Chapitre 17 : Le protecteur

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Il est l'heure d'aller manger. Hermione se lève, suivie par le grand loup. Elle se mouche une bonne fois, plaque un pauvre sourire sur son visage et se tourne vers l'animal.

« Je te remercie de m'avoir écoutée. Maintenant tu peux y aller, je me sens un peu mieux. »

Mais Harry n'en démord pas. Il attrape délicatement le bras gauche de la jeune femme, remonte difficilement la manche et pose son museau humide dessus. Les plaies s'estompent doucement, et le jeune répète l'opération sur l'autre bras.

La brune le regarde interloquée, alors que le Gryffondor se dresse de toute sa hauteur et se colle à elle.

« Tu es décidément incroyable. Mais tu dois partir, Ronald ne t'acceptera pas. »

Le canidé hérisse ses poils, sort ses crocs et se rajoute discrètement quelques centimètres.

Hermione soupire, et dit :

« J'aimerais tellement te garder, tu sais. Mais ce n'est pas possible, tu es trop voyant. »

Le loup penche la tête, semblant réfléchir. Puis il prend l'apparence d'une chouette, au plumage d'automne et aux yeux flamboyants, et se perche sur son épaule, veillant à ne pas la blesser avec ses serres.

« Tu es incroyable. Je vois que je ne vais réussir à te faire changer d'avis, alors sois discret. Tu t'appelleras Hiram. Et tu as intérêt à ne pas te faire repérer. »

La Gryffondor se sent beaucoup plus détendue qu'avant. Sait-elle qu'Harry lui envoie des ondes positives ? Probablement pas, mais la brune se sent confiante, rassurée par le rapace sur son épaule gauche. Elle rentre dans la grande salle, bien plus paisible qu'elle ne l'a jamais été depuis son début de maltraitance avec Ron.

Severus est attablé devant un assiette garnie, quand il voit la Miss Je-sais-tout pénétrer dans la salle. Il retourne à son repas tranquillement, il se contrefout d'elle. Mais des chuchotements remplissent la salle au passage de la jeune femme, des chuchotements qui enflent comme une vague monstrueuse. L'agitation force le Maître des Potions à relever sa tête, agacé et très légèrement curieux. Mais son regard dévie sur la créature perchée sur la brune, et l'homme en perd sa fourchette, stupéfait, car une chouette a élu domicile sur son épaule.

La scène est déjà un peu étrange en soi, mais le plus étrange, c'est que l'oiseau est unique. On le dirait fait de flammes, un étonnant croisement entre un phénix et une chouette effraie. Le maître des Potions sait de qui il s'agit. Enfin, il le sait presque. Evan. Celui qu'il a lâchement abandonné, par peur de représailles. Et il est là, perché sur cette Gryffondor. 

Severus a envie de pleurer, d'hurler sa peine et ses excuses

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Severus a envie de pleurer, d'hurler sa peine et ses excuses. Sa magie s'élève autour de lui, tournoie, emplie de regrets. Il tente de se contrôler, de respirer mais rien ne l'apaise. Albus pose une main réconfortante sur son bras mais le potionniste le regarde avec tellement de désespoir et de dégoût que le vieux directeur retire immédiatement sa main. Mais il sait que ce dégoût ne lui est pas adressé, que cette haine est dirigée contre l'espion lui-même. Ce dernier se prend la tête entre ses mains, puis relève son masque impénétrable. Personne ne doit le voir ainsi, personne sauf lui. Et peut-être Albus, mais le cinglé est pénible à tout deviner.

Qui est le sauveur de Severus ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant