Parfaitement Imparfaits

Chapitre XXXII

PDV Noah :

Je suis rentré chez moi les larmes aux yeux, elle me déteste, je ne suis rien pour elle, finalement peut-être que j'aurais dû écouter ma raison et réprimer mon amour pour elle, je ne vais pas à table pour le repas, je préfère pleurer sur mon sort. Vers 16h00, je sors m'acheter une bouteille de vodka avec ma fausse carte puis retourne dans ma chambre me bourrer la gueule pour avoir moins mal au cœur, ce qui bien évidemment ne marche pas mais me permet juste de planer.

Vers 19h00 je n'ai toujours pas dessoulé, j'appelle mon coach pour le prévenir que je ne viendrais pas à l'entrainement ce soir, dans la foulée, je reçois un message de William, il fête son anniversaire ce soir. Je descends comme je peux les escaliers pour aller dire à ma mère que je vais y aller, elle a vu que je suis totalement torché mais n'a rien dit, ou du moins pour l'instant.

L'alcool me donne l'impression de ne plus être dans mon corps mais d'être spectateur de mes actions, je prends ma moto pour aller chez Will à 20h30, j'ai dégrisé un peu ce qui m'a permis de me changer et de mettre un jean et une chemise noire. Une fois chez le birthday-boy, je m'installe dans le canapé et regarde les autres invités danser, je vois Aïna boire plusieurs bières en l'espace d'un quart d'heure.

Mes yeux sont fixés sur elle, elle est si belle, mais elle me déteste, je ne peux pas l'aimer. Cette simple pensée a l'effet d'une douche froide, je vais me servir un flash, puis un deuxième et un troisième, je vois flou mais je danse, je profite de l'effet d'euphorie de l'alcool avant d'être totalement grisé. Aïna danse aussi, bière à la main, elle aussi doit profiter de l'alcool pour planer sans que je sache pourquoi.

Je commence à ne plus être conscient et ça doit se voir puisque quelqu'un m'assoie sur le canapé et me fait boire quelque chose ayant un goût d'eau. Je ne vois plus rien tellement ma vision est floue, d'un coup je ressens des picotements dans ma joue gauche avant d'être allongé de force sur le côté, le dos calé contre le canapé. Je sens une main dans la mienne sans pour autant arriver à distinguer le visage de la personne, tout est un amas flou de couleurs mélangées.

PDV Aïna :

Je vais l'enclencher, il se fout de ma gueule ?! Il est ivre mort, s'il fait un coma éthylique il va entendre parler de moi, mais pour l'instant il faut l'emmener à l'écart du monde et le faire manger des féculents et boire de l'eau. Je m'énerve parce que personne ne bouge et ne fait quelque chose, ils sont tous là, à le regarder en se demandant ce qui est le mieux à faire.

- "Mais putain faites un truc ! Emmenez le dans une chambre !"

Il aura suffit que je crie un coup pour que Will, Jacob et Alex le porte jusqu'à la chambre d'ami et l'installe sur le lit calé par deux gros oreillers. Pourquoi il a bu autant ? C'est de ma faute ? Putain mais quel bordel ! Je suis les garçons dans la chambre avec une tranche de pain et un grand verre d'eau, je presse la main du beau métisse, il ne réagit pas, j'ai peur qu'il soit inconscient, je lui presse la main une deuxième fois et obtient un grognement suivi de quelques mots incompréhensibles. Je me couche à côté de lui et lui fait boire une gorgée d'eau une fois que je suis sûre qu'il n'est pas inconscient, il grommelle à nouveau une phrase que je n'arrive pas à comprendre avant de me serrer la main faiblement.

- "Noah ? Tu es conscient ? Tu m'entends ?

- Mmmrrrmmouihhh.

- Essaie de manger un peu de pain, tiens."

Il mange le morceau entier en une quinzaine de minutes puis me demande à boire, je l'aide à amener le verre à sa bouche et je veille à ce qu'il ne s'étouffe pas. Je me demande s'il sait qui est à ses côtés en ce moment ou s'il a juste conscience d'une présence humaine, au fond j'aimerais qu'il sache que c'est moi, que je me préoccupe de lui et que je le surveille aussi bourré qu'il soit. Son léger ronflement coupe mon fil de pensée, je l'écoute pendant plusieurs minutes avant d'aller me chercher une part de pizza et une énième bière, je mange ma pizza au chorizo et bois ma bière Desperados en seulement quelques rapides lampées. Je m'endors au bout de plusieurs heures quand la maison est enfin calme et que la majorité des invités sont partis, Noah dort toujours comme un bébé ou plutôt comme une personne ayant beaucoup beaucoup trop bu, je le rejoins dans son sommeil et m'endors dans ma courte robe verte sapin satinée encore maquillée.

Les premiers rayons de soleil passants par la fenêtre me réveillent, j'émerge facilement et me tourne vers Noah qui dort toujours face à moi, enveloppé dans la couette avec une bassine entre nous. Je pose la bassine par terre et vais me blottir contre le joli métisse après avoir fermé les rideaux, il sent l'alcool mais son parfum de cèdre, de sauge et de pamplemousse est toujours présent sur son torse, de mon index je trace le contour de sa mâchoire et contemple son beau visage et son afro parfaitement soignée. Je me retourne du côté de la fenêtre de peur de le réveiller en gesticulant contre lui, je m'apprête à me rendormir mais je sens quelque chose toucher mes cheveux, ce contact m'apaise, je ferme mes yeux, souris et profite de ce moment.

- "Aïna ?

- Oui Noah ?

- C'est toi qui t'es occupée de moi toute la nuit ?

- Oui.

- Je le mérite pas.

- Bien sûr que si ! T'as pas vu l'état dans lequel tu t'es mis ?! T'es arrivé et ça se voyait que t'étais déjà torché Noah ! Putain pourquoi t'as fais ça ?! T'as failli faire un coma éthylique ! 

- T'es toujours en colère depuis après la danse ...?

- Non là je suis inquiète, c'est pas pareil.

- Donc tu me détestes pas ...?

- Non, j'ai dis ça sous le coup de la colère, je te déteste pas Noah. Pourquoi tu as bu autant ?

- Je peux pas te le dire, ça va te faire du mal piccola mia.

- Dis moi s'il te plait Noah...

- Non Aïna, je veux pas te blesser."