Nos démons

La pire pause.

Je ne suis pas revenue sur Wattpad depuis quelques temps maintenant. Je n'ai pas posé mes doigts sur un clavier, eu une phrase complète en tête pour les histoires que je créée. Pourtant, ma pensée ne s'arrête pas, elle tourne encore et encore
et ne s'arrête pas. 

18mg.

60mg.

Et pourtant, elle continue. 
Elle continue encore et encore. 

Je repense à cette vie, à la mienne qui pourtant ne m'appartient pas. Je me souviens du harcèlement scolaire vécu de la primaire aux années lycées pour ma croissance ralentie. Je me souviens de mes parents me punissant pour que je mange leur plat. Je me souviens du dégoût, de ses heures devant mon assiette froide. Je me souviens de mon enfermement dans la gymnastique.
Je me souviens de la première fois où j'ai entendu ma mère dire qu'elle n'avait jamais voulu de fille. Je me souviens de moi, adolescente, face au miroir, face aux changements de mon corps, seule, n'ayant aucune oreille pour être écoutée sur ce qu'il se passait. Je me souviens des moqueries de mes frères sur mon apparence. Je me souviens de mon père me demander s'il est judicieux de me resservir un repas face à mes formes matures.
Je me souviens d'eux se disputant violemment, constamment, pour tout, pour rien. Je me souviens de moi, jeune fille, me cachant silencieusement derrière la porte, incapable de fuir le cri, effrayée que le pire n'arrive. Je me souviens de mes séances de sport, enfermée secrètement dans ma chambre pour tenter de garder le corps que j'avais toujours eu, celui sans poitrine, sans hanche.

 
Je me souviens des moqueries, de cette constante incompréhension, de ce peu d'intérêt qu'on portait au vrai moi. Je me souviens de tous les masques mis, tous adaptables face à la personne en face de moi. Je me souviens du rejet.
Je me souviens de mon premier verre d'alcool. Je me souviens de mon premier joint, de mon premier molly.
Je ne me souviens plus des autres.

Je me souviens de ces nuits à errer, perdue, abandonnée. Je me souviens de mes kilomètres de course à pied. Je me souviens de la première fois où je me suis fait vomir, du soulagement ressenti, de cette douleur physique rassurant. Je me souviens de toutes les couleurs des cachets. Je me souviens de ma première coupure puis des autres, des brûlures, des pincements, des crises. 

Je me souviens de cette soirée. Je ne me souviens pas de la pilule glissée dans mon verre puis du viol mais mon corps se souvient. Les bleus, les plaies, le toucher, l'odeur, le goût. Je me souviens de mon meilleur ami qui a refusé de me croire. Je me souviens de leurs récidives. Je me souviens de ma solitude, de l'installation du trauma.

18mg.

60mg.

Par jour.

Mais je me souviens de tout.
Et aujourd'hui encore, je subis ce passé qui influence mon présent.
Aujourd'hui, je ne suis pas au fond du trou, en pause spirituelle.
J'ai creusé ma propre tombe et tout le monde y jette déjà de la terre.

Allez y, jetez tous.

Jetez tous et enterrez moi, une bonne fois pour toute.

Avant que je ne le fasse moi-même.
Avant le cachet de trop.
Avant la crise de trop.
Avant l'échec de trop.
Enterrez moi.

Pas de relecture, surement plein de faute mais après tout Nos démons, c'est un peu la poubelle de mes pensées. Des publications plus dramatiques les unes que les autres. Vous ne méritez pas ça mais après tout, ça permettra de plus être lu, d'arrêter une bonne fois pour toute.
Désolée.