Chapitre 6

6 0 0
                                    

Date: 17 juin 3064
heure: 20:53
Lieu: la ville d'Orion
Pdv de Kinji

1 mois, 12 jours et quelques heures depuis la dernière fois que je l'ai vu. La police vient d'annoncer l'abandon de l'enquête. Selon eux, il n'y a aucun espoir.
« Attendre ne fera qu'augmenter ta douleur, passe à autre chose » disent-ils.
Comme si je pouvais abandonner l'espoir qu'il soit en vie. On n'a aucune preuve qu'il est en vie, mais du coup, aucune qu'il soit mort! On ne sait même pas si c'est une fugue ou un kidnapping, ce qui n'aide pas du tout l'enquête.

« Et donc? Cette offre vous convient? »
La voix me sortit de la lune. C'était celle de la propriétaire de l'orphelinat. À qui parlait-elle?
Je me rapprochai de la porte pour mieux écouter. Dans le bureau, il y avait quatre personnes. Madame Shynthia était là et parlait avec une autre femme qui était accompagnée de deux soldats.
« si je résume bien; une douzaine de pré adolescents dont un qui possède de la magie blanche? »
Sa voix me donna des frissons dans le dos. Je ne sais pas pourquoi mais elle avait tout d'une personne autoritaire, voire cruelle. Et sa manière de parler de nous..
« En échange de plusieurs milliers de dollars, évidemment. »
Malheureusement, je sursautai face à cette information et j'ai dû m'enfuir avant qu'ils se rendent compte que j'étais là.

Rendu à la salle de bain, mes jambes me lâchèrent et je tombai violemment au sol. Mon premier réflexe fut de me pincer le bras et de prier les étoiles que tout n'était qu'un cauchemar.
Il faut croire qu'elles n'étaient pas de mon côté car rien ne changea.
Peut-être qu'elles avaient juste une manière étrange de parler d'adoption?..
Et que les frais étaient montés en flèche..?
Les trois phrases que j'avais entendus m'hantèrent toute la nuit. Si bien que morphée ne put m'accueillir dans ses bras.
Je ne cessais de me dire que tout cela était dans ma tête mais sa manière de parler..
J'avais l'impression d'être vendu et rien que d'y penser me donnait l'envie de vomir.

Quelques jours plus tard

Au final, l'année scolaire se finie sans que rien ne se passe. Avec cela, ma graduation du primaire se rapprochait de plus en plus. Plus que deux jours et j'aurai finis mon primaire.
Regarder les autres planifier des plans pour la soirée des finissants ne faisait que me rappeler qu'il n'était plus là. Une partie de mois continuait d'espérer qu'il revienne.
« Je t'attendrai jusqu'à mon dernier souffle s'il le faut. »

« Tu as dis quelque chose, Kinji? »
Fleura, une autre personne de l'orphelinat, était devant moi à me regarder. Malgré le manque de liens de sang, nous étions comme frère et sœur.
« rien, je marmonnais à moi même.. »
Elle plaça sèchement sa main sur mon bureau.
« Combien de fois doit-on te le répéter? Il n'était que des ennuis! Il suffisait de regarder des bras et son visage pour voir que quelque chose clochait! Juste ses yeux, par exemple, était monstrueux. »

Ses yeux,
ils étaient magnifiques.
De vrais bijoux.
C'était comme si la galaxie décorait son visage. Comme si les étoiles lui avaient accordé leur bénédiction. Le terme « magnifique » n'est pas assez pour décrire sa beauté.
Étrangement, personne ne semblait partager mon avis.
Même mes amis les plus proches, à part lui, bien sûr, ne l'appréciaient guère. Des rumeurs l'accusaient même de la mort de sa famille.
Personnellement, je trouve cela ridicule. Et puis, même si cela était vrai, il n'avait que cinq ans, rien n'aurait été de sa faute.
Pour cette raison, lorsque nous étions ensemble, il n'y avait que nous.
Enfin, je ne m'en plaignais pas.
« ne dis pas ça.. »
« Il a probablement juste fugué car il en avait marre de tout. Tu n'étais qu'une phase dans sa vie.
La preuve, il a disparu sans rien dire. »
Mes yeux commencèrent à violemment me brûler.
C'est faux.
Jamais..jamais il ne m'aurait abandonné.
Nous étions proches, je n'étais pas rien pour lui.
Ils ne comprennent rien.
Moi, je l'aimais, plus que tout.
Et je suis sûr que j'étais important pour lui.

