L’orientation affective et sexuelle désigne l’attirance, le désir (sexuel ou affectif) que l’on ressent pour des personnes du même sexe (on parle alors d’homosexualité) ou du sexe opposé (hétérosexualité), voire pour les 2 sexes (bisexualité ou pansexualité). Pour certains, cette préférence est une évidence et s’affirme très tôt. Pour d’autres elle est plus fluctuante et peut mettre du temps à se déterminer.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas un choix que l’on fait, ou quelque chose que l’on contrôle. Ce n’est pas non plus un caprice ou une fantaisie. Cette orientation se construit petit à petit, au fil des rencontres, sans que nous en ayons conscience, et finit toujours par s’affirmer. Pour autant, elle n’est pas figée et peut aussi évoluer au fil de la vie : on n’est pas enfermé toute sa vie dans une case « hétéro » ou « homo ». Il arrive parfois que des personnes changent d’orientation à 30, 40 ou 50 ans. De la même manière, le fait d’avoir une expérience homosexuelle ne veut pas forcément dire que l’on est gay, lesbienne ou bi. Cela peut, dans certains cas, aider à mieux se connaitre, voire à définir ses préférences.
L’orientation sexuelle n’a rien à voir avec l’identité de genre, qui désigne la manière dont on se définit soit féminin soit masculin, soit les 2, soit aucun des 2. Pour certaines personnes, l’identité de genre correspond au sexe qui leur a été assigné à la naissance (on parle alors de cisgenres), pour d’autres, elle est différente (on parle alors de transgenres).
Tu te sens différent-e, et alors ?
Les modèles du couple véhiculés par la société (films, publicités, réseaux sociaux, etc.) sont majoritairement ceux du couple hétérosexuel. Quand on se sent attiré par des personnes du même sexe ou des 2 sexes, on peut alors se sentir en décalage avec cette représentation du couple et se demander si on est normal-e. La normalité, c’est avant tout une norme, et si pour une majorité de personnes cette norme c’est l’hétérosexualité, cela ne veut pas dire qu’on est « anormal-e », lorsqu’on a une orientation sexuelle différente. Il n’y a donc aucune raison de se sentir anormal lorsqu’on est différent !
Tu n’es pas obligé d’afficher ouvertement tes préférences : la sexualité, cela reste du domaine de l’intime. Tu peux donc choisir de ne pas en parler, ou d’en parler à tes proches lorsque tu te sentiras prêt-e. Essaie de commencer par une personne qui pourra t’écouter sans te juger (ami, frère/sœur, professionnel d’une Maison des ados ou d’un centre de planification familiale (CPEF), etc.). Si tu préfères rester dans l’anonymat, tu peux appeler une ligne d’écoute telle que la Ligne Azur (spécialisée sur les questions d’orientation sexuelle) au 0 810 20 30 40, 7 j/7 de 8 h à 23 h.
Oser vivre sa différence n’est pas toujours facile, et il faut parfois du temps pour s’accepter tel que l’on est.
Que faire si tu es victime de discrimination ?
Nous sommes tous différents et cette diversité se retrouve dans la sexualité et les relations amoureuses. Cette différence peut faire peur à certaines personnes et susciter un sentiment de rejet ou de la violence (homophobie, biphobie, etc.).
Tu as des droits et notamment celui d’être protégé-e face à de tels actes. Si tu es confronté-e à des discriminations, n’hésite pas à en parler à un adulte de ton établissement scolaire (CPE, assistant d’éducation, infirmière scolaire, etc.). Tu peux également contacter l’une des structures au plus près de chez toi (Centre de Planification Familiale, Maison des adolescents, etc.). Enfin, plusieurs lignes d’écoute sont à ta disposition, par exemple la Ligne Azur au 0 810 20 30 40, 7 j/7 de 8 h à 23 h.
Si des propos insultants ou discriminants sont publiés à ton sujet sur les réseaux sociaux, tu dois les signaler à la plateforme (en prenant le temps au préalable de faire une capture d’écran de tous les messages pour preuve) :sur Facebook
sur Instagram
sur TikTok
sur Snapchat
sur Twitter
sur YoutubeConnais-tu ces 11 exemples d’orientations sexuelles ?
On parle beaucoup dans les médias et sur les réseaux de nouveaux termes utilisés pour décrire des orientations sexuelles particulières. Voici un petit aperçu de l’éventail des possibles !
• Aromantique : Personne qui ne ressent pas ou peu d’attirance sentimentale pour autrui. Ses besoins peuvent être satisfaits de façon platonique (sans relations sexuelles et sans tomber amoureux).
• Asexuel : Personne qui ne ressent pas d’attirance sexuelle pour autrui. L’attirance ressentie peut être intellectuelle ou esthétique mais pas sexuellement (parfois de la tendresse).
• Graysexuel : Personne qui se situe entre l’asexualité et la sexualité. Elle peut aussi se dire en même temps gay, hétéro ou toute autre identité sexuelle. Elle n’éprouve pas d’attirance sexuelle hormis dans de rares circonstances
• Lithromantique : Personne qui vit une expérience d’un amour romantique mais ne souhaite pas que ses sentiments soient réciproques.
• Pansexuel : Personne qui se sent sexuellement attiré par n’importe quel genre de personnes (homme, femme, trans…). Se différencie des bisexuels par le fait qu’elle n’accorde pas d’importance au sexe biologique et au genre de son partenaire.
• Panromantique : Personne qui est attirée sentimentalement mais pas sexuellement par tout type de personnes, indépendamment de leur sexe ou de leur genre.
• Polyamoureux : Personne capable d’entretenir deux relations amoureuses ou sexuelles suivies (ou plus), d’intensité quasi similaire (soit de vraies histoires d’amour parallèles et assumées, dans le respect de chaque partenaire).
• Queer-platonique : Personne qui a des relations pas vraiment sentimentales mais qui passe par des liens affectifs très forts souvent plus profonds ou intenses que ceux qui définissent traditionnellement l’amitié.
• Sapiosexuel : Personne attirée sexuellement et émotionnellement avant tout par l’intellect d’une personne , par son intelligence , sa vivacité d’esprit.