Poupée [Taekook]

Chapitre ⑦

Bonsoir les amis ! ^-^

Voici la suite de Poupée, et j'aime tout particulièrement ce chapitre...

Bonne lecture ~ ♥

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Je me suis déjà demandé quelle était la différence entre admirer et être admiré.

Pour sûr, admirer quelqu'un, le positionner sur un piédestal, ce n'est pas se tirer une balle dans le pied mais en plein cœur. La condition humaine veut qu'on aime se faire aduler, toujours est-il qu'il faut savoir garder son intégrité quand on l'est. Mais comment ? Après tout, n'est-il pas difficile de ne pas s'envoler lorsque les autres agissent comme si l'on était le seul à être ailé ?

La question s'est posée pour moi il y a longtemps. Je n'étais pas admiré, ce n'est pas ce que j'entends ; j'admirais. J'ai admiré, j'ai adulé, j'ai chéri très fort, trop fort, jusqu'à vomir de mon manque de rationalité, de réalité. Avec le temps, toujours le temps, ce temps qui est en fait une entité, de la matière, de la gravité, j'ai pensé que, peut-être, comme nous pouvons tous porter une IST sans forcément qu'elle ne se déclare avant que quelqu'un ne la sollicite, il en va probablement de même avec notre ombre narcissique.

— Jeune homme, l'université va bientôt fermer. Qu'est-ce que vous faites encore dans les couloirs à cette heure ?

— Ah, bonsoir !

Je ne connais pas cette femme, mais à sa jupe crayon et à son dossier fermement coincé sous son bras, je peux deviner qu'elle est du corps administratif de la fac. Dans le couloir éteint, elle me dévisage à la seule lumière de la lune qui passe dans les fenêtres en arche.

— J'ai... j'ai rendez-vous avec mon directeur de mémoire.

Elle hausse un sourcil. Merde.

— Si tard ? Qui donc donne un rendez-vous si tard à son élève ?

Cette question me confirme l'anormalité de cette situation. L'anormalité qui a pourtant été validée, ou plutôt ignorée, par Namjoon un peu plus tôt.

Improvise, Jungkook.

— ...Monsieur Daniel. Avec monsieur Daniel.

Son expression reste longuement figée dans la sévérité, jusqu'à se détendre soudain grâce à un éclair de conscience.

— Ah... Oui. Il est connu pour ça.

Mon coeur ralentit.

— Très bien. Je suppose qu'il vous fera sortir par le parking ?

— Heu... Oui. Oui oui, c'est ça, il me fait toujours sortir par là.

— D'accord. Bonne soirée.

— Vous aussi.

Aussi facilement, elle tourne les talons, ces derniers claquant jusqu'au bout de l'allée. Je ne reprends ma marche lente que quand ils cessent de résonner.

Je ne suis pas du genre à dire ça. Mais évidemment.

Évidemment que j'ai un mauvais pressentiment.

Je me force à détendre les épaules. Tout ça est tellement étrange ; pourquoi mon mentor a-t-il rendez-vous si tard ? Et pourquoi est-ce que ça semble inhérent à monsieur Daniel ? Je devrais m'en moquer, je sais que je devrais, mais mes pieds foulent le sol des couloirs à ma place. Les lucarnes dorment, les dalles sont à peine visibles dans la nuit mais, surtout, l'immensité de cette école devient effrayante une fois tout éclairage rompu. Moi qui dédaigne cette fac plus que tout, l'âme qu'elle paraît revêtir une fois la lune haute me déconseille de la provoquer.