Chapitre 6

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22 février 2022, 17h45, Barcelone

Ses yeux d'ambre se posèrent sur les miens, et sa voix se faisait douce comme une caresse.

O: Luce, réveille-toi !

Mes paupières s'ouvrirent brusquement, me faisant sursauter. Avant que je ne puisse prendre conscience de la réalité, des bras m'enlacèrent, m'arrachant du transat.

L: Estie !! Lâche-moi !

Dans un éclat de rire, Esteban m'entraina à vive allure en direction de la piscine. Mes protestations tombaient dans le néant de sa jovialité. Un cri indigné s'échappa de mes lèvres.

L: Noooon, Estie, arrête !

Ignorant mes appels à la clémence, il m'expédia dans l'eau fraîche de la piscine. L'onde glacée m'atteignit comme une claque, m'extirpant de tout reste de sommeil.

Il était clair que, quelques instants plus tôt, j'avais sombré dans un doux sommeil aux côtés d'Oscar, conséquence de notre conversation paisible. Sa présence avait un effet envoûtant, et la fatigue accumulée avait trouvé son refuge.

Ma tête réapparut à la surface de l'eau, mes cheveux ruisselants, et je secouai la tête pour les éloigner de mon visage. Le chignon que j'avais tant peaufiné s'était réduit à un désordre aquatique. Mes yeux cherchèrent Esteban, ce traître.

L: Purée, Estie !! Je te déteste !

Lui, de l'autre côté de la piscine, avait un sourire victorieux qui éclairait son visage, trempé par son propre méfait. Sans réfléchir, je ripostai en lui balançant de l'eau au visage.

Je finis par émerger de la piscine, délaissant un peignoir détrempé. Carlos, complice silencieux de cette farce, me tendit une serviette d'un air à la fois amusé et compatissant.

C: Merci, Carlos.

Je lui abandonnai mon peignoir trempé en échange de la serviette, laquelle je frottais vigoureusement sur ma peau tout en m'occupant de mes cheveux.

Pendant ce temps, Oscar s'approcha de moi. Il était évident que la détente précédente avait pris un tout autre tournant. Oscar semblait soucieux.

O: Ça va, Luce ?

L: Je vais bien, je suis vraiment désolée d'avoir sombré. Je ne veux pas que tu penses que tu m'ennuyais. Ces derniers temps, je dors très mal et...

Oscar m'interrompit d'un geste apaisant de la main.

O: Ne te justifie pas, je ne l'ai pas mal pris, rassure-toi. Même si, de temps à autre, je me rends compte que je peux être ennuyeux.

Je lui offris un sourire sincère avant de frissonner sous ma serviette humide. Oscar le remarqua.

O: Tu dois être glacée. Veux-tu mon sweat pour te réchauffer ?

Un éclair de chaleur traversa mon esprit à l'idée de porter un vêtement d'Oscar. Je souris, mais l'hésitation était perceptible dans ma voix.

L: Je ne veux pas te piquer ton sweat, Oscar. La nuit s'annonce fraîche, tu pourrais en avoir besoin.

O: Ne t'inquiète pas pour moi, j'insiste. Je préfère que tu ne tombes pas malade.

Oscar s'éloigna en direction de son transat, déterminé. Ce transat me rappella le doux rêve que j'y ai fait. Mes joues rosissent à ce souvenir tandis qu'Oscar revint vers moi, le précieux vêtement entre les mains. Je laissai tomber ma serviette et l'enfilai avec une certaine maladresse, le pull étant beaucoup trop grand pour moi.

Soudain, le parfum masculin qui imprégnait le vêtement m'enveloppa. C'était une sensation agréable, empreinte de sa présence. Les manches tombaient bien trop bas, et l'Australien ajusta délicatement les manches trop longues. Pour finir, il me couvrit la tête de la capuche, tirant les cordons pour l'ajuster à ma taille.

L: A quoi je ressemble moi maintenant ?

L: A quoi je ressemble moi maintenant ?

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O: À un petit esquimau !

Sa réponse fit naître un sourire sur mon visage tandis qu'il se mit à frotter doucement mes bras pour me réchauffer. À cet instant, je me sentais incroyablement proche de lui. Discrètement, je levai les yeux pour observer ses traits concentrés.

Ses yeux descendirent pour rencontrer les miens.

O: Mieux ?

L: Oui, merci beaucoup, Oscar. Maintenant, je vais aller donner une leçon à mon imbécile de meilleur ami.

Oscar éclata de rire, et je me dirigeai vers le bord de la piscine. Esteban, apercevant mon arrivée, vint à ma rencontre, un grand sourire aux lèvres.

E: Coucou, p'tite tête.

L: Salut, lui répondis-je, agacée mais amusée.

E: Alors comme ça Piastri te prête son pull !

L: Oui, et alors ?

Esteban afficha sa mine la plus espiègle et prit une voix ridiculement affectée.

E: Ouh lala, Luce a une touche.

L: Ne raconte pas de bêtises ! IL m'a prêté son pull parce que TU m'as jetée à l'eau et que j'étais gelée.

E: C'était pour rigoler, ma Luce. Tu avais l'air complètement emmerdée par ce qu'il te racontait, j'ai pas pu m'en empêcher.

Mon regard fusionna agacement et amusement.

L: D'abord, c'est pas vrai, et ensuite, ça ne se fait pas !

Esteban laissa vagabonder son esprit à la recherche d'une solution pour se faire pardonner. Soudain, un éclair d'idée illumina son visage.

E: Je sais ! Tu veux jouer au poker ?

Je levai les yeux au ciel, un mélange de contrariété et de complicité dans mon expression.

L: Je vais encore te plumer, tu le sais très bien !

E: Pas grave, ça remboursera ton billet d'avion.

Il quitta la piscine, à la recherche d'autres candidats pour notre partie de poker improvisée. Je le regardai s'éloigner, partagée entre la perspicacité de son idée et mon désir de venger son éclaboussure surprise.

Dandelion - A Piastri Story {FR} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant