Ne me laisse pas te toucher

Une Vie En Suspens

J'étais troublé en me demandant combien de temps j'avais été inconscient. J'ai posé la question à la personne à mes côtés, et elle m'a révélé que cela faisait un an. C'était un choc, je me sentais comme si j'avais juste fermé les yeux depuis quelques heures. Je peinais à accepter cette réalité : un an allongé dans un lit d'hôpital, hors de tout contact avec la vie. Je me sentais complètement désorienté, dépassé par cette révélation. Même si la personne essayait de me rassurer, sa réponse s'est imprimée dans ma mémoire comme une tache indélébile, impossible à effacer.

Après cette révélation déconcertante, je me suis senti comme déconnecté de la réalité. Un an... un laps de temps qui m'était totalement étranger. J'ai tenté de rassembler les souvenirs, de comprendre comment tout cela avait pu passer aussi vite, ou plutôt, comment j'avais pu manquer un an de ma vie.

Les premiers instants étaient confus, remplis d'émotions contradictoires. Un mélange de choc, d'incrédulité et même de colère m'envahissait. Comment personne n'avait-il remarqué ma disparition ? Comment avais-je pu être si loin de tout ce qui avait de l'importance pour moi ?Pourtant, alors que la confusion menaçait de m'engloutir, une lueur d'espoir émergeait. La personne à mes côtés, cette présence rassurante, tentait de m'apaiser. Leurs mots étaient comme un phare dans la tempête, une ancre me permettant de ne pas sombrer totalement dans l'obscurité de mes pensées tourmentées.

Peu à peu, j'ai commencé à accepter cette réalité troublante. Un an de ma vie avait filé sans que je m'en aperçoive. Mais ce constat ne m'a pas paralysé. Au contraire, il a allumé une flamme en moi, une détermination à rattraper ce temps perdu, à reprendre là où je m'étais arrêté.Ce n'était pas facile, chaque jour apportait son lot de défis et de moments de doute.

 Mais j'ai appris à valoriser chaque instant, à ne plus prendre rien pour acquis. Ce réveil, aussi perturbant qu'il ait pu être, a été le point de départ d'une nouvelle manière de vivre, empreinte de gratitude et de volonté de saisir chaque opportunité qui se présentait à moi.

— "Tu te souviens de mon appartement ? Mes affaires ? Tout est resté en suspens pendant un an, je suppose. Est-ce que tout est encore là ?" demandai-je, scrutant son visage pour trouver ne serait-ce qu'un indice.

— Il déglutit, semblant hésitant avant de répondre. "Ton appartement est toujours là, tes affaires aussi. J'ai veillé à tout maintenir en ordre pendant ton absence."

Mon cœur s'alourdit. C'était un soulagement, mais il y avait quelque chose de plus derrière ces mots.

— "Tu sembles hésiter. Qu'est-ce qui ne va pas ?" pressai-je, la nervosité commençant à m'envahir.

— Il baissa les yeux, pesant ses mots avec précaution. "Écoute, il y a quelque chose que tu dois savoir. J'ai pris en charge tout cela, mais il y a eu des changements, des événements sur lesquels je dois t'informer. Mais peut-être vaudrait-il mieux que tu sois complètement rétabli avant d'en discuter."

Sa réponse suscitait une boule d'anxiété dans ma poitrine. Quels étaient ces changements ? Qu'est-ce qui avait bien pu se produire pendant cette année ?

— "Je veux savoir maintenant", insistai-je, ma voix trahissant mon inquiétude grandissante.

— Il prit une profonde inspiration. "Écoute, il y a eu des ajustements. Des choses ont évolué. Mais je crois qu'il serait mieux d'attendre que tu te sentes prêt. Ce n'est pas une nouvelle facile à digérer, surtout dans ton état actuel."

Mon esprit était en ébullition. Quel genre de nouvelles pourraient être si délicates ? Avais-je manqué des opportunités ? Des événements cruciaux ? Mon insistance se mua en frustration mêlée à une pointe de peur. Pourquoi cette réticence à me divulguer la vérité ?