Chapitre 4

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22 février 2022, 11h04, Paris

Voilà donc où me mène maintenant ma fraîche obsession pour ce pilote australien. Je suis en train de défaire la moitié de mon armoire à la recherche de la tenue parfaite pour ce soir. Au téléphone en visio, ma meilleure amie, qui subit un interminable défilé pour valider ou invalider mes options.

Lors de la soirée Alpine, j'étais restée sage. J'avais agi ainsi, n'ayant aucune raison particulière de me distinguer. Mais aujourd'hui, c'était tout à fait différent. Une soirée privée se profilait à l'horizon, et Oscar y participerait probablement. Une pool party sous-entendait une tenue légère, très légère même. Et même si dans l'éventualité qu'il ne soit pas présent, il risquerait de voir les photos circuler, étant donné que mon feed Instagram était bien fourni, si on avait un minimum de curiosité.

Une fois la tenue parfaite trouvée, je compléta ma valise avec quelques vêtements estampillés Alpine pour les essais. Rien de très séduisant, mais sur le circuit, il valait mieux se fondre dans la masse. Ensuite, j'ai récupéré, cachée dans une boîte, ma précieuse casquette Pirelli portant le numéro 2. Esteban me l'avait offerte après son podium à Sakhir en 2020, un Grand Prix auquel j'avais assisté. Je portais généralement cette casquette sur le paddock, à la fois pour lui porter chance et pour lui rappeler que c'était arrivé, que c'était possible.
Ma valise prête, je m'empressa de quitter en trombe mon appartement, bouillonnant littéralement d'excitation, afin de prendre le métro, direction l'aéroport de Charles de Gaules. Hors de question de louper mon vol, je voulais avoir assez de temps sur place pour me préparer.

15h26, Barcelone

Arrivée à l'aéroport, je me suis précipitée pour prendre un taxi, indiquant l'adresse de la villa réservée par Carlos pour l'occasion. Plus vite j'arriverais, plus de temps j'aurais pour me préparer. La soirée débuterait tôt, pour profiter du coucher de soleil, et pour permettre aux pilotes de récupérer quelques heures de sommeil, bien que certains d'entre eux réduiraient probablement leur temps de repos lors d'un tel événement.

Sur place, Carlos m'a chaleureusement accueillie, accompagné de sa compagne de longue date, Isabel. Fernando Alonso, le coéquipier d'Esteban, lui aussi Espagnol, était déjà présent. Carlos m'a pris dans ses bras, et j'ai répondu à son étreinte, heureuse de retrouver mon ami.

C: Holà Chica ! Tu as fait un bon voyage ?
L: Oui, même si j'avais hâte d'arriver.
C: Tu veux te joindre à nous sur la terrasse, on boit une petite sangria.

Avant que je n'aie eu le temps de répondre, Fernando s'est interposé entre nous.

F: Carlos, laisse la petite tranquille, elle a fait suffisamment d'abus ce week-end.
C: Mais ce n'est pas de l'alcool, c'est de la sangria !
F: Ah oui ? Tu reviendras me le dire dans deux heures.

Je ris amusée de les voir se chamailler comme à leur habitude.

L: Non, merci Carlos, j'aimerais aller me préparer si ça ne te dérange pas.
C: Ah, vous les femmes, déjà quand je t'ai appelée, tu étais en train de te maquiller. Tu es déjà très bien comme ça, mais comme tu veux !

Carlos a pris ma valise et m'a invité à le suivre. J'ai monté les marches de l'escalier derrière lui jusqu'à un couloir où il m'a indiqué la porte de ma chambre.

C: Voilà vos appartements, mademoiselle. Tu restes le temps que tu veux !
L: Merci, Carlos, mais j'ai déjà réservé un hôtel pour demain, il était trop tard pour annuler.
C: Ah, c'est dommage, mais ça me fait plaisir que tu sois là.

Il s'approcha de la porte de la chambre, avant de déposer ma valise à l'intérieur, symbole de ma présence parmi les ombres de cette villa espagnole. Puis, avec une grâce naturelle, il m'invita à une visite impromptue de ces lieux, confirmant que rien ne manquerait à mon confort. À cet instant, nos regards se croisèrent.

Carlos brisa le silence avec des mots empreints d'une mélancolie à peine voilée
C: Au fait, ne fais pas trop attention, mais Isabel et moi, ça ne va pas très fort en ce moment.

Mes yeux se sont embrumés, l'évocation d'une possible séparation entre Carlos et Isabel venant assombrir l'atmosphère. Je m'exprimai avec sincérité.

C: Oh non, Carlos... Isabel et toi ? Vraiment, si vous vous séparez, je crains que ma foi en l'amour ne s'évanouisse.

Carlos, empreint de sagesse, répondit avec une tristesse contenue

C: Ah Chica, c'est des choses qui arrivent, tu sais, rien n'est éternel...

Son regard perdit son éclat, laissant planer l'ombre d'un avenir incertain.

C: On n'a pas encore parlé de séparation, mais oui, moi aussi je risque d'être bientôt sur le marché, comme toi.

Je me rapprochai de lui, caressant tendrement son épaule pour lui offrir un peu de réconfort. Un sourire mélancolique flotta sur ses lèvres, tandis qu'il quittait la pièce.

Carlos me glissa alors, comme une invitation à la danse.

C: Allez, fais-toi belle pour me remonter le moral sur la piste de danse."

Je me suis exécutée, initiant mon traditionnel ballet de préparation.

16h50, Barcelone

Après plus d'une heure à me parer, je m'étais finalement métamorphosée. Avant de quitter la chambre, je jetai un dernier coup d'œil à mon reflet dans le miroir, me trouvant splendide.

J'avais opté pour un maillot de bain noir, deux-pièces, taille haute, évoquant l'élégance et la séduction. Par-dessus, un fin peignoir en mousseline noire transparente, la taille sublimée par une ceinture ornée d'anneaux argentés, invitait à regarder les courbes de mon corps. Mes cheveux, soigneusement noués en un chignon bas, laissaient échapper quelques mèches qui encadraient délicatement mon visage maquillé avec du maquillage waterproof, une sobriété qui ne faisait qu'accroître mon charme.

Je tournai sur moi-même, aidée par mes chaussures à talons, un sourire de confiance illuminant mon visage. Je me trouvais belle, prête à affronter le monde.

En ouvrant la porte de ma chambre, une douce mélodie emplie de l'arôme de la sangria m'accueillit

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En ouvrant la porte de ma chambre, une douce mélodie emplie de l'arôme de la sangria m'accueillit. Au loin, les rythmes sensuels de la musique latine résonnaient. Descendant prudemment les escaliers, je sentis mon cœur s'accélérer, l'anticipation donnant des ailes à mes pas. J'entrai dans l'immense cuisine qui ouvrait la voie vers la terrasse où la fête battait son plein. Quelques invités étaient déjà présents, parmi eux des pilotes et leurs compagnes, d'autres inconnus. Je demeurai figée devant la porte vitrée, scrutant la scène avec espoir, cherchant l'ombre de l'Australien.

Carlos était en train de servir de la sangria à Charles Leclerc, son coéquipier. La nuance de couleur dans sa nuque, identique à celle de son écurie trahissait une consommation déjà avancée.

Lando Norris était installé sur un transat près de la piscine, discutant avec Daniel Ricciardo.

Mon cœur manqua un battement lorsque j'aperçus, à la lisière de cette scène, celui que je cherchais avec tant d'ardeur. Oscar était là, un rayon de soleil dans cette soirée espagnole.

Dandelion - A Piastri Story {FR} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant