Chapitre 1 - 20 septembre 2023

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Nicole.

Insomnies

Et mon cœur qui bat fort de cette douce drogue qu'on lui a injectée,

La nuit du spleen d'automne est-elle l'auteure présumée ?

Que la mélodie qui enivre mon âme soit mon alliée.

Des nuits blanches sous un masque gris,

Combien de fois vous ai-je chassées,

appelées, mes amies ?

Des nuits entières passées à vous attendre...

Puis vous chasser, et vous reprendre,

Et quand enfin je ferme les yeux,

le jour se lève sur toutes les rues.

Par N. W.


Présent.

2 h 30.

Insomnie.

Encore une. Je crois qu'on peut presque appeler ça « une routine ».

Je viens de griffonner quelques lignes formant un début de poème lorsque je sens la fatigue prendre enfin le dessus sur mon corps, mais surtout, sur mon esprit. Arriver à apaiser son enveloppe charnelle est une chose, calmer ses pensées et faire le vide dans sa tête en est toute autre.

Écrire a longtemps été un moyen pour moi de mettre des mots sur mes maux. Depuis petite, je griffonne des poèmes, des histoires courtes, et même des paroles de chansons.

L'inspiration n'a pas toujours été là. La plupart du temps, elle vient lors de ces moments où j'ai l'impression que les ténèbres m'envahissent. C'est drôle quand on y pense... Les meilleures œuvres sont souvent celles qui naissent des sentiments qui nous tourmentent le plus.

J'éteins ma lampe de chevet puis repose mon stylo et mon carnet sur la table de nuit, à leur place habituelle. Savoir qu'ils sont tout près au cas où je me réveille durant mon sommeil et éprouve le besoin d'évacuer mes états d'âme me rassure.

Certains soirs, il m'arrive même de m'endormir mon calepin en main. Il faut dire que je peux composer les yeux fermés tant le geste est devenu naturel, presque instinctif.

Si je ressens à ce point ce besoin, c'est en partie car mes idées noires réapparaissent au coucher du soleil. Allongée dans l'obscurité, je tente de concentrer mon esprit sur autre chose afin de trouver le sommeil.

C'est quoi déjà ? Faire le vide dans sa tête. Inspirer 5 secondes, expirer 5 secondes. Répéter 6 fois l'exercice.

Mon ventre se gonfle, l'air entre et sort de mon corps. Je fais tout comme m'a dit mon psy, et pourtant, je n'arrive toujours pas à calmer toutes les pensées qui me viennent dès que je ferme les yeux. C'est comme si toutes les peurs les plus irrationnelles décidaient de se réveiller au moment où je suis censée m'endormir.

Je ne vais jamais m'en sortir.

Une petite voix dans ma tête se met à répéter ces mots en boucle. Je sens une bouffée d'angoisse me saisir et mon cœur s'accélère subitement.

La peur de la peur...

Encore une fois, c'est le serpent qui se mord la queue.

Tout à coup, tout va vite, trop vite, une sensation de mort imminente.

Hope Dies Last [ÉDITÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant