Au delà des étoiles

Chapitre 5 : Ruby

Flash-back

- Ne bouge pas ma chérie je reviens
- TU RESTES LÀ ! lui ordonna t'il.
- comment.. comment tu veux que je bouge maman ? dis je a cours de respiration
Son corps était contre le mien. Tout son poids écrasait mon corps d'enfant. Sa transpiration me collait à la peau, il était tout dégoulinant de sueur pendant qu'il continuait à faire des vas et viens en moi...malgré mon étourdissement, son haut étant légèrement relevé, j'ai pu apercevoir une croix en guise de tatouage sur son bas ventre.

___

- Ruby ? Ruby , réveil toi.
En ouvrant mes yeux, j'ai vu ma mère au-dessus de moi, passant ses mains dans mes cheveux, s'apprêtant à dire la phrase que je suis habitué d'entendre après chaque cauchemar de lui.
- C'était un cauchemar ma petite étoile, maman est là.
- Je vais bien maman t'inquiète pas.
- Je m'en veux de lui avoir laissé te faire du mal.
- Je sais..
Je ne suis pas sûr de savoir si elle s'en veut..comme cet homme ce soir-là avec son tatouage. La seule chose que je me suis dite c'était « Dieu ne serait pas content de le voir me faire pleurer. » sans pour autant comprendre réellement ce qui était en train de m'arriver. Sans doute que sa croix ne représentait en aucun cas la religion , car je ne sais pas quel diable l'a possédé ce soir-là pour qu'il puisse faire un tel acte. J'ai essayé de passer à autre chose tant bien que mal, mais je ressens toujours sa présence dans la maison..en même temps c'est parce qu'il est t..
- Ruby, tu peux venir m'aider à prendre mes médicaments.
- J'arrive maman.
Elle a constamment besoin de moi. Dès qu'elle se met à compter le nombre de cachets qu'elle doit prendre , sa main commence à trembler, et pas que pour ça d'ailleurs, ma mère avait les mains tremblantes assez souvent, dès qu'elle était un peu trop stressée. C'est un énorme boulot de s'occuper d'elle. Parfois, je me dis que j'ai bien fait d'arrêter mes études , sinon je n'aurais jamais pu m'en sortir. On a aucune famille ici, on est seule, je dois me démerder seule à chaque fois et ça commençait à devenir légèrement pesant. Même si je l'aime , il faut que je me l'avoue moi même , j'ai besoin d'aide , j'ai besoin qu'on m'aide à m'occuper d'elle. Quoi qu'il en soit , je ne veux pas la mettre en hôpital psychiatrique, elle n'est pas comme eux, pas encore à ce stade du moins, mais j'aimerais avoir un médecin qui passe régulièrement à la maison. Je ne sais pas quel travail je pourrais faire pour pouvoir avoir l'argent nécessaire , mais il faudrait que ça me rapporte beaucoup.
- Tiens.
- Merci ma chérie.
- Tu veux de l'eau ?
- Du jus s'il te plaît, je peux ?
Elle a toujours eu cette manie de me demander la permission comme ci c'était moi la mère. Comme ci c'était moi l'adulte. Même si au fond, c'est un peu le cas. Je prends le jus dans le frigo qui est juste derrière moi et je lui sers un verre pour qu'elle puisse prendre ses médicaments.
- Oui tu peux. Tiens.
D'un coup brève elle balance le verre par terre en me disant « je t'ai vu. »
- Vu quoi maman ?
- Je t'ai vu, RUBY JE T'AI VU.
- Calme toi maman j'ai rien fait.
- SI J'AI VU

Et c'est reparti pour un tour, elle va sûrement m'accuser de quelque chose que je n'ai pas fait. Je suis vraiment à bout de force, j'ai des cernes énormes sous les yeux , je suis épuisée de cette situation.

- Pourquoi tu me fais ça ? Dit elle d'un air agacé tout en se tirant légèrement les cheveux.
 
Accroupi au sol, essuyant le jus qu'elle a jeté par terre, j'ignore ce qu'elle dit, je ne vois vraiment pas l'utilité de lui parler alors qu'elle ne va rien écouter à ce que je vais dire, elle va en faire qu'à sa tête. Ça me fait mal au cœur de la voir comme ça , en pleine crise, en se faisant du mal à elle-même, que ce soit moralement ou physiquement.

- Tu as mis quelque chose dans mon verre , je t'ai vu faire, ton père ne serait pas fière de toi.
- Je n'ai rien mis dans ton verre. Et au contraire, papa serait très fier que je puisse contrôler des situations dont je n'ai pas été formé. Je songe vraiment à te prendre un médecin pour qu'il vienne à domicile.
- ALORS ÇA NON, ILS VONT ME TRAITER DE FOLLE COMME L'AUTRE FOIS.
*🔔*
Ça sonne à la porte. C'est sûrement Teresa, on va faire la journée à la plage. Même si je n'aime pas vraiment l'eau , ça me fera du bien , m'installer sur un petit transat et bronzer un peu.
- C'est qui ?
- Teresa.
- Je ne veux pas qu'elle vienne ici, je te l'ai déjà dit.
Ma mère est persuadée que Teresa ne veut du mal. Elle pense ça de tout le monde, elle voit toutes les personnes qui s'approchent de nous comme une menace. Teresa est mon amie depuis très longtemps, et j'ai confiance en elle.

- Salut , je récupère mes affaires et j'arrive.
Lui dis-je en ouvrant la porte et en la refermant d'aussi tôt pour éviter qu'elle croise le regard de ma mère. Teresa sait qu'elle ne peut pas entrer chez moi, elle est habituée de m'attendre sur le pallier, et puis même si ma mère voulais d'elle , elle ne serait jamais entré car ma mère lui fait peur, et je la comprends , parce que même à moi , elle me fait peur parfois. Je pars récupérer mon sac de plage en haut, je dis à ma mère d'ouvrir à personne et d'aller se reposer un peu même si on venait de se réveiller il y a à peine 3h. Je lui fais un bisous sur le front , prête à partir , quand elle met une petite fleur dans le coin de mon oreille comme à son habitude, en me souhaitant une bonne journée. Cette fois ci, sa crise est passée toute seule. Je ferme la porte derrière moi et on part directement à la plage avec Teresa.