Fleura prit mes mains.
« Nous, on est là pour toi. Tu as juste été ami avec la mauvaise personne. »
Je l'aimais plus que tout au monde.
« Tu n'as pas besoin d'amis comme lui »
Rien ni personne ne pourra le remplacer.
« Ce n'était qu'un garçon »
Avec qui je voulais finir ma vie.
« Tu te feras d'autres amis »
Je ne veux que lui.
« Crois moi, on comprends comment tu te sens »
Non..
C'est comme si mon cœur voulait mourir, qu'il n'avait plus la force.
Il n'est pas brisé,
il est en désespoir.
« Vient avec moi au bal des finissants! On s'amusera bien ensemble »
« D'accord, d'accord.. »

La fête était le lendemain, je n'avais aucunement envie d'y aller mais ma sœur ne m'avait pas laissé le choix.
Ma tenue était simple, chemise et cravate.
Lorsque Fleura me rejoignit, elle portait une magnifique robe rose ornée d'une ceinture dorée. Ses cheveux blonds portaient fièrement une nœuds de la même teinte que la robe.
Sa peau ambrée, similaire à la mienne, semblait briller de milles feux et le rose était vraiment sa couleur. La couleur rosée de ses yeux le montrait en permanence.
Elle était belle, magnifique même.
Sauf que je ne pouvais réellement profiter du moment, car chaque cellule de mon cœur criaient vouloir être avec lui plutôt qu'avec ma sœur.
Je lui pris la main et lui ouvrit la porte.
« tout le monde est là, super! » lança joyeusement la directrice.
La colère me frappa violemment. Personne ne semblait se soucier du fait qu'il manquait quelqu'un.
Elle serra ma main, pour me faire signe de ne pas faire une scène.
« C'est un moment important, Kinji. Ne le gâche pas à penser à lui. »
Par respect, et à contre cœur, j'acceptai de garder le silence lors du discours d'entré.
La salle utilisée était le gymnase de l'école. Des banderoles ornaient les murs et des ballons bleus de diverses teintes embrassaient le toit. Ils avaient loué les matériaux pour créer une scène légèrement plus haute du plancher. Derrière eux, une énorme affiche blanche portait un écriteau de couleur mauve;
« Félicitations aux finissants et finissantes de 3063-3064 »
Au plafond, une énorme boule blanche illuminait la pièce et des étoiles argentées sur les murs reflétaient la lumière.
Le ciel et l'univers entier étaient importants dans notre culture. La notion de dieu n'était présente que dans les histoires. Ce que nous vénérions étaient les esprits et les étoiles.
« ...et donc, commençons cette fête qui célèbre nos enfants et leurs efforts! »
Des applaudissements remplirent le gymnase et ouvrirent l'entrée pour de la musique.
Mes autres amis arrivent et ignorèrent salement ma mauvaise humeur.
En même temps, qui voudrait perdre son bal des finissants à supporter quelqu'un de mauvaise humeur?
Cela serait égoïste de ma part de tout ruiner pour eux. Donc, un sourire forcé pris la place sur mon visage.
« La décoration est superbe »
Ce n'était pas un mensonge, seulement, ce thème me ramenait violemment à la réalité qui était celle qu'il n'était plus là.
Il était fan d'astrologie et des légendes, cette part de la culture était importante à ses yeux.
N'importe quoi me servait de rappel, c'était comme si j'étais maudit à ne remarquer que son absence.

Le reste de la soirée fut dédicacée à « créer des souvenirs inoubliables qui marquent la fin d'un chapitre de notre vie ».
C'est lors du discours de fin que les choses ont mal tourné.
Les deux présidents de classe avaient composé des discours eux mêmes. Le premier ne comportait rien d'original. Des trucs du genre:
« Ce fut une magnifique scolarité que nous avons eu »
« Nous sommes comme une famille »
« Blablabla »

Le deuxième, par contre, fut différent.
Ces mots résonnent encore dans ma tête.
« Heureusement, les étoiles nous bénirent en nous débarrassant d'un élément perturbateur. Cela nous permis de mieux profiter de notre fin d'année. »

Mon dégoût envers le mépris de mes camarades d'école m'enleva la voix.
C'était comme si j'étais partit en mode automatique.
Je marchai tranquillement sur la scène, ignorant les paroles des autres. Rendu devant le président de ma classe, je le gifla si violemment que le bruit résonna dans toute la pièce.
Il tomba à terre, sous le choque de ce qu'il venait de se passer. Lorsqu'un adulte de dirigea vers moi, je courus vers la sortie en poussant les choses en travers de mon chemin.

Dehors, des larmes brûlantes descendirent de mes yeux. L'air frais de la soirée me dégageait les cheveux du visage, ce qui m'aida à avancer pendant un certain temps. Rapidement, les larmes furent trop nombreuses et ma vue se brouilla.
Mon corps n'avait qu'un objectif: partir le plus loin possible de l'école. Pour retourner à l'orphelinat, il y avait un raccourci qui passait par un boisé.
Ne connaissant pas tous les détails du sentier et ayant la vue brouillée, je trébuchai et tombai violemment contre le sol.
La douleur dans ma poitrine était plus forte que celle provoquée par la chute.
C'est après quelques secondes que quelqu'un me tendit la main.
« Est-ce que ça va, mon petit? »
Sa voix.
C'était la même de la femme de l'autre jour. Je leva la tête pour la voir tandis que la peur m'envahit.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 15, 2023 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Galaxie en guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant