Ce n'est pas la première fois que j'entre dans la chambre de Will, sauf que, maintenant, les choses sont différentes à bien des égards.
Nous n'avons pas pris le temps de mettre des mots sur ce que nous sommes l'un pour l'autre, mais je pense que nous avons la même chose en tête.William Templeton est mon petit copain et rien ne pourrait me rendre plus heureux. Surtout pas après la finale de Star Factory qui a eu lieu la semaine passée et que je n'ai pas remportée. Bien entendu, avec si peu d'écart entre les votes, c'était et ça reste terriblement rageant. La victoire était à portée de main et elle m'a filé entre les doigts.
Mon ego en prend un coup, c'est certain, néanmoins, plus que ça, c'est la crainte de décevoir Will et mes proches qui me ronge. Pour le moment, personne ne m'a rien dit, je n'ai pas eu de reproches ou de critiques, si on oublie mon père - ce qui n'a rien d'étonnant de sa part - cependant, cela n'empêche que j'ai, depuis sept jours, peur d'affronter leur regard.J'aimerais dire quelque chose, n'importe quoi, pourvu que ce silence extrêmement embarrassant ne s'éternise pas. J'en suis incapable, alors je me balance d'avant en arrière comme un imbécile. Le père de Will est absent, en déplacement pour le travail d'après sa femme, sa mère a embarqué sa petite troupe pour aller passer le week-end chez sa sœur et mon petit ami, lui, a décidé de rester ici. Parce qu'il ne m'a pas vu depuis son départ du télé crochet et qu'il avait envie de passer du temps avec moi.
Si j'en crois l'aspect de la pièce, anormalement bien rangée, il a une idée derrière la tête et je dois bien avouer que malgré un peu d'appréhension, j'y songe énormément aussi. Moi qui n'avais jamais eu envie de personne, Will a tout chamboulé. Je me retrouve à désirer sa présence auprès de moi chaque seconde de mon existence et à mourir d'envie qu'il m'embrasse et me touche.
On a l'air de deux idiots, plantés devant son lit depuis ce qui me paraît des heures. Je prends une inspiration, prêt à prendre la parole, mais Will me devance pour m'offrir la première déclaration d'amour de ma courte vie.
- Je ne te l'ai pas encore dit, même si ça me semble évident maintenant, mais... je t'aime, tu sais, Eddie. T'es la première personne à qui je le dis et à qui j'ai envie de le dire. Dès le premier jour, j'ai craqué sur toi. Cette attirance n'a fait que grandir au fur et à mesure du temps passé ensemble. Plus j'apprends à te connaître, plus je suis amoureux de toi et j'ose espérer que tu l'es aussi.
Lui sauter au cou est tout ce qui me vient à l'esprit, tant je suis touché. Un peu étonné, il me réceptionne néanmoins contre lui, nos bouches se trouvant immédiatement et échangeant un baiser débordant d'amour et de passion.
- Carrément tout pareil, soufflé-je, avant de reprendre ses lèvres.
Son gloussement adorable provoque mon sourire et c'est tout naturellement, que, au fil de nos baisers, nous nous retrouvons allongés sur son lit, nos vêtements volant dans tous les sens.
Désormais avide de lui plutôt qu'effrayé, je laisse mes doigts timides parcourir sa peau à découvert. Je n'ai jamais touché quelqu'un avant lui, je ne l'ai jamais souhaité et je découvre que j'aime ça. Plus que tout, ce sont les soupirs qu'il exhale, la chair de poule sur son épiderme et ses sourires satisfaits lorsque je suis sur une zone visiblement érogène qui me rendent fou.
Je me sens tellement fier d'être la source du bien-être affiché sur son visage. Comme quoi, je ne rate pas tout ce que j'entreprends, contrairement à ce que dit mon père...Will marmonne des choses que je ne comprends pas et gémit son plaisir. Il tremble entre mes bras et, moi, je souris à m'en faire mal. Heureux. Tout simplement.
- Oh, bon sang, soupire-t-il. Où t'as appris tout ça ?
- Euh... nulle part ? En réalité, au début, j'avais aucune idée de ce que je faisais, ricané-je, gêné.
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La chute d'Edward Stones
General FictionAuparavant synonyme de talent et de gloire, le nom d'Edward Stones est aujourd'hui associé aux scandales et frasques en tout genre. Le jeune chanteur autrefois salué par la critique, coqueluche de la presse et idole de toute une génération est désor...