Chapitre 4: Les grandes histoires ne commencent pas par un abandon

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Pour bien comprendre la suite de l'histoire, il est important que je développe un peu les circonstances qui m'ont amené à rencontrer ce cher Ricky. Certain auront peut-être déjà deviné, je suis une fée. Je me doute bien que rien qu'en sachant cela, beaucoup des mystères entourant Emmerich au Cœur d'or deviennent plus clairs. Obtenir l'aide et l'amitié d'une fée... peu sont les êtres qui ont réussi cet exploit. Bon... entendons-nous bien, ce ne sont pas les grands discours empreint d'envie de liberté de ce gosse qui m'ont convaincu de lui apporter mon aide. Les fées sont des êtres dont la seule réaction est de lever un sourcil lorsqu'elles apprennent que leur enfant est mort, alors se sentir concerné par ce qui pourrait bien vivre un petit humain de treize ans... Mais voyez-vous, si Emmerich était née avec une bonne étoile et un destin grandiose au-dessus de la tête, ce n'était pas mon cas. Mais avant de vous expliquer plus en détail, voici un peu de contexte.

Les fées vivent au sein d'une forêt dont la moindre petite feuille, le moindre caillou et le moindre brin d'herbe est imprégné de magie et constitue un danger mortel pour quiconque s'aventure à y pénétrer sans invitations. Autant dire que c'est un danger pour tout le monde puisque personne au cours des dix derniers millénaires n'a reçu d'invitation. Et si par hasard, une personne non-invitée réussissait à passer les pièges d'illusions qui entourent la forêt, elle se retrouverait confronté au pouvoir du roi des fées et croyez-moi, il n'existe rien de plus terrifiant ou dangereux. Même les fées le craignent. La forêt des fées est une véritable dictature, c'est moi qui vous le dis. Et d'ailleurs, si je n'étais pas sûr d'être hors de portée du souverain de la forêt, jamais je ne me serais aventuré à écrire ces lignes.

Une fée ne mesure pas plus de quinze centimètres, mais contient plus de magie que le peuple vampire réuni. Aussi, si nous n'avons pas beaucoup d'empathie, nous, les fées, sommes en revanche très farceuses et c'est pourquoi nous affectionnons particulièrement les sortilèges d'illusion. Lorsqu'on affronte une fée, le plus grand danger vient de notre propre esprit.

Mais pour en revenir à moi, voici le début de l'enchaînement d'événement qui me mèneront jusqu'à Emmerich.

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Tout commença lors de la remise des diplômes du centenaire. Un moment très important qui marque la fin de l'adolescence d'une fée. J'étais très enthousiaste puisque j'avais pris comme spécialisation « formation magique et guerrière » qui me permettrait d'intégrer l'élite défensive des fées. Vous imaginez bien que j'en avais les ailes qui vibraient d'excitation! Ah... les illusions de la jeunesse! Je me trouvais au milieu de notre clairière sacrée, attendant de voir mes plus grandes aspirations se réaliser et, après deux bonnes heures soporifiques où les noms de diplômés étaient appelés un par un, je dû me rendre à l'évidence : Ils m'avaient oublié! Vous pensez bien que je ne pouvais simplement pas rester sans rien faire, il fallait que j'aille me plaindre et plaider ma cause!

- Non, mademoiselle Cricket, on ne vous a pas oublié, a déclaré la professeure Pinson en me jetant un regard irrité de ses yeux de fouine encadré de sa coupe de cheveux gris au carré qui me donnait presque envie de me pendre. Vous avez été recalé.

- Quoi ?! Et sous quel prétexte vous m'avez recalé? Celui d'être jalouse de mon incroyable talent ?!

Je vous l'accorde, rétrospectivement, je réalise que j'avais sans doute un petit problème d'arrogance.

- Baissez d'un ton, jeune fille! Me cingla-t-elle. Vous êtes recalé parce que vous avez échoué l'épreuve finale.

- Je conteste! L'épreuve finale consistait à dompter une licorne, il n'a jamais été précisé de quelle manière il fallait le faire! Vous ne pouvez pas me faire échouer sous prétexte que j'ai quelque peu bousculé un de vos canassons!

L'épopée d'Emmerich au Coeur d'or...  écrite par sa fidèle acolyteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant