle élevait un peu la voix.
Lorsqu'elle se calma, je ne la desserai pas. Elle remua un peu puis dit:
- Matteo? Je vais bien maintenant, tu peux me lâcher.
Je le fis à contrecoeur, la laissant retourner entre ses draps. Elle me regardait, et c'est quand je me suis rappelé que je n'étais qu'en boxer. Merde!
Je me levais, puis lui dit:- Je reviens dans quelques secondes.
- Ce n'est pas la peine, Matteo. Je veux juste me rendormir.
- Lena. Tu criais à peine à tue-tête et je n'ai pas envie de te laisser dormir ainsi.
- Sérieusement Matteo, j'ai vraiment sommeil.
- Mais comment tu peux te rendormir après tout ça ? m'écriais-je.
- Parce que ce n'est pas la première fois, répliqua-t-elle à son tour.
Je la regardais, les sourcils froncés.
- Ce n'est pas la première fois que tu réagissent ainsi lorsque tu fais un cauchemar ?
- Matteo... On en reparlera plus tard.
Elle semblait lésée.
- J'ai juste envie de me reposer, s'il te plaît, ajoute-t-elle.
- Mais je ne t'ai jamais entendu crier dans la nuit.
- Souvent je dors bien sans crier mais lorsque un évènement inattendu et traumatisant arrive, je ne dors pas bien.
- C'est cet incident qui t'a fait crié durant ton sommeil ?
- En quelques sortes. Tu peux aller dormir maintenant. Ça ira pour moi.
- Mais Lena...
- Sincèrement Matteo, je n'ai pas envie de parler de ça. Je veux juste dormir, je t'en prie.
Elle ne voulait vraiment pas en parler. Je n'allais pas la forcer, mais il faudrait qu'on en reparle bientôt. Au pire contacter un psychologue, car je crois qu'elle est vraiment traumatisée.
- D'accord, je te laisse dormir. Mais si tu as besoin de quelques choses, n'hésite pas et viens me le demander.
- Merci Matteo.
Je sortis et regagnai ma chambre. Ça me faisait mal de la laisser seule, face à tout ses cauchemars. Pourquoi ne me laissait-elle pas l'aider? Je sais qu'elle ne veut pas trop en parler mais il le faudra un jour ou l'autre.
Mais quand j'y pense : pourquoi je m'y investissais trop ? Elle voulait rester seule. J'avais déjà mes problèmes à régler, entre mon entreprise, ces sales trafiquants de drogue, mon père qui voulait porter plainte contre l'état italienne à l'organisation des nations unies (pourtant il ne le fait pas parce qu'il s'était soucié de moi un instant mais juste pour la renommée) ma mère qui voulait me voir tous les jours depuis que je suis rentrée de Sicile (on ne s'est vu que deux fois, et elle veut en plus rencontrer Lena), et à ça s'ajoutait Lena.
Je ne comprenais pas mon engouement pour elle. Elle est une personne attachante je le concède, intelligente, sociable malgré le fait qu'elle était restée presque enfermée chez son père, et aussi très très belle. La voir pleurer sur son lit n'enlevait en rien son charme. La robe de nuit qu'elle portait était d'un bleu de nuit, ses cheveux noirs en batailles et ses magnifiques yeux, certes rouges vu ses pleurs mais cela ne les rendait pas moins jolis. Elle était comme une effigie de mode, ou de Victoria's Secret pour préciser.Que vouliez-vous ? Je suis un homme, et je ne pouvais pas passer à côté de la beauté d'une femme.
Mais ce n'était pas sa beauté seulement qui m'attirait, elle avait quelque chose en elle, sa vulnérabilité, ou son courage peut-être qui me faisait, me faisait... Me faisait quoi déjà ? Il y avait des mots que je voulais poser mais cela m'effrayait. On ne se connaissait que depuis un mois mais ces mots ne faisaient que crier dans mon cœur. Ils voulaient sortir, pour se poser dans mes phrases, dans les discours que je dirai face au monde entier.
Je l'aimais ?
Oui, c'était ces mots, qui m'effrayaient. Bon sang !Il était huit heures du matin, lorsque je me décidai de me lever et de m'apprêter pour me rendre au boulot. Henrique devrait sûrement avoir trouvé des gardes de confiance pour Lena. Je ne me souciais qu'un peu maintenant, un peu hein ?
Le fait que j'eusse été confronté à mes sentiments cette nuit me faisait encore plus peur. Moi qui pensais que je ne pouvais plus avoir peur après tout ce que j'ai vécu, c'était ce sentiment qui venait briser toute forme de courage en moi. J'aimais Lena. C'était désormais clair dans ma tête.Lorsque je sortis de la chambre, je vis Lena assise en tailleur sur la salle à manger, avec un déjeuner copieux, entrain de discuter avec Henrique. Dans la salle de séjour, deux hommes étaient assis, entrain de prendre un café.
Henrique me remarqua, car il dit:
- Salut Matt.
Lena leva la tête, rougis légèrement et m'adressa un sourire timide. Qu'elle était belle!
- Salut tout le monde, dis-je. Merci Henrique de t'être dépêché pour trouver des gardes du corps rapidement.
- Eh bien je ne pouvais pas laisser Lena ainsi, et je sais que tu peux pas rester tous les jours ici pour veiller sur elle.
À suivre
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Plus heureux que jamais
RomanceDeux âmes, deux histoires différentes. Lui tout lui réussit, elle tout n'est que souffrance. Ce n'est pas dans les quartiers dangereux de la Sicile que Lena pourra trouver le bonheur qu'elle ne cesse de lire dans ses romans. Entre meurtres, vol, dro...