Parfaitement Imparfaits

Chapitre XIX

PDV Aïna :

Une fois arrivée chez moi, je cours dans la chambre d'Elijah malgré les remarques de ma mère qui me dit de ne pas courir.

- "Elijah !

- Aïna ! Tu vas bien ?

- Tu m'as manqué !

- Toi aussi ! Qu'est-ce qu'il c'est passé ?

- J'ai euuh... j'ai fait un malaise et ma tête a tapé le sol du studio.

- Aïna ?

- Oui ?

- Tu sais que tu peux tout me raconter hors je vois à ton visage qu'il y a quelque chose que tu ne m'as pas dit.

- Je... je ne veux pas en parler, pas... pas maintenant...

- Ne pleure pas, chuut, je ne voulais pas t'obliger.

- C'est... c'est pas ta faute, je suis juste pas prête."

Je pleure sans m'arrêter durant de longues minutes, trempant le t-shirt bleu gris de mon grand frère, la personne qui m'a toujours comprise, qui m'a toujours soutenu, qui m'adore et donnerait tout pour moi. Mon grand frère de 18ans, mon grand frère de 1m78, mon grand frère qui a les mêmes yeux bleus turquoises et verts que moi, mon grand frère si beau avec ses cheveux bouclés et bruns qu'il tient de ma mère, mon grand frère toujours là quand j'ai besoin de lui.

- "Les enfants ? Je peux rentrer ?

- Juste 5 minutes s'il te plaît papa.

- Dac je reviens dans 5 minutes."

PDV Noah :

Enfin chez moi, enfin dans ma chambre. L'infirmière est venue me libérer de ma perfusion et m'a refait mes pansements ce matin puis m'a donné l'autorisation de rentrer chez moi. Bien évidemment, ma mère me couve comme si j'étais un nouveau né, elle est à deux doigts de faire boire de la soupe à la paille, je refuse mais elle me reproche de m'agiter et de refuser son aide.
Je décide d'appeler Aïna pour avoir de ses nouvelles puisque je sais qu'elle aussi, est rentrée chez elle aujourd'hui. On a discuté longuement pendant les heures pendant lesquelles ses parents n'avaient pas le droit de la voir pour je ne sais quelle mesure de rétablissement psychologique mais ne pas l'avoir vue m'a manqué même si je ne sais pas pourquoi, j'aurais aimé la voir, la prendre dans mes bras et lui dire que tout va bien alors que je n'en sais rien.

- "Noah, tesoro ?

- Sì mamma ?

- Tu n'oublies pas qu'on va au commissariat pour ta déposition cet après-midi.

- Non non t'inquiète, j'oublie pas.

- Super, normalement Aïna, Luca et Abby vont y aller en même temps.

- Cool."

Je suis content d'aller faire ma déposition en même temps qu'Aïna mais j'ai peur de sa réaction, je sais qu'elle n'aurait pas voulu que je me batte avec Finn à cause de ses paroles, si elle n'avait pas fait son malaise elle se serait interposée quitte à prendre un coup qui ne la visait pas. J'ai l'impression que l'ébauche d'amitié que l'on a construit menace de s'écrouler, menace de se fissurer.
Mon envie d'appeler la jolie blonde c'est effacée, j'aimerais ne pas avoir à la confronter, revenir en arrière quand on était cloîtré dans nos chambres à l'hôpital et que l'on discutait et se demandait des nouvelles l'un de l'autre et que l'on comparait nos plateaux repas.
Je ne comprend pas pourquoi lui parler m'est tant important, pourquoi ces moments sont ceux que je repasse en boucle dans ma tête avant de m'endormir. J'ai déjà été amoureux dans ma vie mais cela ne ressemblait pas à ça, j'étais gaga comme si ma copine était un bébé ou un chiot, je voulais la toucher, sentir mes mains sur son corps, mettre mes lèvres sur les siennes, lui parler et la voir n'était pas dans les choses que je préférerais faire avec elle. Je ne suis pas amoureux d'Aïna Ely Green, je le sais, je ne suis ami avec elle que depuis plusieurs jours, JE.NE.PEUX.PAS.L'AIMER, c'est impossible !
Mon téléphone sonne, me coupant dans mes réflexions, je décroche sans même regarder qui m'a appelé.

- "Allo ?

- C'est moi, Noah.

- Je... Je sais.

- Tu vas au lycée demain ?

- Je ne sais pas mais je pense que oui.

- Ok, super mec, tu m'as manqué.

- Toi aussi tu m'as manqué Stan.

- A demain, mon best-friend d'amour choubidou que j'aime !

- Plus jamais ça ! J'ai failli faire une crise cardiaque !

- C'était le but. Bon à plus, je dois aller bosser mes exams.

- A demain mec !"

Stan McCauley, mon premier meilleur ami, partenaire de toujours dans les conneries, les bonnes notes, le football américain, les soirées alcoolisées et les idées de merde. Plus petit que moi avec ses 179 centimètres et plus blanc que moi avec sa peau métisse d'une mère Puertoricaine et un père blanc venant du Maine, on s'est rencontré en primaire et on est vite devenu amis, des soutiens moraux lorsque les petits blancs bien racistes nous traitaient d'immigrés et de fils d'esclaves, on a toujours été là l'un pour l'autre depuis ça.

PDV Aïna :

Je dois aller au poste de police pour faire ma déposition cet après-midi, je n'ai aucune envie de reparler des gestes de Finn, je vais pleurer à coup sûr et je ne pas envie que l'on me voit vulnérable à ce point surtout après les touchers que j'ai subi. Je suis devant mon assiette, l'appétit coupé à force de me ressasser les événements de mardi soir, j'ai l'impression de sentir les mains de Finn, son souffle, sa chaleur corporelle sur moi, d'entendre à nouveau sa voix dans mon oreille. Je me lève, quitte la table, laissant mon assiette pleine, et rejoins dans ma chambre, les larmes aux yeux, malgré les protestations de mon père.

Une fois dans ma chambre, j'appelle Noah, la seule personne que j'ai envie de voir, à qui j'ai envie de parler. Ca sonne une fois, deux fois, trois fois puis le silence remplace le quatrième bip qui aurait du suivre le troisième.

PDV Noah :

Pour la deuxième fois de la journée, mon téléphone sonne me sortant de mes pensées, encore une fois tournées vers la belle blonde. Je réponds à nouveau sans regarder qui m'appelle, le silence plane pendant plusieurs secondes, laissant les deux respirations prendre une place immense.

- "Noah ...? 

- Aïna, c'est toi ? 

- Oui c'est moi. Ca va ? 

- Pas au top mais ça peut aller, et toi ?

- J'ai peur d'aller faire la déposition... 

- Je serais là, même si je pense que tu ne veux pas vraiment me voir vu que je me suis battu avec l'autre connard après qu'il ai eu des propos horribles quand il t'a vu tomber dans les pommes. 

- Noah... effectivement je n'aurais pas voulu que tu te battes avec lui, il n'en vaut pas la peine quelques ont été ses propos ou actes. Mais bon, si tu l'as fait c'était pour me défendre je pense, alors je te pardonne mais ça va prendre du temps avant que tu sois totalement pardonné. Tu sais que je déteste la violence, c'est pour ça que ça va me prendre du temps.

- Je comprends Aïna, je suis désolé. Je savais que tu n'aurais pas voulu que je le frappe mais je l'ai fait. 

- Perché Noah ? 

- Non so... 

-  Je vais te laisser... à toute à l'heure.

- Pardon Aïna. A toute."