Prologue : Le vieillard

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La nuit venait de tomber sur la petite ville de Sandlander. Rien ni personne ne courrait plus les rues. Tous savaient, que là, tapis dans la pénombre, à l'abri de tout regards ou rayon de lune, Ils attendaient. Une âme errante ? Un malheureux perdu dans le pays ? Un simple petit insecte insignifiant ? Rien ne traînait.

Les lampadaires éclairaient bien en évidence chaque trottoirs parfaitement entretenus de la ville. Les arbres, vacillants au gré de la brise automnale, laissaient un sentiment de calme mortel dans les rues de Sandlander.

Le silence, le calme, la peur. Si vivant il y avait dans cette ville, il n'était pas aisé de le trouver.

Mais ce soir-là, égaré proche de l'échoppe d'un cordonnier, un petit homme. Trapu, le visage caché par sa barbe grisonnante et la crasse, il cherchait un endroit où loger pour la nuit. Le vieillard avançait, tremblant de la faim qui lui creusait l'estomac, il décida de s'appuyer contre le mur du bâtiment le plus proche pour se reposer quelques instants.

Essoufflé, fatigué de son voyage à pied de plusieurs jours depuis la ville de Londres, il suppliait son dieu de mettre sur son chemin une personne charitable, apte à lui apporter de l'aide. Mais visiblement, la ville avait été abandonnée depuis peu.

L'homme tenta de rassembler ses dernières forces, afin de trouver le chemin du réconfort. Il pensait à sa mère, qui lui préparait un délicieux petit-déjeuner après une bonne nuit de sommeil. La pauvre était morte dans ses bras il y a de cela plusieurs années. Mais tant pis, il avait besoin d'espoir.

Le froid de la saison se faisait sentir pour le vieil homme dont la parure bon marché ne couvrait pas suffisamment le corps frêle et amaigri.

- Quelqu'un ? Peu importe, aidez-moi, s'il vous plaît ! Appela l'homme, vainement.

Qui aurait pu le prévenir ? Qui aurait pu deviner que dans cette ville, si nous tenions à notre petite existence, il valait mieux se faire discret à la nuit tombée.

Au début, personne ne répondit. Pas un son, si ce n'est le bruit du vent au travers des branches d'arbres.

La nuit était d'un noir si profond. Les étoiles n'apportaient plus aucunes scintillances sur ces terres, et la lune se laissait à peine percevoir à travers la brume.

C'est quand il commença à perdre espoir qu'il le sentit. Un souffle chaud, dans sa nuque. L'homme se retourna brusquement sans rien voir d'inquiétant. Il était pourtant certain d'avoir entendu quelqu'un soupirer derrière lui.

En passant sa main à l'arrière de sa tête, il sentit l'humidité. Mais pas des gouttelettes de givre, non. Il pouvait encore sentir la chaleur. Comme l'humidité d'un souffle humain.

Le vieillard commençait à se rendre compte qu'il avait peut-être commis une erreur en venant ici. Mais il était trop tard, car il l'entendit, cette voix, venue d'ailleurs.

- Je suis là cher ami. Que vous arrive-t-il ?

Un frisson d'effroi parcouru l'échine de l'homme âgé. Cette voix, sifflante comme le vent, et acide comme la bile. Elle n'était pas humaine. Quelque chose ne tournait pas rond. Et malheureusement pour le vieillard, il était le seul encore présent pour savoir ce qui se cachait derrière cet inquiétant son sortit tout droit des Enfers...

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