Des hauts et des bas (Mat&Mad)

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Mathieu et Madeline étaient au studio avec plusieurs amis du blond. Ils mangeaient un repas autour de la table basse pour fêter le départ en tournée. L'ambiance était festive et tout le monde semblait apprécier ce moment, mangeant avec appétit des burgers commandés. La jeune femme grignotait le sien à côté de son petit ami qui, lui, discutait si vivement qu'il en oubliait son propre repas.
Elle adorait le voir ainsi, si animé par la vie. Elle était certaine de pouvoir le regarder pendant des heures, mais en réalité rien que le voir respirer lui suffisait. Seulement, elle perdu toute sa plénitude lorsqu'elle mordit dans son repas. Pourtant, celui-ci n'avait rien de particulier et pour sûr, personne d'autre n'aurait remarqué la différence si ils y avaient goûté. Toutefois, elle, elle le sentait, il y avait quelque chose. Elle souleva le pain à la recherche d'une raison pour ce goût mais rien ne paraissait étrange ou différent de d'habitude. Mathieu ne loupa pas son inspection et s'arrêta dans sa conversation. Il connaissait ce genre d'attitude pour l'avoir vu trop de fois.


« Maddy ? Bébé ? » Il s'était penché en sa direction, murmurant au mieux pour ne pas alerter les autres.  « Ca va ? » Elle hocha la tête, sa bouchée encore présente, rêvant de pouvoir la retirer. Seulement, elle refusait de paraître étrange et l'avala, avec difficulté, une nausée réveillant son estomac.

« J'ai pas très faim, c'est tout. »

« Ouais ? »


Elle acquiesça, se forçant à sourire. Mathieu n'eut le choix d'accepter alors qu'elle se tournait complètement, interpellant Lisko pour une banalité, espérant que le blond oublie cette interaction.
Seulement, ce fut elle qui resta bloquée par ce goût étrange. Alors, au bout de quelques minutes, elle se leva pour rejoindre les toilettes. Elle ne tarda pas à s'agenouiller devant la cuvette et d'enfoncer ses doigts dans sa bouche pour se faire vomir, espérant faire partir ce contenu étrange qu'elle venait de manger. Si le goût était inhabituel, il y avait forcément quelque chose d'interdit à l'intérieur, quelque chose qu'il la rendrait malade. Elle vida ses tripes jusqu'à en avoir mal au ventre et les larmes aux yeux.
Mathieu quitta ses amis, trouvant son absence bien trop longue. 

La porte fermée, il toqua.


« Maddy, tout va bien ? »

Elle sursauta en entendant sa voix.  « Je...J'vais bien Mat, j'arrive. »

« Tu peux m'ouvrir, s'il te plait. »

Elle se redressa, paniquant. Elle s'essuya les lèvres et les mains.  « Bah...Mat...j'suis aux toilettes, attends. »

« Tu sais que je te connais par coeur ? » Il avait le bras tendu, appuyé contre le mur, les yeux clos, priant qu'il se fasse des films, priant pour qu'elle ne soit pas là, derrière, à vider son estomac. Ils avaient trop souffert de ce trouble. Ils s'étaient tant battus que replonger était effrayant.  « Ouvre moi, j'suis là, tu l'sais. » Il l'entendit tirer la chasse d'eau puis ouvrir, lentement, trop lentement, le verrou. Il n'attendit pas qu'elle relève le menton ou qu'elle trouve un mot faussement rassurant avant de l'enlacer de toutes ses forces.  « Princesse. »

« Il y  avait un truc dedans, j'te le jure. » Il hocha la tête avant d'embrasser son crâne.  « Il y avait un truc dedans. Je pouvais pas le garder. »

« On va rentrer à la maison, d'accord ? » Elle fronça les sourcils, espérant lui montrer son désaccord sans pour autant rentrer en conflit.  « Ok, alors tu veux bien manger mon burger ? »

« J'vais bien. J'ai...ça va mieux. Oublie ça. » Il refusa d'un simple geste avant de sortir de sa poche ses clés de voiture. Madeline le regarda, confuse.

« Va dans la voiture, ok ? J'te rejoins. Je vais leur dire que t'es malade. »


Il déposa un baiser sur sa joue, espérant lui montrer son amour malgré son inquiétude débordante.

 
Comme il l'avait prévu, les jours s'enchainèrent sans que Madeline ne prenne un aliment. Elle usa de mensonges, prétextant avoir mangé au travail. Quand la faim la tiraillait de trop, elle se forçait à avaler un repas avant de rejoindre les toilettes pour ne prendre aucun risque. La tournée intensive n'aida pas Mathieu à identifier précocement ses mensonges. Ce fut lors de deux jours de repos, quand il l'enlaça à son arrivée qu'il se rendit compte de la perte de poids. Malgré ses vêtements, il pouvait sentir sa colonne vertébrale sous ses doigts. Elle était frêle, fantomatique et il crut sentir son propre cœur mourir. Il eut besoin de plusieurs minutes à lui, certain que la culpabilité au fond de sa poitrine se transformerait en rage. Seulement, Madeline n'était pas dupe et le regard dans la vide du blond n'était qu'une des preuves qu'il avait compris.


« J'suis désolée. »

Mathieu ferma les paupières un instant. « Tu peux pas dire ça alors que t'avais conscience que tu me mentais. » Il la jaugea d'une manière si indéchiffrable qu'elle préférait encore quand il évitait son regard. « Tu sais que tu peux tout me dire. »

« Je voulais pas te décevoir. Je voulais pas t'inquiéter alors que t'étais loin. » Il tira sur sa main pour la rapprocher une nouvelle fois et l'enlacer.

« Je t'aime bébé, peu importe si tu rechutes ou non...mais ne me mens pas. » Il déposa un dernier baiser contre sa tempe avant de partir pour rejoindre la cuisine. Elle le suivit, confuse mais surtout inquiète. Il ouvrit un placard en hauteur et tira sur un petit panier. Madeline n'y avait jamais fait attention simplement à cause de sa hauteur. « J'ai ma réserve. »

« Comme au studio. »

Il hocha la tête. « On est déjà passé par là alors...j'suis prêt.» Il attrapa une gourde de compote, la malaxa dans tous les sens pour lui prouver qu'il n'y avait aucune vise, avant de dévisser le bouchon et de la goûter. « À toi. » Elle ne put retenir quelques larmes.

« Je vais avoir mal au ventre. »

« Pas si t'en prends juste un peu. » Elle attrapa la gourde avant de l'approcher à sa bouche. « Ça va te faire du bien. J'te le promets. Fais moi confiance. » Elle le fit alors, prenant quelques gorgées avant de s'arrêter et de s'effondrer dans les bras de Mathieu. « Tout va bien. Tout ira bien. C'est toi et moi. »


Super mal écrit, dsl, j'avais juste besoin d'en parler. 
Les rechutes sont là mais j'espère pouvoir les remonter à chaque fois.

Nos démonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant