Chapitre 9 |Lena

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Les jours qui suivirent furent, comment dire? Idyllique !
Même dans mon imagination je n'ai jamais pensé que New York puisse être aussi vaste. Il y avait des gens partout, pas comme dans ma ville natale. Des commerces par-ci par-là, des fast-foods, central Park, tout était magnifique.
Je ne voyais plus souvent Matteo. Il était coincé avec son travail. Il était avec moi pendant les trois premiers jours puis il fallait qu'il s'occupe de ses affaires et qu'il les sécurise.
Donc j'ai passé ces derniers jours avec Henrique, il m'a fait visité la ville, fait découvrir les fast-foods et on conversait en italien. A part son travail, il était libre car sa femme n'était pas là et se concentrait sur moi.  Cela me faisait du bien car je n'ai jamais eu des amis de ma génération.

Un jour, pendant qu'on consommait une glace, je lui ai demandé :
- Henrique, on passe beaucoup de temps ensemble ces derniers temps et je ne t'entends jamais parler de ta femme. Est-ce qu'il y a un problème ?

Il me regarda, l'air sombre.

- Parfois je me demande ce qui m'avait poussé à l'épouser.

- Arrête de dire ça, tout problème finit par s'arranger, lui dis-je.

- Tu es sûre ? répliqua-t-il. Elle est une très bonne personne, je le sais. Mais je pense que je la fais souffrir. Elle me fuit comme la peste.

Comment ça, la faire souffrir ? Je voulus détendre l'atmosphère alors je dis d'un ton taquin:

- On ne peut ne pas t'aimer, Henrique , tu es un amour!

Il sourit énigmatiquement à son tour.

- C'est parce-que tu ne me connais pas assez.

Je soulevait un sourcil.

- Pourtant ce que je connais me suffit amplement pour me prouver que tu es une bonne personne.

- Si tu le dis...

Il reçut un appel.

- allô... Oui... Pas maintenant... Sérieusement ?... Bon elle rentrera en taxi... Ok... J'arrive tout de suite.

Il raccrocha.

- Je suis désolé, Lena, mais Matteo m'attends pour une affaire très importante concernant le dispositif. Vu que je suis son manager, je dois organiser au plus vite un rendez-vous avec le ministère de la défense.

- Oh je vois.

- Tu pourras rentrer en taxi, n'est-ce pas ?

- Bien-sûr, m'empressai-je de dire, ces quelques jours avec toi m'ont permis de mieux découvrir la ville. Impossible que je me perde.

Il avait l'air inquiet.

- Je préfère appeler Jack pour te raccompagner.

Jack c'était le chauffeur de Matteo.

- Ce n'est pas la peine de le déranger, je pourrai me débrouiller.

- Je sais que tu pourras te débrouiller, Lena. Mais tu viens de t'enfuir de chez ton père. Les médias savent que tu es avec Matteo, cela veut dire que ton père aussi. Donc je ne veux pas risquer quelques choses que je regretterai plus tard.

Ça faisait longtemps qu'on avait parlé de mon père, il m'était même arrivée à l'oublier pendant la journée. Seuls mes cauchemars me le rappelaient.
Le fait qu'Henrique me rappellasse tout ce que je voulais oublier me fit frissonner.
Mais je ne laisserai pas mon père entraver ma nouvelle vie ici en Amérique. Je devais me montrer forte.

- Henrique, fais-moi confiance, le rassurai-je. Et en plus je sais parler l'anglais. Papà ne pensera pas non plus intenter un kidnapping en plein centre-ville.

Plus heureux que jamais Où les histoires vivent. Découvrez maintenant