3: Vers un présent incertain...

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Une fois de plus, je suis en larmes. Il le sait. Il sait tout. Sans voix, je vois l'émotion que j'ai provoquée à mon amoureux.

-Je suis survivante de ce génocide et il m'arrive parfois de regretter que je sois toujours en vie. Je rappelle comme si c'était hier chaque moment est ancré dans ma mémoire et je ne pourrais jamais les oubliés, car il me hante presque toutes les nuits. J'ai des cafards dans l'âme! Ils sont là à me ronger tout cru... Mon père Sumai Mukasonga était Hutu, ma mère Batuuli Nyungura était Tutsi, mon frère Kwesi et moi nous étions entre les deux. Hutu, Tutsi, Tutsi et Hutu. Ne sommes-nous pas du même peuple ? Parce que les Hutu sont pauvres avec la peau foncée et les Tutsi sont riches avec la peau un peu plus claire ? Quelle est l'utilité ? Quelle importance ? Pourquoi devons-nous nous entretuer ? Pourquoi, pourquoi ?

Ma tête est posée sur son épaule.

- Tu te fais du mal, Hissa! s'écrie Tristan. Ce n'est pas ta faute ! Par amour, ta famille t'a sauvé la vie. Je sais que jamais tu n'oublieras ce drame, car il fait partie de toi. Toutefois, peut-être un jour la souffrance de ce mauvais souvenir va s'atténuer. Soit patiente ! Pour l'instant, rappelle-toi uniquement les moments les plus simples et les plus heureux que tu aies vécus avec ta famille. Et quand ça ne va pas, je saurais là pour toi. Je t'aime Hissa.

- Moi aussi, je t'aime. Merci, Tristan... Merci d'avoir pris le temps d'écouter mon histoire.

Il a raison.

Jamais je n'oublierais.

Néanmoins, il ne suffit que je pense à des souvenirs de ma famille où le bonheur a été présent.

Le bonheur que je retrouve peu à peu avec Tristan.



INYENZI (en pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant