Sherlocked (Sherlock x OC) (BBC)

Chapitre 1

Gabrielle travaillait dans la police depuis quelques années maintenant, malgré son jeune âge. 

La psychologie l'avait toujours fascinée. Comprendre les gens, leurs motivations, leurs émotions, leurs peurs, leurs actions... Le pourquoi du comment, scientifiquement parlant. Elle s'était concentrée sur sa passion, et cela lui a occasionnellement attiré des problèmes, parfois volontairement. Harcèlement scolaire, racket, agressions, viols, meurtres. Pourquoi certaines personnes en venaient à de telles extrémités ? Pour attirer de l'attention ? Pour le plaisir ? Par obligation ? Pour combler un manque ? Un désir de contrôle peut-être ? (c souvent par désir de contrôle aussi) Elle voulait savoir. Elle voulait comprendre. Elle voulait comprendre la plus grande part d'ombre de l'être humain, et pourquoi pas, sa plus grande part de lumière.

Après des études de psychologie, elle est donc entrée dans la police jeune, au service de criminologie, d'abord en France, puis elle avait été mutée en Angleterre et y avait rapidement grimpé les échelons. Elle résolvait enquête sur enquête, simplement pour pouvoir interroger les criminels et les comprendre, et ses supérieurs avaient rapidement compris que son intelligence innée allait être d'une aide redoutable dans leur course contre le crime.

Mais contrairement à d'autres génies enfermés dans leur prison cérébrale, la passion de Gabbie pour la psychologie humaine ne l'empêchait pas d'avoir des amours, des passions, une vie.

Ce matin-là justement, elle se rendait tranquillement au cinéma avec sa copine. Elles étaient ensemble depuis seulement quelques semaines, mais la jeune femme sentait que le... "feeling"  ne se faisait pas bien entre elles, alors elle se mit à réfléchir à un moyen de lui annoncer qu'elle voulait rompre avec elle.

Soucieuse des sentiments de sa partenaire, elle choisit soigneusement ses mots pour ne pas lui briser le cœur le lendemain de leur cinéma, dans un petit café au coin d'une rue au centre de Londres.

La pauvre commença à pleurer silencieusement, puis caressa doucement la joue de Gabbie, puis se leva, récupéra son sac et sortit du café d'un pas légèrement titubant. Au moins avait-elle réussi à ne pas provoquer l'indignation bruyante de son ex-copine, mais Gabbie s'en voulait. Elle n'aimait pas rompre aussi tôt dans une relation mais elle avait senti que ce coup là n'irait pas. Elle ne ressentait pas les frissons de l'amour, le vrai. Elle ne savait d'ailleurs même pas si elle l'avait déjà connu. Peut-être une fois. Juste une.

Elle soupira et se renfonça dans la banquette du café. C'était une petite gargote sympathique, où elle aimait bien venir de temps en temps, d'autant plus que le patron était un ami à elle. Elle sirotait tranquillement sa tasse de café crème, en regardant les gens passer dans la rue.

Elle pouvait, sur les gens ordinaires, repérer d'un coup d'œil leur condition mentale, et en déduire presque leur vie entière. Un petit tour qu'elle réservait dans sa poche pour impressionner la foule et son entourage de temps en temps, ou quand elle s'ennuyait. Mais la plupart du temps, la psychologie des tueurs en série était bien différente. Les signes extérieurs lui permettaient rarement de deviner leurs intentions et leurs raisons avec un simple regard. Elle avait besoin de leur parler, de les étudier, les analyser.

Elle but une longue gorgée de café, et le liquide chaud et adoucit par la crème lui coula dans la gorge en apportant avec lui la chaleur réconfortante dont elle avait besoin en automne. Puis elle se leva, paya sa boisson et sortit. C'était dimanche, son jour de congé, et elle n'avait pas grand chose à faire. Alors elle décida d'aller flâner dans Londres. Elle sortit son Ipod, trouva sa playlist et enfonça ses écouteurs dans ses oreilles, prête à partir dans un autre monde. Elle sourit, heureuse de retrouver la familiarité de sa musique, et commença sa promenade.