Chapitre XVIII

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PDV Noah :

Julie n'est toujours pas revenue avec des nouvelles d'Aïna, cela m'inquiète, j'ai peur qu'elle ne soit pas dans le service des urgences mais en réanimation ce qui ne serait vraiment pas bon signe puisque les patients qui se trouvent là-bas sont des corps entre la vie et la mort ni plus ni moins. On ne sait pas s'ils vont en ressortir vivants ou sur un brancard, emballés dans une housse mortuaire en attendant que la famille choisisse si elle va incinérer ou enterrer l'être cher.
Je le sais plus que bien pour y avoir vu pendant 2 mois un de mes grand-pères avant qu'un jour, ma mère nous conduise à l'hôpital comme tous les samedis après-midi et qu'une infirmière nous occupe en nous empêchant d'aller ouvrir la porte 207, celle de la chambre de papi Fluvio, pendant que mes parents étaient avec un médecin dans son bureau. Je me souviens avoir vu mes parents sortirent les joues mouillées et les yeux rouges trahissant les larmes qui avaient coulées, je me souviens qu'ils nous avaient pris dans leurs bras en murmurant des pardon étranglés par des sanglots muets.
Je me souviens avoir compris avant même qu'ils nous l'aient annoncé, j'avais compris que papi Fluvio, mon grand-père maternel avait traversé la porte de l'au-delà car la porte de la vie avait claquée avant qu'il n'ait pu la rattraper et s'était vérouillée de l'intérieur, le peuple de l'au-delà lui avait alors ouvert sa porte en grand comme pour lui signifier qu'il était le bienvenu et comprenant qu'il se joindrait à eux un jour où l'autre, il avait choisi d'y aller directement, de ne pas attendre dans le couloir.
Je ne lui en avait pas voulu de ne pas avoir rattrapé la porte de la vie, je lui en ai seulement voulu d'avoir franchi celle de l'au-delà sans que je n'ai pu lui dire aurevoir, je lui en ai voulu d'avoir fait pleurer autant maman jours et nuits, si bien qu'elle avait toujours les yeux rougis et gonflés, la voix cassée, pleine de sanglots et  une boîte de mouchoirs à la main qui la suivait partout où elle allait dans la maison.
Je ne veux pas qu'Aïna puisse avoir le choix de rejoindre papi Fluvio, je ne veux pas que papi Fluvio colle son oreille à la porte de l'au-delà pour entendre la porte de la vie claquer à l'autre bout du couloir, je ne veux pas qu'Aïna se retrouve dans le couloir, je ne veux pas qu'elle ai une raison de se retrouver en réa.

PDV Aïna :

Julie fini de m'osculter et fait venir mes parents dans le box mauve pour leur expliquer tout un tas de choses qui me sont en partie destinées même si n'écoute absolument pas ce qu'elle dit.

- "Aïna ? Tesoro tu m'entends ?
- Oui, qu'est-ce qu'il y a maman ?
- L'infirmière t'a posé une question et t'a appelé plusieurs fois mais tu n'as pas répondu.
- J'étais dans la lune désolée. C'était quoi la question ?
- Est-ce que tu peux nous raconter ce dont tu te souviens avant ton malaise ? Ni moi ni tes parents ne le savons, c'est important pour comprendre la cause du malaise.
- Je... je ne peux pas, je ne veux pas, c'est trop. je réponds en commençant à pleurer.
- D'accord, c'est pas grave, tu pourras en parler soit à moi, soit à tes parents, soit à une psychiatre ou psychologue quand tu te sentiras prête."

Je hoche la tête en laissant couler les larmes sur mes joues, en les laissant se nicher dans mon cou et mouiller le col de mon t-shirt. Il n'y a qu'une personne à qui j'ai envie de parler de ce que Finn m'a fait, je veux en parler seulement à Noah, Noah qui est venu me voir dans le vestiaire et n'a pas exigé que je lui raconte qui c'est juste assis à côté de moi avant de me prendre dans ses bras, Noah qui s'est laissé embrasser alors qu'il n'en avait probablement pas envie, Noah qui a remplacé Elijah dans son rôle de grand frère l'espace de plusieurs minutes, Noah qui a une place dans mon cœur et dans mon esprit à tout jamais.

Ellipse de 2 jours

Je sors enfin de l'hôpital, après être passée du box mauve des urgences à une chambre, une infirmière est venue enlever la perfusion plantée dans mon bras gauche et m'a dit que je pouvais rentrer chez moi. Pendant les 2 jours que j'ai passé au centre hospitalier de Los Angeles, j'ai appris que Noah s'était battu avec Finn après mon malaise et qui avait fini bien amoché avec le nez cassé, des gros bleus dépassant des pansements antalgiques sur les pommettes et le menton et un œil au beurre noir tellement gonflé qu'il ne peut l'ouvrir qu'à moitié.
Après les témoignages des danseurs et de Lucie et Hugo, Finn a été emmené au centre hospitalier pénitentiaire de Los Angeles et maintenant il est dans une cellule en attendant le procès pour lequel je devrais témoigner des actes qu'il a fait sans mon consentement. Je n'ai toujours pas réussi à en parler que ce soit à une infirmière, à un médecin, à un psychiatre, à un psychologue ou à mes parents.
Je n'ai pas revu Noah, Elijah et Aiden depuis mardi, Noah m'a envoyé des photos de son état quand on discutait sur nos téléphones mais étant donné que l'on avait l'interdiction de sortir de notre lit si ce n'était pas pour aller aux toilettes on n'a pas pu se voir ni se parler face à face et non à travers un écran. Elijah et Aiden n'ont pas eu le droit de rentrer dans ma chambre, le médecin et le psychiatre étaient d'accord sur ce point là, seule la présence des parents était autorisée et à des horaires bien strictes et définis et je n'avais pas le droit d'appeler qui que ce soit. Toutes ces interdictions étaient pour me mettre dans un environnement favorable à la "reconstruction psychologique" suite aux événements que j'ai subi et elles étaient aussi là pour que je me tourne vers le personnel médical plus que ma famille et mes amis.
Je suis dans la voiture, mes parents sont muets et évitent mon regard dans le rétroviseur intérieur, je ne sais pas à quoi ils pensent mais je commence sérieusement à me poser des questions sur ce qu'ils vont m'annoncer quand on sera dans la maison.

Parfaitement ImparfaitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant