VALERIA

Chapitre 25

Point de vue Pablo

Cette nuit, l'obscurité m'a accueilli avec la froideur habituelle. J'ai réservé un vol pour l'Italie. Valéria et Lorenzo...
Ces deux-là n'attendent que mon absence pour agir sans réfléchir. Je ne peux pas leur faire confiance, surtout pas loin de mon regard.
Ils sont censés partir à 8h45 et arriver dans la journée. Ils ont intérêt à ne pas me décevoir, sinon ils en subiront les conséquences.

Je compose un message pour Lorenzo.
Ce con ferait mieux d'être debout. Je sais à quel point il aime traîner au lit, mais cette fois, il n'aura pas cette chance.
L'absence de réponse me fait bouillir. Je décroche le téléphone et l'appelle.

—  Où est-ce que tu es, Lorenzo ? ma voix n'est qu'un grondement de menace.
— Qu'est-ce que tu veux, Pablo ? Sa voix est encore ensommeillée. Ce petit salaud vient de se réveiller.

La colère monte, glaciale et implacable.

—  Si t'es pas dans ce putain d'avion à 8h45, j'irai te chercher moi-même. Et si ça arrive, sache que t'es déjà un homme mort. T'as compris, Lorenzo ?!

— Ok, ok, pas besoin de te déplacer, on sera là. Allez, à plus, Pablo.

Le clic du téléphone me dit qu'il a osé me raccrocher au nez. Je serre les dents. Il a intérêt à m'écouter, sinon je le traquerai jusqu'aux confins de l'enfer.

Point de vue Lorenzo

Super, réveil brutal. Pablo m'a presque étripé par téléphone. Je ne perds pas une seconde. Il faut que Valéria soit prête, sinon c'est nous deux qu'il va écorcher.

— Valéria, debout ! Maintenant !

Je frappe à sa porte, presque désespéré.

— Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

—  On prend l'avion dans 20 minutes. Bouge ton cul, Valéria, on n'a pas le temps pour tes questions. C'est un ordre !

Je claque la porte derrière moi. Elle n'a pas besoin de savoir pourquoi on doit fuir si précipitamment. Pas maintenant, de toute façon

Point de vue Valéria

Encore un ordre aboyé, encore une course contre la montre. Pourquoi est-ce toujours moi qui dois obéir, sans jamais comprendre pourquoi ? Mais je dois reconnaître que l'idée de partir, d'échapper à ce quotidien étouffant, a quelque chose d'excitant. Heureusement que j'ai toujours un sac prêt pour ces départs précipités. J'évite ainsi la panique, et je m'efforce de rester calme.

8h15, Nous quittons enfin la maison. Lorenzo conduit comme un fou, mais j'ai appris à ne plus être surprise par les excès de ces hommes qui m'entourent.

8h30, Nous sommes déjà à l'aéroport, installés dans l'avion. Le siège est inconfortable, et je me retrouve coincée à côté d'un type qui pue la sueur et l'alcool. Depuis quand mon frère n'a plus les moyens de nous mettre en première classe ? Et Lorenzo, où est-il passé ? Ce n'est pas le moment de se volatiliser.

Je ferme les yeux, fatiguée. La nuit dernière était épuisante et je me laisse sombrer dans un sommeil lourd, sans rêves.

Point de vue Pablo

Paul a pour mission d'aller chercher Valéria. Lorenzo, lui, a un autre rôle à jouer une fois arrivé. Valéria sera contente de revoir son meilleur ami. Enfin, c'est ce qu'elle pense. Mais je me méfie toujours, surtout quand il s'agit d'elle.

Une chose est certaine : il faut qu'elle reste dans l'ignorance de ce qui va se passer ce soir. Ce soir, nous passons à l'action. Leonardo Fusso... ton règne prend fin. Le sang coulera, et cette fois, ce sera le tien.