Partie 16 - Le souvenir.

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Deux jours plus tard — jeudi.

« Non... Papa, je t'en supplie... Papa...! »

Encore une fois, il fut réveillé en sursaut par Aurélien semblant faire un cauchemar de l'autre côté du couloir. Il se leva à la hâte et se dépêcha de rejoindre son frère dans sa chambre afin de le rassurer comme la semaine dernière où ça s'était produit. Cependant, cette fois, lorsqu'il sortit de sa chambre, il vit son père sortir de la sienne en courant, aussitôt suivi par sa mère, et il pressa le pas pour les rejoindre. Quand il arriva dans la chambre de son petit frère, celui-ci était blotti tout contre son père, en pleurs et entourant ce dernier fortement de ses bras, et son père déposait des petits baisers réconfortants sur son cuir chevelu tout en caressant ses cheveux fins afin de tenter tant bien que mal de le rassurer.

« Aurélien, mon ange, qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda son père à son frère doucement et Aurélien secoua la tête vivement, semblant terrifié par ce qu'il avait vu dans son rêve. Allez, mon cœur... Tu sais que tu peux nous faire confiance. Tu peux te confier à nous. On est là pour toi. »

Claude sentit soudain sa mère l'attirer à elle afin de le serrer dans ses bras à son tour et il se laissa faire dans l'étreinte que cette dernière voulut lui donner, se doutant que c'était plus elle que lui qui devait avoir besoin de réconfort.

« Y a... Y avait le même homme que la dernière fois... se mit alors à bégayer Aurélien entre deux sanglots et il le vit frissonner dans les bras de son père. Il essayait de m'attraper. Alors je me suis enfui et je suis sorti de la maison dans laquelle je me trouvais... J'ai couru pendant longtemps, je ne sais pas vraiment combien de temps... Mais soudain... soudain c'est comme si j'avais été projeté dans une autre scène. Un autre cauchemar. Je me suis retrouvé complètement trempé et j'appelais à l'aide. J'étais perdu, mouillé jusqu'aux os... j'avais peur, faim, froid... J'étais dans le noir... Et il n'y avait personne. Personne pour m'aider. Personne pour venir me chercher. Et vous, vous aviez disparu. Complètement disparu. Comme si vous n'aviez jamais existé... »

Le plus jeune éclata en sanglots en disant ça et il vit son père le serrer fort à lui, tandis que sa mère tournait le visage pour cacher ce dernier dans ses cheveux alors qu'il écarquillait les yeux de pur choc. Est-ce qu'Aurélien parlait... de ce qu'il s'était passé ce jour-là ? Ça y ressemblait fortement en tout cas. Mais comment...? Il sentit sa gorge se serrer en imaginant son petit frère, du haut de ses huit ans, appeler à l'aide sans que personne ne lui réponde dans cette forêt sombre. Son frère qui ne savait pas nager et qui se débattait dans le noir, transi de faim et de froid, complètement abandonné de tous. Et surtout de lui. Parce qu'il avait oublié. Ce jour si important pour lui. Il avait oublié son anniversaire et quand son ami était venu le chercher et l'avait ramené à son frère, c'était déjà trop tard. Tout était de sa faute, malgré ce que ses parents disait, et comment Aurélien pouvait savoir, merde ?! Il se détacha brusquement de sa mère et s'enfuit en courant pour aller s'enfermer dans sa chambre. Il entendit cette dernière l'appeler d'un air inquiet, puis venir frapper à sa porte mais il refusa de lui ouvrir, tapi comme il l'était sous sa couette. Aurélien n'avait aucun moyen de savoir ce qu'il s'était passé ce jour-là, absolument aucun. À moins peut-être que quelqu'un lui ait raconté et lui ait mis cette histoire dans la tête. Quelqu'un comme Guillaume. Il se redressa alors sur son lit et fixa le mur en face de lui dans le noir, la peur laissant petit à petit place à la colère dans ses veines :

« Guillaume Tranchant. Tu vas me le payer. »

Dès la première heure de cours du lendemain, il irait confronter Guillaume, lui demandant ce qu'il pouvait bien avoir dans la tête pour raconter toutes ces horreurs à son frère. Il ne fallait pas qu'Aurélien sache, car ça le pousserait à aller toujours plus loin dans sa recherche de vérité et il y avait des choses que jamais, jamais, il ne devait apprendre. Pour son propre bien. Et il se jura de s'assurer que ça reste ainsi.

Fiction OrelxGringe - Le mystère qui t'entoure.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant