Sleepless Night, Dark Thoughts

13 : Le Poste

Lorsque mon réveil sonne, il ne réveille personne. J'étais déjà réveillée. Toujours assise par terre contre mon lit, j'ai réussis à calmer ma crise de panique à deux heures du matin. J'ai eu peur pendant à peu près deux heures.

Mes parents ne savent pas qu'au lieu de dormir, j'ai essayé de me calmer d'une nouvelle crise de panique en écoutant de la musique toute la nuit.

Je me lève et je descends. Ma mère est en train de prendre son petit déjeuner. Je lui dis « salut » et je bois juste un verre d'eau. Je n'ai pas faim. D'habitude, je pourrai manger un bœuf entier le matin. Mais pas aujourd'hui. Plus maintenant.

Je remonte les escaliers pour brosser mes cheveux et mes dents – même si je n'ai rien mangé. Je m'habille et je prends mon téléphone. J'ai plusieurs notifications d'Instagram. Je déverrouille mon téléphone. J'ai été mentionnée dans plusieurs postes, surtout dans les commentaires.

Le poste vient d'Axel.

Est-ce que ça m'étonne ? Pas du tout.

Le poste est juste une photo de lui. Il a l'air fier, ce batard. Je regarde la légende qu'il a postée.

ale.x_2 Les gens de mon lycée ! Je me suis tapé la planche à pain !

C'est tout ce qu'il a mis. Pas d'hashtag. Pas de paragraphes résumant sa journée en détail comme il en a l'habitude.

Nan.

Juste cette simple phrase.

« Je me suis tapé la planche à pain. »

Je savais que j'étais fine. Je le sais. Ils me l'ont dit trop souvent pour que je puisse l'oublier, désormais. Mais, « je me suis tapé », n'est pas le terme approprié pour ce qu'il m'a fait.

Je n'étais pas consentante. Ce n'était pas non plus un coup d'un soir comme il doit en avoir l'habitude. C'était un viol. C'est bien plus grave.

Je regarde les commentaires, en dessous du poste. Tout le monde m'a taggé pour être sûr que je vois le poste. Les commentaires me font mal au cœur.

« Elle a vraiment accepté ? Quelle salope ! », « Quoi ? Impossible ! Elle a pas de forme, comment-tu peux aimer ça ?! », « T'aurai dû te taper @tif20_07, elle est bien plus belle est cool, mec ! », « Je savais pas que les squelettes c'était ton truc ».

Ils ne savent rien. Axel fait passer ça pour un coup d'un soir. Jamais je n'aurai accepté. Même avec l'homme le plus beau de la terre.

Ils me dégoutent.

Tous.

Axel.

Ceux qui ont commenté le poste.

Tout le monde.

Je remarque enfin l'heure. Il est sept heures. J'éteins mon téléphone et je descends me préparer.

Mon sac sur le dos, ma musique dans les oreilles, je quitte un hostile paradis pour rejoindre un doux enfer.