Chapitre 13 |Lena

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«Tu pensais m'échapper ? Hein petite fille!».

«Pappà je suis désolée, ne me tue pas, je t'en prie !»

«Tu n'avais qu'à ne pas aller avec ce garçon, adieu Lena»

«Non!»

Je me réveillai en sursaut. Ce rêve était horrible. Mon père voulait me tuer. Je savais qu'il en était capable. Il était vraiment cruel. Je me sentais très mal. J'avais mal à la tête. Mes yeux s'ouvrirent. J'étais dans une chambre, mais pas la mienne. Celle-ci était plus vaste que celle qui est dans l'appartement de Matteo. Et elle était joliment décorée. J'aurais pu admirer la beauté de ce lieu et de ces meubles si ce fichu maux de tête me lâchait.
Si ce n'était pas ma chambre... Où étais-je ? Où était Matteo? Que s'était-il passé ? On causait et après je ne me souviens plus de rien. Je me sentais vraiment étourdie, je n'arrivais pas à rassembler mes idées. Je voulais toucher ma tête mais mon bras droit était menottée. Je pâlis sur le champ. Pappà! Il était là, ici aux États-Unis !! Seigneur, comment a-t-il fait pour passer les gardes à la maison ? Je tremblais à présent de la tête au pied. Je pensais être sortie de ce piège, mais voilà que ce piège se refermait encore sur moi.

- La belle au bois dormant est enfin réveillée !

Je tournai la tête pour voir qui était avec moi dans la pièce et qu'elle ne fut pas mon étonnement de voir Caroline, assise en tailleur dans le petit salon de cette chambre.

- Caroline ?

- Je ne savais pas que tu dormais autant ! Après tout ce temps tu ne t'ai toujours pas remis du décalage horaire ? Moi qui pensais que tu dormais parfaitement bien dans les bras de Matteo.

Je n'arrivais pas à y croire. M'avait-elle kidnappée? Et où se trouvait Matteo Dio mio?

- Relâche-moi Caroline ! tempestais-je.

- Oh mais tu n'es pas bien ici? dit-elle l'air innocent. Je me suis creusé les méninges afin de t'offrir cette chambre dans ce magnifique palace et c'est comme ça que tu me remercies?

- Arrête tes faux semblants, je ne crois pas à un mot de tout ce que tu dis. Dis-moi où je me trouve !

Elle fronça ses sourcils parfaits.

- Eh bien, on ne t'a pas appris à ne pas juger un livre par sa couverture ? dit-elle en renfrognant son visage. Je te prenais pour une sainte, douce Lena.

Je ne voulais pas la mettre en colère. Si c'était elle qui m'avait kidnappé, je devais rester calme. Pour mon bien. Mais pourquoi le ferait-elle? J'avais trop peur, la boule au ventre. Je ne savais pas quoi penser de cette situation. Je pensais vraiment que je me débarrasserai de tout ça après avoir quitté la Sicile. Ce n'était pas gagné. Je décidai de tâter un peu le terrain.

- Pourquoi m'as-tu enlevé, Caroline ?

- Tu te poses encore la question pourquoi ? Après la façon dont tu m'as humiliée ?

- Mais tu ne peux pas m'enlever pour cette raison !

- Il n'y a pas que ça, petite villageoise ! Il y a pleins de choses qui rentrent en compte et malheureusement, je ne suis pas qualifiée pour te les expliquer.

- Caroline je t'en prie relâche-moi.

Les larmes coulaient sur mes joues. Je me sentais faible, je n'aimais pas ça. Mais où se trouvait Matteo?

- Où est Matteo?

Elle haussa un sourcil.

- Et tu penses que je vais te le dire?

Elle ricana.

- S'il te plaît, Caroline. Libère-moi. Tu ne sais pas d'où je viens, j'ai déjà vécu ce genre de choses. Ce n'est pas drôle.

- Pas drôle ? dit-elle en reniflant. Tu penses que lorsque tu as volé mon Matteo c'était drôle ? Ou pendant ce dîner est-ce que tu as vu quelque chose de drôle ? Tu es tellement pathétique.

Je ne savais plus quoi faire. Je pleurais maintenant en silence.

- Bon je te laisse te reposer, je vais voir si on n'a pas trop abîmé ton copain, mon ex.

Oh non, Matteo! Qu'est-ce qu'on lui faisait ? Depuis qu'on s'est connu, je ne lui ai attiré que des problèmes. J'essaie pourtant de vivre normalement, de laisser mon passé derrière moi mais celui-ci ne fait que pointer le bout de son nez. Pourquoi mon Dieu ? Pourquoi seulement moi? N'ai-je pas droit au bonheur ? De vivre aussi une vie sans problème ?

J'étais plongée dans mes pensées en me lamentant intérieurement lorsqu'une vieille femme, d'une soixantaine d'années environ, entra avec un plateau où était disposé des mets très délicieux. Je n'avais pas du tout faim. Elle s'approcha de moi:

- Ciao signorina. Ti ho portato la colazione.

Une italienne. Peut-être si je lui demande de l'aide, elle m'aidera. Elle venait de me proposer de prendre le petit-déjeuner déjeuner, mais je n'avais pas faim.

- Nonna, per favore. dove sono? perché sono incatenato?

Elle trembla et baissa la tête. Je lui avais juste demandé où est-ce que je me trouvais !

- Je ne peux pas vous le dire, dit-elle en anglais avec son fort accent italien. C'est sur ordre de la signorina Caroline.

- Je veux juste savoir où je suis et si il est quelle heure. Aidez-moi à sortir d'ici, s'il vous plaît Nonna !

Elle bafouilla:

- Je... Je ne... Je ne peux pas vous aider mia piccola. Désolée.

Elle sortit vite de la chambre. Je m'allongeai à nouveau sur le lit. Il n'y avait pas que ça. Caroline ne pouvait pas me kidnapper à cause de Matteo. Je refusais de le croire. Il fallait que je sorte.
Je regardais autour de moi pour voir un truc susceptible de me détacher de ces menottes. C'est quand je vis le petit couteau de table posé sur le plateau de plat que la Nonna avait apporté. Bingo! Pablo m'avait appris comment ouvrir des serrures avec des objets plats. J'étais sûre que je pouvais le faire aussi pour ces menottes. Je pris le couteau avec ma main libre, m'assis sur le lit et je l'introduisis dans la serrure des menottes. Cela me prit une bonne dizaine de minutes, mais je réussis tout de même à m'en débarrasser. Ma main me faisait très mal. Je me levai, m'étirai, puis je pris les pantoufles qui étaient posés près du lit. J'avais les mêmes vêtements que la veille, certes inconfortables, mais assez pratique. Je m'en allai pour ouvrir la porte lorsque je vis par les battants deux gardes qui se tenaient en garde-à-vous devant la porte. Merde ! Je réfléchissais très vite, afin de trouver une solution. Que faire pour les enlever de là ?
Je n'avais pas d'idées. Non. J'en avais une, mais elle était trop risquée. Je ne savais pas où je me trouvais, peut-être il y avait d'autres gardes. Mais je n'avais pas le choix. C'était ça ou rien. Je ne pouvais pas être enfermée à nouveau. Je pris une grande bouffée d'air dans mes poumons. Je pris la couverture qui était sur le lit, la noua au lit à baldaquin, puis je le laissai tomber par la fenêtre pour faire croire que j'avais sauté. Pitoyable, mais pas de choix. Je pris ensuite le vase qui se trouvait à la table de chevet, et le  lançai au mur. Il s'écrasa en un bruit sec et assourdissant. Je me cachai derrière la porte. Les gardes entrèrent, et comme prévu, ils se dirigèrent tout droit vers la fenêtre. Je sortis, fermai la porte, puis la verouillai. Je ne regardai même pas la réaction des gardes que je courais, très vite. J'étais dans une espèce de couloir, et je vis un ascenseur. Avant je ne savais pas comment les utiliser mais Matteo me l'avait montré. J'appuyai sur le bouton d'appel. L'ascenseur s'ouvrit, et j'entrai à l'intérieur.

Je pus à nouveau respirer, mon cœur cognant fort contre ma poitrine. Je n'arrivais pas à croire que mon plan ait pu marcher. Je souriais, tellement fière de moi, malgré la peur qui me rongeait. Je devais me rendre à la police, sur le champ!

- Lena?

Je me crispai. C'était quoi cette blague ? Je me tournai, et j'eclatais en sanglots tellement j'étais soulagée de voir mon ami, Henrique. Je le pris dans mes bras.

- Oh Henrique, Dieu soit loué tu es là.

À suivre !!!

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