Henri ne se souvenait de rien. Rien si ce n'est cet homme, censé être mort, qui lui avait attrapé le poignet. Puis plus rien.
Il se réveilla dans un lit, couvert d'un simple drap. En regardant autour, il découvrit une petite chambre, vide de tout mobilier. Deux fenêtres, face à son lit, donnaient sur une rue peu fréquentée. Il devait être dans l'hôpital de la ville. On ne lui avait pas parlé de cet endroit, mais l'odeur lui rappelait ses années d'étudiant.
On frappa à la porte. Sans qu'Henri n'en donne l'autorisation, une jeune femme entra, munie d'une petite planche en métal.
C'était une infirmière, reconnaissable à sa tenue.
- Vous êtes de retour parmi nous docteur. Quel plaisir. Dit-elle en déposant sa tablette sur le lit.
Henri ne répondit pas. Il fixait fermement les yeux de l'infirmière. Bleus, toujours bleus.
- Je vais vous administrer un petit remontant. Rien de bien méchant, ne vous en faites pas.
Il se laissa faire. Il avait l'habitude des piqûres. Même s'il n'était pas certain d'en avoir besoin, il préférait faire confiance à l'infirmière.
La petite femme prépara la seringue et injecta son contenant dans le bras d'Henri. Puis, elle s'attela à défaire le bandeau qui entourait la tête du docteur. Il ne l'avait même pas remarqué. Pourquoi portait-il cela ?
- Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Demanda faiblement Henri, toujours à moitié assommé.
- Rien de bien grave. Vous avez glissé sur du sang et vous vous êtes cogné la tête. Heureusement que Winston était présent, il vous a sauvé la vie.
Winston devait être le Père-Noël qu'Henri avait rencontré tout-à-l 'heure.
Malgré ce détail, Henri ne se souvenait pas être tombé. Il y avait ce mort, et sa main, serrée sur son poignet.
- Et l'homme, celui qui m'a attrapé le poignet, comment va-t-il ?
L'infirmière s'arrêta net. Elle plongea son regard dans le vide, réfléchissant à la meilleure réponse possible. Mais Henri le savait. Les mensonges prennent toujours plus de temps que la vérité.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez docteur. Vous avez dû rêver. Répondit calmement l'infirmière avant de replacer le bandeau sur la tête d'Henri.
Elle mentait. Très mal en plus de cela. Henri avait peut-être reçu un mauvais coup à la tête, il n'en devenait pas moins fou. Il fallait maintenant savoir pourquoi cette infirmière cachait la vérité.
Henri resta quelques heures de plus dans la chambre, avant que l'infirmière accepte qu'il s'en aille. Il ne voulait pas rester plus longtemps ici. Il n'était pas en sécurité dans ce lieu.
Une fois dehors, il se rendit au plus vite dans son petit appartement. Se disant qu'il en avait assez fait pour aujourd'hui, et qu'il était temps de réfléchir à un autre moyen de faire avancer les choses.
Après les événements de ce matin, il était hors de question qu'Henri retourne dans ce hangar. Les morts pouvaient bien y pourrir s'ils voulaient, jamais plus il n'y remettrait un pied.
Mais une question restait tout de même sans réponse : Comment allait-il trouver une solution à ces meurtres ?
Personne n'était prêt à l'aider, les corps ne lui donneraient aucunes réponses, et aucuns indices n'avaient été retrouvés sur les lieux des crimes. Restait alors une seule chance, la lettre qu'il avait reçu le matin même.
Henri n'avait pas voulu l'ouvrir, mais peut-être était-ce la dernière chance qu'il avait de pouvoir trouver quelque chose.
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Bienvenue à Sandlander
HorrorLe docteur Henri de Fabreuille, nouvellement diplômé, reçoit une lettre de convocation pour une mission exceptionnelle. Perdue au milieu des terres Anglaise, la petite ville de Sandlander attend paisiblement l'arrivée d'une âme égarée. C'est pourta...