Elle subsiste de l'amour qui la consume comme une toile submergée par une marée dévastatrice. Elle est un tableau vivant, chaque nuance de ses émotions éclatant comme des tâches de couleurs sur une palette infinie. Les couleurs étaient rouge, un peu de mauve, toutes les nuances de rouge, et du noir béant. Elle est l'extase, vivante de passion dévorante. Ses yeux, trous noirs éclatants d'étoiles rouges, mariaient la férocité de son obsession insensée. Dans le labyrinthe tumultueux de son esprit tourbillonnant, elle a conquis l'objet de son affection, un des hommes parmi les autres qui a su pour son propre malheur éveiller un feu inextinguible.
Elle avait rencontré son amant mélancolique dans l'obscurité d'une nuit éthérée durant ses heures de travail à la belle étoile. Et dès ce moment, il s'est métamorphosé en sa passion délirante et sa propriété. Ses yeux étaient des pinceaux, traçant des lignes imaginaires sur la toile de son esprit. Elle semblait comme une aquarelle, douce et insaisissable, affectueuse et coulante doucement comme de la crème. Cheveux rouges très foncés longs comme des filets de maille ou du sang séché. Son amour est une symphonie dissonante, une peinture chaotique aux couleurs éclatantes.
Son obsession est une toile en constante évolution, chaque acte, chaque pensée, chaque souffle ajoutant une nouvelle couche de peinture étouffante à l'œuvre déformée de son amour. Elle est aussi changeante que la lumière filtrant à travers une forêt dense, à la fois éblouissante et inquiétante.
Ses rivales osant se dresser devant son homme finissaient toujours par tomber dans la marre rouge infinie.Ivre et confiante elle finit par l'arracher du monde pour le plonger dans le sien, délirant et sombre. Elle est la metteuse en scène de cette pièce torturée, manipulant les ficelles de leur destinée comme une marionnettiste perverse. Elle est à la fois la danseuse et la chorégraphe de leur tragédie. Elle le retenait prisonnier dans une réalité déformée, façonnant leur histoire d'une manière dérangeante, montée de toutes pièces par son obsession folle. Elle le chérissait comme une sculpture précieuse, tout en laissant des marques indélébiles et plaies ouvertes sur son être. Il est son modèle, sa muse, prisonnier de l'œuvre macabre de son amour effréné. Ses gestes étaient gracieux, mais imbibés de folie comme le mouvement d'une éponge. Les coups de pinceau brutaux qu'elle lui portait giclait sur une nouvelle toile blanche, celle de leur histoire, créant une composition morbide et incompréhensible. Chaque mouvement, chaque acte est une performance dans le théâtre de sa déraison, une pièce où la passion et la démence se mêlent dans une danse mortelle.
Son visage, autrefois radieux si on le voyait par les yeux du reste du monde, comme une fresque dorée lumineuse, est finalement marqué par la folie, ses traits déformés par une obsession sans bornes. Les murs de son monde s'effritent peu à peu, révélant la folie qui l'habitait. Elle est une sculpture de contradictions, fragile style porcelaine mais forte style bronze forgé dans les flammes de sa cheminée intime. Elle est le paradoxe vivant, la plus belle dans sa laideur effroyable, une œuvre d'art tragique.
La toile blanche recouverte de rouge carmin devient de plus en plus noire et forme un trou. Dans son acte le plus riche de désespérance et possessivité, elle franchit la ligne invisible qui séparait la passion de la destruction, et l'acte final fut un coup de pinceau rouge sang vif brutal sur la toile de leur existence commune. L'issue fatale était inévitable et c'était le sort qu'elle réservait à sa muse.
Ainsi, dans l'atelier de sa folie, elle acheva la création morbide de son amour. La toile de leur histoire est maintenant recouverte d'un coulis de rouge, la couleur de la passion devenue sang. Elle était maintenant seule, une artiste maudite dans un monde où l'amour avait pris des teintes aussi sombres que son esprit tourmenté.
La tragédie de leur histoire se termine avec des sons de violons crispés et aigus, des tambours qui font trembler la terre et un atelier à l'envers. Une composition dissonante, laissant derrière elle une œuvre d'art macabre, où la beauté et la folie étaient tissées ensemble de ses propres mains avant son destin final. Elle l'a rejoint en étirant son sourire accordéon.
- *yandere
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☙ Journal Of Stories And Thoughts
RandomShort stories, texts, thoughts, poems, real things, or from my imagination... Everything I want to write that is in my mind. I write in french and in english. Sometimes I mix both. Enjoy • Ici, je regroupe toutes mes petites histoires. Réelles, inve...