Chapitre 9 : Prescott

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Point de vue d'Anna :

Novembre à Los Angeles chez Liam

***

Aux alentours de 10h00.

Je me réveille en me remettant à peine des éléments de la veille. Je m'en veux de m'être montré vulnérable auprès de lui. J'ai un tas de questions dans ma tête qui se mélangent entre elles, et qui me font un mal de chien.

Pourquoi m'a-t-il aidé ? Comment était-il là ? Pourquoi il s'est montré gentil avec moi ? Et surtout pourquoi il m'a appelée par ce surnom ?! Je suis complètement perdu. Je ne comprends rien.

Je ne vais pas mentir parce que vous ne me croirez pas dans tous les cas, mais ses gestes doux m'ont rassuré vis-à-vis de lui. Mais maintenant je dois surement lui faire pitié et je sais très bien qu'il va redevenir l'enfoiré qu'il était. On n'est pas dans un conte de fée.

Ça serait.

Dès que Liam est parti de chez lui hier soir. Mes démons sont réapparus pendant mon sommeil. Et quand j'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir, je suis parti directement dans ma salle de bain. Et l'angoisse a fait de nouveau surface. La crise m'a submergé et le besoin de ressentir une sensation était trop fort pour résister.

Je frotte mes yeux en grimaçant et me lève. J'attrape un pull qui trainait sur le rebord de mon lit et l'enfile. Je baisse mon regard sur mon bras droit et mes cuisses et remarque les pansements que Liam m'a fait hier soir.

Il se débrouille bien je le reconnais.

Il ne m'a pas fait de mal...

J'attache mes cheveux dans un chignon rapide où je laisse des mèches rebelles s'échapper et part dans la cuisine. J'ai besoin d'un doliprane et d'un café. Non rectification ; j'ai besoin d'un doliprane et d'une cafetière entière pour démarrer cette journée qui s'annonce étouffante.

Je sais que demain nous devons partir en Arizona. Au fond de moi, j'ai comme l'impression qu'un événement va refaire surface ou que rien de ce qu'a prévu Liam va se dérouler dans l'ordre. Raison de plus pour angoisser à vingt-quatre heures de... Comment on peut appeler ça d'ailleurs. Une mission ? Un voyage ? Une chose est sûre c'est que tout ça est beaucoup trop étrange.

Non réaliste.

Une fois que mes pieds ont rejoint le sol de la cuisine, je me serre une grande tasse de café bien noir, que Liam a dû préparer avant de faire je ne sais quoi.

J'attrape un doliprane qui se trouve dans l'étagère à côté du réfrigérateur et avale un comprimé à l'aide du liquide amer, qui me fait un bien fou.

Mon corps sursaute en entendant le bruit de la télé s'allumer. Je me retourne rapidement en reculant de deux pas.

Je déteste avoir peur.

Ma tête se relève vivement avant que mon corps se détende en constatant que ce n'est que Liam devant moi qui me regarde l'air interrogateur face à ma réaction. Mes yeux ne quittent pas les siens, et me permettent de voir qu'il a des cernes assez marqués... Probablement à cause de moi.

Voilà pourquoi, je déteste qu'on m'aide. Et je déteste être vulnérable. Parce que c'est qu'un fois que vous avez montré au gens vos faiblesse que soit ils s'en aillent pour toujours où soit ils en paient aussi les conséquences. Et ça n'a beau qu'être des cernes, il n'avait pas à m'aider. Il ne voulait sûrement pas le faire... C'est juste la pitié qui a agi.

-Désolé... Je ne l'ai pas fait exprès, me dit-il.

Désolé ? Il s'excuse ?

Mais ce n'est pas à moi de m'excuser parce que j'ai eu peur ?

Sous son EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant