En entendant la porte claquer, Gabbie se leva immédiatement de sa chaise et se précipita dans le couloir. Elle se dirigea vers la porte et se débattit un temps avec la poignée, et l'ouvrit juste à temps pour voir Sherlock monter dans un taxi. Taxi dont elle reconnut le chauffeur : c'était l'homme qu'elle avait aperçu plus tôt dans la soirée devant le 22 Nothern Barland. Elle cria son nom, et en l'entendant, il se contenta de lui jeter un rapide coup d'œil. Ce bref contact visuel lui suffit pour comprendre le message "Je m'en vais découvrir la vérité."
Elle se passa une main sur le visage en réfléchissant, fixant la voiture qui s'éloignait, puis retourna d'un pas décidé dans la maison. Elle monta les escaliers quatre à quatre et se rua vers John. Elle lui attrapa le bras et l'emmena à l'écart des policiers toujours présents, et demanda en gardant un ton calme et posant, maîtrisant sa voix :
- John, est-ce que Sherlock a dit quelque chose avant de partir ? Est ce qu'il vous a semblé bizarre, ou quoi que ce soit d'anormal ?
- Oui, répondit John sans passer par quatre chemins. Il était étrangement d'accord avec ce que je disais. Croyez-moi, j'ai beau ne pas le connaître depuis longtemps, je sais que quand Sherlock Holmes répond "excellente idée" à une proposition qui ne vient pas de lui, c'est que tout n'est pas normal.
Il regarda alors Gabbie de haut en bas. Elle ne tenait pas en place, elle regardait partout à la fois et était agitée.
- Vous allez bien ? Vous semblez nerveuse... s'inquiéta-t-il alors.
- Ce taxi, dans lequel Sherlock est parti, répondis Gabbie, c'est celui du criminel. Je l'ai reconnu, c'était le même type qui stationnait devant le restaurant tout à l'heure.
Elle se prit la tête entre les mains et murmura presque pour elle-même :
- Comment j'ai pu être aussi stupide... J'aurai dû rester avec vous... Vous n'avez pas une idée de là où ils se seraient rendus, John, par hasard ?
- Non, mais ils ont le téléphone de Jennifer. On peut faire une localisation GPS !
- Excellente idée ! s'exclama Gabbie, et elle se précipita vers l'ordinateur en bousculant Lestrade au passage.
- Vous allez bien, Gabbie ? demanda-t-il alors en se frottant l'épaule.
- Parfaitement bien, je vous remercie, Greg, répondit-elle machinalement en ouvrant l'ordinateur. John, votre code, je vous prie !
- Vous ne pouvez pas le deviner ? lança-t-il en retour.
Elle lui jeta un regard meurtrier qui le fit se précipiter vers et entrer son code sans plus de préambule, puis Gabbie entra les coordonnées du portable et se laissa tomber dans le fauteuil derrière le bureau. Elle joignit ses mains sous son menton sans quitter l'écran du regard, et attendit.
Quelques secondes plus tard, elle entendit Lestrade et Donovan quitter les lieux, et John et elle se retrouvèrent seuls dans la pièce. Le cœur de Gabbie tambourinait dans sa poitrine tandis qu'elle guettait le "bip" qui lui annoncerait la position du portable de Jennifer, et, par la même occasion, celle du tueur et de Sherlock. Elle ferma les yeux, et inspira profondément, avant d'expirer lentement. Elle répéta cette opération trois fois, puis rouvrit les yeux et se leva. Elle se dirigea vers John, assis dans un fauteuil devant la cuisine, le regard dans le vide, et s'installa dans le siège en face de lui. Il leva les yeux vers elle, et aucun d'eux ne parla pendant quelques secondes.
Puis, John ouvrit la bouche et brisa le silence.
- Désolé pour ce que j'ai dit tout à l'heure.
Gabbie le regarda sans comprendre, et il reprit :
- "Vous ne pouvez pas le deviner". Je vous ai demandé si vous ne pouviez pas deviner mon mot de passe, c'était impoli et je n'ai pas employé un ton très amical.
Gabbie eut un petit rire.
- Ne vous en faites surtout pas, je ne l'ai pas mal pris. J'étais simplement un peu nerveuse.
John la regarda.
- Bon, OK, très nerveuse. Désolée.
- Vous n'auriez vraiment pas pu le deviner ? demanda John malgré tout, sur un ton presque d'excuse. Gabbie sourit.
- Non, contrairement à ce que vous et mes collègues avez l'air de penser, je ne suis pas aussi intelligente que Sherlock Holmes. Je ne devinais même pas le mot de passe de mes parents, alors celui d'un presque inconnu !
Elle se passa une main dans les cheveux, et reprit :
- Je n'ai pas un sens de l'observation aussi aigu que le sien.
- Mais vous avez... déduit les mêmes choses que lui, tout à l'heure, sur le corps de Jennifer, insista Joh en se redressant dans son fauteuil.
- Je n'ai pas non plus dit que j'étais stupide, dit Gabbie. Elle ajouta aussitôt devant le regard de John : pas que vous le soyez non plus, évidemment ! Je pense simplement que chacun possède son intelligence et sa façon de penser, contrairement à ce qu'a l'air de croire Sherlock.
- Espérons qu'il le comprenne un jour, soupira John.
Gabbie acquiesça vaguement, quand enfin, un "biiiip !" venant de l'ordinateur de John retentit. Tous deux se ruèrent dessus, et un point rouge brillait au milieu de l'écran à...
- ...l'Université Roland Kerr, murmura Gabbie. C'est très malin : le bâtiment est ouvert de nuit pour le nettoyage, n'importe qui peut y entrer à condition de le savoir.
Elle attrapa son manteau, et l'enfila en descendant précipitamment les escaliers. Miss Hudson fit son apparition dans la cuisine, et John lui expliqua brièvement la situation tandis que Gabbie sortait dans la rue et hélait un taxi.
Les deux montèrent à l'arrière, donnèrent l'adresse au chauffeur en lui disant de faire le plus vite possible, et la voiture démarra.
John ouvrit la bouche, mais Gabbie désamorça sa question
- L'université est à l'écart de la ville. Elle est sans doute déserte à cette heure-ci, le nettoyage a généralement lieu tôt le matin. Cela correspond aux précédents crimes, personne ne trouvera le corps avant le début des cours le lendemain matin.
John hocha la tête, puis sortit son téléphone pour appeler Lestrade tandis que Gabbie se murait dans le silence pour le reste du voyage.
YOU ARE READING
Sherlocked (Sherlock x OC) (BBC)
FanfictionGabbie Midwinter est une jeune criminologue travaillant à Scotland Yard depuis maintenant plusieurs années. Passionnée de psychologie, elle concentre tous ses efforts sur la compréhension de l'être humain, et surtout de celle des criminels. Un soir...