Ne me laisse pas te toucher

Au-Delà des Regrets

Cher journal,

Cette nuit, allongée dans mon lit, enveloppée par des pensées confuses, j'ai plongé dans un rêve étrange où toi et moi partagions un bonheur radieux. À mes côtés, tu semblais apaiser les embûches de tes histoires passées, avec une simplicité qui sculptait ta personnalité.

Les émotions m'ont submergée, émerveillée par tes qualités. Dans ce rêve, la trahison et la méchanceté, compagnes parfois fidèles dans notre réalité, étaient étrangement absentes. N'ai-je pas recherché ces traits en toi autant que je le fais éveillée ? Pourquoi cette dissimulation, cette réticence que je perçois ?

Pourtant, cher journal, je me questionne. Pourquoi, malgré notre bonheur apparent, cherches-tu à semer la douleur dans notre réalité ? N'es-tu pas comblé par ce que nous vivons ? Mon entourage insinue que mon caractère pourrait avoir provoqué l'inévitable. Est-ce la crainte que j'inspire qui te pousse à me blesser ainsi ?

La frustration grandit en moi, à l'idée de devoir me battre pour une relation apparemment dépourvue de sens. Un déclic déchirant a fissuré davantage mon cœur. Mon esprit, implacable, susurrait des vérités cruelles : il ne t'aime pas, il joue avec toi, s'amuse de ta vulnérabilité.

Cette femme dont il parle n'est pas une récente rencontre, mais l'amour de sa vie depuis toujours. Il ne mérite pas ton amour, il est un manipulateur dénué de conscience. C'est un poids sans cervelle qui, dès le début, a tenté de t'utiliser pour ses propres desseins. Ne lui accorde plus ton attention, il ne mérite pas ta présence. Profite de son absence pour t'éloigner.

Des larmes ont inondé mon visage, chaque pensée négative me déchirant profondément. Pourtant, malgré la douleur, un minuscule espoir persiste. Et si un jour il revenait ? Que deviendrait notre relation si je parvenais à l'oublier totalement ?

Au fil des jours, la dichotomie entre le bonheur rêvé et la réalité cauchemardesque se faisait plus pesante. Les blessures infligées par la personne que j'aimais semblaient plus douloureuses à mesure que la vérité s'imposait. Mon entourage, témoin de mes peines, tentait de me convaincre que mon caractère affirmé pouvait être intimidant, poussant ainsi l'être aimé à des actions regrettables.

La colère m'envahissait, nourrie par la frustration de devoir lutter pour une relation qui semblait vouée à l'incompréhension. Mes pensées s'entremêlaient avec les paroles de mon esprit, cruel et lucide. Il ne t'aime pas, répétait-il inlassablement. Il se joue de toi, manipule ton cœur avec une habileté déconcertante. Ces paroles, aussi amères soient-elles, résonnaient en moi comme une vérité incontournable.

Alors que les jours s'égrenaient, je tentais de m'éloigner, de prendre mes distances pour panser les plaies béantes de mon cœur. Les conseils bien intentionnés de mes proches résonnaient dans le vide de ma solitude. Pourtant, un espoir ténu persistait en moi, une voix fragile murmurant que peut-être, un jour, il reviendrait. C'était un espoir irrationnel, mais la peur de l'oublier complètement me retenait.

Dans ce tourbillon émotionnel, je me perdais, cher journal. Les nuits étaient hantées par des rêves contradictoires, où le bonheur côtoyait la tristesse, et où l'amour se mêlait à la désillusion. Je cherchais des réponses dans les étoiles, espérant qu'elles guideraient mes pas vers la clarté.

Les jours passaient, mais la douleur persistait, incrustée dans les replis de mon cœur. Chaque moment de bonheur était assombri par l'ombre de la trahison passée, et chaque sourire tentait vainement de masquer les cicatrices intérieures.

La réalité me poussait à m'interroger sur la nature de cet amour et sur ma propre valeur. Mon esprit se perdait dans un labyrinthe d'émotions contradictoires. Les conseils avisés de mes amis résonnaient, mais l'espoir déraisonnable, ce mince fil qui me liait encore à lui, persistait.